Brésil: d’Iguaçu à Rio de Janeiro

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Dernière étape du voyage: le Brésil. Il arrive un peu tard puisque nous avons atterri il  a déjà 15 jours, mais c’est peut-être le moyen de voyager encore un peu. Et puis les Jeux Olympiques de Rio commencent demain, alors… Ces deux semaines brésiliennes sont passées bien vite, mais cela aura suffit pour avoir un vrai coup de coeur pour ce pays. Ca s’est passé comme ça:

Nous passons la frontière brésilienne depuis Puerto Iguazu, côté argentin, en taxi (une simple formalité, le chauffeur de taxi s’en occupe pour nous et nous ne descendons même pas de voiture!) et nous cherchons à louer une voiture du côté de l’aéroport et ça prendra un certain temps. Nous réservons finalement pour le lendemain et rejoignons notre hôtel à Foz do Iguaçu, beaucoup plus grande et construite que sa voisine Argentine, Puerto Iguazu. Nous prenons nos premiers repères au Brésil, notamment avec la langue , et très franchement, on ne pipe pas grand chose pour le moment. Nous voyons sur la télé de la réception de l’hôtel, le deuxième but de Griezmann contre l’Irlande. Ça nous met en appétit, et nous allons déjeuner dans notre premier restaurant Ao Kilo, au kilo donc, qui propose de grands buffets à volonté. On se sert, on fait peser son assiette, et on paye au poids, tout ça pour une poignée de reais. La journée est bien entamée et c’est un peu court pour visiter les chutes d’Iguaçu côté brésilien, alors nous faisons l’impasse, même si ce côté-là vaut le détour aussi! Du coup, nous nous consolons en allant regarder la finale de la coupe America (Argentine-Chili) dans un bar sur écran géant, mais malheureusement le match ne sera pas à la hauteur de l’enjeu, et la victoire du Chili aux tirs au but ne déchaînera pas les passions. Allez, au plumeau.

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Nous récupérons la voiture et nous mettons en route pour 9 longues heures jusqu’à Curitiba, une grande ville étudiante. Nous passons 3 nuits ici. Nous visitons le beau et grand marché central installé dans des halles anciennes, puis le jardin botanique pour une pause verte dans cette grande ville, mais le jardin est assez décevant.

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Les jours suivants, nous allons passer une journée dans la serra da Graciosa en train pour rejoindre le joli village de Morretes, où nous goûtons la spécialité locale: le barreado, un plat de viande cuit dans une cocotte en terre pendant plus de 12 heures, dont la sauce est liée avec de la farine de manioc et le tout servi avec du riz et de la banane cuite. C’est pas le Pérou… mais ça a l’intérêt de la nouveauté.

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Petite ballade dans ce minuscule village en bord de rivière, avant un retour en bus. Les paysages sont très beaux dans une végétation exubérante. Nous reprenons la route jusqu’à Saõ Paulo (7 heures), rendons la voiture à l’agence de location et rejoignons notre hôtel dans le centre en taxi. Saõ Paulo, c’est 20 millions d’âmes, 2 fois plus qu’à Rio et la ville est énorme! Nous sommes dans le quartier de Villa Mariana, résidentiel et plein de petits restaurants (assez chers…). Même si ici, tous les hôtels sont fermés par défaut. Il faut sonner pour entrer. Nous visiterons la fameuse avenue Paulista, les Champs-Elysées paulistes, qui traverse un quartier d’affaires et de commerces au pied des tours de verre. Puis nous allons plonger dans le centro, beaucoup plus populaire avec son beau marché central dans les halles.

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Le quartier grouille de monde, de marchands ambulants, et on est loin des quartiers d’affaires de l‘avenida Paulista. Nous marchons encore un peu jusqu’à la Cathédrale, pour faire plaisir aux enfants :-(.

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Le lendemain, David et moi partons marcher dans le grand parc d’Ibirapuera, où les paulistes affluent le week-end pour faire du roller, du vélo, du jogging au bord du lac, c’est super agréable!

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Nous allons déjeuner d’une feijoada, à mi-chemin entre le cassoulet et la potée, un plat bien léger quoi! Mais bon, c’est important de goûter les spécialités locales, non? Nous voilà parés pour le match Allemagne-Italie. À croire que ce plat roboratif a porté chance à nos voisins teutons.

Au lendemain d’un dîner plus léger accompagné d’une caipirinha, nous prenons un taxi pour rejoindre la gare routière. Mais Denis, le chauffeur, nous propose de nous conduire lui-même à Paraty, en 4 heures au lieu de 6, pour un prix un peu plus cher, certes… Mais nous ne le regretterons pas, car ça nous permis de bien discuter avec lui, un gars très gentil, et de rentrer en contact à travers lui avec le pays, car ici la langue est parfois un frein, et il faut du temps pour se comprendre. Encore une belle rencontre, merci Denis.

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Nous passons 3 nuits à Paraty, à déambuler dans la vieille ville historique et coloniale, toute blanche et  aux portes colorées, les rues pavées de gros galets bien ronds qui nous donnent l’impression de l’être aussi!! Nous mangeons sur le pouce, en terrasse, sur les tables qui dodelinent sur les pavés, en face de la place. Il y a un monde fou en ce dimanche. Et la place se transforme en piste de danse. Au début, on croit qu’il a y 2-3 gars qui dansent le hip-hop pour se faire 3 sous, mais en s’approchant on comprend que tout le monde y va de sa petite démonstration. C’est génial! Dans le demi cercle des spectateurs, les moins timides se lancent, du grand-père à l’adolescent trisomique qui fait tourner son T-shirt au-dessus de sa tête, sous les applaudissements et les cris de joie! On assiste à la scène, fascinés, en se demandant qui sera le prochain. Et puis peu à peu, la musique se fait plus locale, plus tropicale et tout le monde se met à danser la samba, deux par deux, en changeant de partenaire à chaque morceau. Tout le monde rit et à l’air heureux, et c’est contagieux. L’âme du Brésil commence à se révéler à nous!

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Aujourd’hui, nous prenons un collectivo pour aller voir l’une des superbes plages de Trindade, à quelques kilomètres de Paraty. On déjeune sur la plage de Cepilho, magnifique. On profite de l’après-midi ici, c’est tellement beau, même si l’eau est encore un peu fraîche pour la baignade.

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Nous ferons aussi un dîner à deux avec David, en écoutant un duo de musiciens qui nous joue des airs de bossa-nova magnifiques. C’est à la fois rythmé et mélancolique, suave et entraînant. On adore. Quelle belle escale que Paraty, avant de rejoindre Ilha Grande, avant-dernière étape de notre voyage… Le décompte est bel et bien engagé, alors faut pas traîner!

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Après bus et bateau (2h + 30 min) nous arrivons sur la belle Ilha Grande pour 3 nuits. Ici, pas de voiture, juste les bateaux et nos pieds pour découvrir cette île préservée du tourisme de masse, qui est restée coupée du monde jusqu’en 1994, car elle abritait une prison. Aujourd’hui elle est protégée et a gardé son côté sauvage. Il y a plein de plages paradisiaques accessibles en bateau et une douzaine de sentiers de randonnées pour découvrir l’île. Nous avons fait celle qui mène à l’une des plages les plus fameuses de l’île: Lopez Mendes.

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Pour y arriver, il faut marcher 2h dans la forêt tropicale, et traverser 2 plages ( Praia Palmas et Praia Pouso où nous déjeunons sur une petite barge, notre meilleur repas du Brésil!).

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Puis nous poursuivons jusqu’à Lopez Mendes, où la marée est haute à cette heure-ci et la mer a grignoté toute la plage. En arrivant, on entend de loin, dans la montagne, les vagues qui claquent. Il y a de gros rouleaux et les courants sont forts, au point qu’un baleineau s’est échoué sur le rivage la veille. Nous ne savons pas s’il est arrivé ici vivant ou non, mais c’est un bien triste spectacle, surtout que nous avions déjà vu deux tortues de mer échouées sur la plage de Cepilho… Puis nous somme rentrés à Abraao, le village principal d’Ilha Grande en bateau taxi.

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Nous n’avons pas fait le tour de l’île en bateau, en quête des superbes plages, car nous avons eu une journée de vent et de grisaille, mais c’était sans doute pour que nous puissions encourager l’équipe de France qui s’est qualifiée pour la finale! Allez les Bleus, faites-nous rêver! Bon, en fait, c’est pas toujours facile d’être supporter français ici au Brésil, ils ont toujours pas digérer la défaite de 1998, et il se dit même ici qu’on aurait acheté le match! Voyez un peu… Enfin, on a encore passé de très bons moments à Ilha Grande, où nous sommes tous d’accord pour dire qu’il en faudrait peu pour décider de poser ses valises ici quelques temps. Mais là, Rio nous attend, alors les valises, on les posera plus tard, et bien assez tôt d’ailleurs.

Nous reprenons le bateau et le bus dans l’autre sens, direction Rio de Janeiro, Copacabana, le Corcovado, et les fesses brésiliennes… les mecs sont ravis !

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Nous passons nos 6 dernières nuits ici à Rio, 3 dans le quartier de Santa Teresa qui surplombe la baie, puis les 3 dernières nuits à Copacabana, pour finir sur une note « sol y playa ». Axel, le propriétaire de la guesthouse de Santa Teresa est amoureux de sa ville et ça se sent. Il nous donne pas mal de bons conseils. Grâce à lui, nous arpentons les rues animées de Santa Teresa le week-end.

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Puis nous allons voir les célèbres escaliers de Lapa, décorés pendant plus de 20 ans par un artiste chilien habitant du quartier.

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Et le soir, nous nous réchauffons les esgourdes dans un bar musical du quartier festif de Lapa, à la recherche de la jupe la plus courte de la soirée: la concurrence est rude, mais ici, c’est une culture, et peu importe la morphologie. Les musiciens jouent leurs rythmes endiablés et les cariocas se déhanchent irrésistiblement.

Aujourd’hui, nous sommes dimanche alors nous faisons la tournée des marchés: alimentaire puis artisanal, avant de faire la connaissance de Copacabana.

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Qu’elle est grande, qu’elle est belle cette plage: on s’y baigne, on y bronze, on y joue au foot, au beach volley, on y expose de œuvres en sable, on vient montrer ses formes, et sur la promenade, fermée à la circulation le dimanche, on roule à vélo ou à roller, on marche, on court, on profite de la vie, du soleil et de la mer. Nous remontons jusqu’à Ipanema, peut-être plus belle encore, avant d’aller déjeuner dans un café pour voir la finale de Portugal-France. Mais la suite vous la connaissez, et notre déception est d’autant plus grande que tous les Brésiliens supportent le Portugal! On se sent bien seuls mais c’est le sport!

Il fait grand beau en ce lundi, alors on en profite pour aller visiter le Corcovado et le Christ Rédempteur. Nous descendons à pied la favela en haut de laquelle se trouve la guesthouse. Mais en arrivant en bas, David se fait alpaguer par 4 gars qui en veulent à son téléphone. Je suis un peu plus bas avec les enfants mais je comprends qu’il se passe un truc. En fait, David a fait des photos et ça dans la favela, c’est pas possible, alors après discussion en portugnol  et constatation qu’il n’y avait personne sur les images tout s’arrange avec le sourire ! on reprend notre route, mais sur le coup, on ne fait pas les malins.

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Sur le conseil d’Axel, nous prenons le sentier pédestre qui part du Parque Lage plutôt que le train pour monter au Corcovado. Ça grimpe paraît-il! En fait, ce sera et de loin, la marche la plus difficile pour moi depuis le début du voyage. C’est très raide par endroit, il faut s’accrocher aux racines des arbres pour monter, et s’aider de chaînes à un moment. Mais il faut reconnaître que c’est super de traverser cette forêt urbaine, et de profiter le long de la voie ferrée d’une vue imprenable rien que pour nous.

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Parce que sur la plateforme du Christ, on est pas vraiment seul, et c’est avec le Taj Mahal le deuxième  temple du selfie… Le site est impressionnant, et la vue sur Rio est incroyable.

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Nous redescendons en train après un déjeuner là-haut. En fin d’après-midi, et toujours sur les conseils d’Axel, nous allons au Samba do Trabalhor, cette samba a lieu les lundis soir jusqu’à 22h, et les cariocas vont chanter et danser une dernière fois en attendant avec impatience le week-end suivant . Il y a un monde pas possible, et les gens boivent un verre ensemble en se trémoussant discrètement. Les plus férus sont collés à la table principale où jouent les musiciens, et chantent à tue-tête les airs de la star locale Moacyr Luz. Il y une superbe ambiance, même si ça n’est pas le genre d’endroit que les enfants adorent.  Le soir nous allons dîner dans un vieux bar, le Bar do Gomez à Santa Teresa à grignoter des petiscos, les tapas brésiliennes, en dégustant de la cachaça… Le TOP !

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Aujourd’hui, nous déménageons pour Copacabana puis nous allons visiter le Pain de sucre avec le téléphérique, il faut dire que là il faudrait escalader si on voulait y aller à pied ! La vue est différente de celle du Corcovado, et sûrement plus belle mais de nombreux points de vue sont en travaux, pour les JO probablement. Du coup, c’est un peu dommage mais c’est quand même merveilleux! La baie de Rio est un vrai bijou.

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Le lendemain, nous arpentons le Centro, le cœur de Rio, où il y a là encore beaucoup de travaux, et aussi quelques bâtiments anciens.

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Puis nous allons boire un verre avec David au bord de la plage, en regardant les férus de sport échauffer leurs muscles luisants. Les femmes ne sont pas en reste et à la tombée de la nuit, la plage et ses abords se transforment en salle de gym! On se régale de ce spectacle, au son de la musique omniprésente à Rio. Puis notre dernière journée sera consacrée à un peu de shopping avant d’apprendre que l’horreur a encore frappé la France. Nous sommes assommés par cette nouvelle, et le retour de demain prend un goût très amer… Nous essayons de passer une dernière soirée en profitant de l’instant, mais le cœur n’y est plus. Nous savons que la France a changé depuis notre départ, et l’actualité nous le rappelle encore une fois. Nous avons été préservés de tout ça pendant cette grande et belle parenthèse, maintenant il nous faut l’affronter, non sans appréhension. Mais le bonheur de retrouver nos amis et notre famille est plus fort que nos craintes. Alors viva la vida!

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Voilà, c’est sur ce merveilleux pays que nous avons mis le mot fin à 9 mois de découverte, de paysages merveilleux, de peuples attachants et d’une myriade d’instants magiques qui sont passés comme une pluie d’étoiles filantes… Il nous faut maintenant redescendre sur Terre, la tête encore pleine de toutes ces évasions, que nous allons maintenant pouvoir digérer… C’est une autre phase qui commence, celle du retour, où nous surfons entre le bonheur d’être ici et la nostalgie de ne plus être ailleurs… Mais ça, c’est une autre histoire que nous vous conterons peut-être, quand la mer sera plus calme…

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Argentine (2)- De Buenos Aires à Iguazu

Ca y est! La boucle est bouclée et nous sommes rentrés au bercail dans un contexte bien triste, avec ce qui s’est passé à Nice le 14 juillet. Notre seule consolation est de retrouver ceux que nous aimons, et nous allons essayer de nous focaliser sur les jolies choses et les bons sentiments… Mais pour vous, le voyage n’est pas terminé, nous avons encore deux trois récits de voyage à partager avec vous…

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Nous arrivons à Buenos Aires en fin de journée et avec la circulation il nous faut 2 heures pour rejoindre notre bel hotel, parce que c’est l’anniversaire de notre grande Maé. Puis nous allons nous régaler d’une bonne viande à la parilla pour « fêter » ça… Le vrai anniversaire, nous le fêterons en France mais nous passons quand même une bonne petite soirée en attendant. Après un bon petit déjeuner dans la chambre, nous déménageons dans un appartement du quartier de Palermo pour le reste de notre séjour porteño. Nous profiterons assez tranquillement de la grande Buenos Aires pendant cette mini semaine ici, d’autant que nous tombons sur 2 jours fériés pendant lesquels certains sites à visiter sont fermés. Dans notre album souvenirs, nous mettrons le quartier de Puerto Madero, le quartier des anciens docks de Buenos Aires réhabilités, avec la visite de la frégate Sarmiento, un bateau école de la marine nationale qui a fait le tour du monde plusieurs dizaine de fois…

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Puis nous marchons dans les grandes artères d’El Centro, l’Avenida 9 de Julio et son Obélisque, la Plaza de Mayo. Dans la boîte à souvenirs, nous mettons aussi le marché aux puces du dimanche, dans le joli quartier de San Telmo, ses brocanteurs, ses antiquaires et ses badauds.

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C’est plein de vie, de musiciens de tango, de cafés historiques. Et puis, il y a aussi le marché, dans les belles halles, dans lequel on se promène toujours avec plaisir, même si le dimanche, tous les stands ne sont pas ouverts.

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Ensuite, nous partons à la découverte de la librairie Ateneo, célèbre pour être une des 5 plus belles librairies du monde pour être installée dans un ancien théâtre. Et c’est vrai qu’on aimerait bien s’installer là et prendre le temps de bouquiner, si seulement il y avait quelques livres dans la langue de Molière…

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De la capitale argentine, nous nous souviendrons longtemps du spectacle de tango qui, bien que trop court, nous a offert à voir des danseurs excellents et des musiciens de talent. Mais le tango, c’est tellement beau qu’on aurait vraiment aimé que ça dure plus longtemps et que la danse prenne un peu plus de place que la musique. Ça reste malgré tout un très bon moment. Et puis il y eu le très touristique quartier de La Boca et son fameux Caminito, qui nous a tout juste laissé un  arrière-goût d’attrape-touriste dans le quel nous sommes tombés le temps d’un déjeuner avant de prendre la poudre d’escampette pour se rabattre sur la visite du prestigieux théâtre Colon.

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Mais les anges n’étaient pas de notre côté ce jour-là (ils devaient être à Rio…) et on nous annonce au moment de payer que la salle principale est plongée dans le noir pour des essais lumière! On rebrousse donc chemin, en mettant un terme anticipé à cette journée ratée. Ça arrive aussi, mais c’est pas la peine d’insister dans ces cas-là, l’expérience nous l’a souvent démontré. Nous passons aussi des heures plus tranquilles, nous profitons de réveils moins matinaux et de moments de répit à regarder quelques matchs de foot, en passant de la coupe America et l’Europa Ligue .

Mais comment quitter Buenos Aires sans aller faire une petite cavalcade dans la Pampa? Nous passons donc notre derrière nuit dans une estancia de San Antonio de Areco, un bastion Gaucho, où nous attendent, dès notre arrivée, nos imposantes montures. Nos chevaux massifs, utilisés pour le travail, ne sont pas des bêtes de compétition… Aucun risque de les voir filer au triple galop à moins d’une attaque de Sioux, et encore… Mais à défaut, l’assise est confortable sur ces croupes généreuses et notre guide Cristian arrivera à nous offrir quelques secondes d’un trot très enlevé, voire élevé, et tout autant d’un galop timide! Reste que la pampa est belle, même à l’intérieur de cette belle propriété, où on se promène au bord des étangs, avec les chiens qui nous suivent comme des gardiens, et les chevaux en liberté qui viennent à notre rencontre. Encore un joli moment, à la tombée du jour qui plus est, où les couleurs sont magnifiques.

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Après quoi, nous sommes allés nous réchauffer au coin du feu, dans la grande salle à manger vitrée de l’estancia, en buvant un maté. Puis David et moi sommes allés acheter d’excellents chocolats sur les conseils d’une employée de l’estancia, avant d’aller boire un verre en amoureux  dans un café historique pour arroser les 21 ans de notre rencontre… Après une parilla en famille et une bonne nuit de sommeil, nous rejoignons Buenos Aires pour prendre l’avion qui nous emmène à Puerto Iguazu. Nous avons aimé cette ville immense qui demande du temps, et le tempérament fort et spontané des Porteños que nous avons rencontrés, notamment des chauffeurs de taxi dont on se souviendra… En route pour les chutes d’Iguazu.

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Nous passons 3 nuits à Puerto Iguazu, dans un appartement super bien situé, bien équipé et tout et tout. Le taxi que nous avons prix à l’aéroport nous propose ses services pour la visite des chutes. A quatre, c’est le même prix que le bus, donc nous embarquons avec Roque, qui est très gentil. Le premier jour, nous faisons le sentier supérieur, qui longe les chutes à peu près au leur niveau. On alterne les passages au milieu de la végétation débordante, des ponts métalliques ajourés en dessous desquels le débit de l’eau est parfois impressionnant, et des panoramas fabuleux sur les chutes qui sont grandioses. Tous les points de vue sont fascinants, mais on a pas franchement envie de se réincarner en poisson là, tout de suite… Les coatis sont de sortie, mais vu les dents de ces « gentilles » peluches, on évite de leur montrer nos sandwiches, et on préfère donner des morceaux de pain aux oiseaux, de beaux geais acahé, qui viennent chercher leur pitance directement dans notre main. Sans parler des papillons multicolores qui se posent sur nous sans crainte.

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Nous rejoignons la gorge de diable (garganta del diablo) l’immense dépression rocheuse dans laquelle se déversent 6 millions de litres d’eau à la seconde! C’est aussi fascinant qu’effrayant. La vapeur d’eau qui se dégage de là nous arrive par vagues, le bruit est assourdissant et tout autour, le cirque des 275 chutes offre un panorama unique. Les chutes d’Iguaçu sont envoûtantes! Nous reprenons le petit train pour quitter le site et nous gardons le sentier inférieur pour demain.

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Les paysages sont différents puisque le circuit longe la partie basse des chutes, et de là, on se sent bien petits! On marche au pied de quelques cascades immenses, où la douche est garantie, dans un fracas incroyable. C’est génial! Nous sommes impressionnés et comblés par ce site majestueux qui mérite largement sa réputation. Nous passons notre dernière nuit à Puerto Iguazu. Les enfants rêvent d’une soirée casse-croûte à la « maison » et nous ne crachons pas sur une soirée à deux pour un dernier Bife de chorizo argentin et un petit Malbec! C’est sur cette note gourmande que nous plions bagage pour rejoindre la frontière brésilienne à quelques kilomètres d’ici. L’Argentine s’arrête ici pour nous, sur une flopées de beaux souvenirs, de paysages grandioses et de personnes marquantes. D’ ouest en est, de déserts en cataractes, de bodegas en estancias, de Salta à Buenos Aires, nous avons été emballés par ce pays plein de charme et de caractère.

 

Pérou: 2 semaines, en terre Inca

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Nous arrivons à Puno dans l’après-midi, après les rituels passages de frontières. En route, nous longeons le lac Titicaca, et si les paysages contrastent peu avec ceux de la Bolivie, on sent déjà  quelques changements, encore discrets. Notre escale à Puno nous permet tout juste de prendre une bonne douche chaude, de se faire une bonne bouffe, l’occasion pour David de goûter le « cuy » (je vous laisse voir pour la prononciation…),  une spécialité locale qui n’est autre que du cochon d’Inde (pardon Brigitte Bardot mais en bons gastronomes que nous sommes, nous nous devons d’y goûter!). Les Péruviens en raffolent, et c’est ici un mets de choix, qu’on réserve aux grandes occasions.  

A 6:30, tout le monde debout pour prendre un bus tout confort pour Cusco. 7 heures de route à moitié allongés à se délecter des paysages incroyables. Au milieu des montagnes baignées par le même ciel bleu qui nous accompagne depuis le Chili, des petits villages en adobe bien vivants bordent la route. Partout des élevages de lamas, de vaches, de moutons, qui vont boire dans le rio qui baigne la vallée. On sent la vie ici, dans un cadre merveilleux, et c’est un pur bonheur de voir défiler la toile de la vie péruvienne. Ce pays, que David et moi rêvions de visiter depuis toujours, est là, sous nos pieds, devant nos yeux, et par moment, j’ai du mal à y croire!

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Dès notre arrivée à Cusco, nous trouvons la ville très jolie. Nous passons nos deux premiers jours ici à égrainer les agences de voyages pour comparer un peu les tours vers le Machu Picchu, qui s’avèrent ou très chers en train ou un peu compliqués dans la formule plus économique: 6-7 de bus jusqu’à Hidroelectrica, puis 2:30 de marche jusqu’à Aguas Calientes. Le lendemain à 4:30, 1:30 de marche jusqu’au site du Machu Picchu, et bis repetita dans l’autre sens. Nous choisissons bien sûr la deuxième option, parce que 230 $/ personne en train, ça va pas être possible… On savait que c’était cher, mais on avait pas imaginé ça quand même….

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Pour le reste , on bosse, on bosse, parce que la dead line pour le rendu des devoirs arrive à grands pas, et on se balade dans cette ville très agréable, avec visite de la cathédrale sur la Plaza de Armas, et du couvent de la Merced. Le centre historique de cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco est touristique, mais c’est quand même une des villes les plus agréables que nous ayons fait jusque-là. Et c’est sans compter que le Pérou regorge de bonnes tables, et vous imaginez bien qu’on ne s’en est pas privés… Après 3 nuits à Cusco, nous prenons le bus pour le Machu Picchu, un des hauts lieux de notre voyage.  Le trajet en minibus est long, très long (7 heures!) même si le chauffeur bombarde! À la deuxième pause pipi, impossible d’ouvrir la porte coulissante… Ça prendra finalement 10 minutes et c’est pas très rassurant. Puis on emprunte une piste caillouteuse et en lacets. On somnole un peu mais quand on ouvre les yeux, on découvre que la piste est à flanc de montagne, avec le vide pour seul décor et un coup de klaxon à chaque virage pour éviter le pire… Espérons que ça suffise! Nous arrivons entiers à Hidroelectrica, dernier village relié par la route avant Aguas Calientes, au pied du Machu Picchu. Pause déjeuner, avant de marcher pendant 2 heures, le long de la voie ferrée qui relie Aguas Calientes.

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La marche est pénible dans les gros cailloux  qui bordent les rails et on pense déjà au trajet retour qu’il faudra faire dans 2 jours! Nous arrivons finalement sur la place où nous attend notre guide…qui ne viendra jamais! Nous décidons de rejoindre seuls et un peu énervés, notre hôtel qui se trouve bien sûr tout en haut du village! À bout de souffle, nous arrivons dans un hôtel complètement en travaux, où on ne nous attend, mais alors, pas du tout! Là, il nous monte la boufaillisse!!! Après nous avoir donné deux chambres malgré tout, au milieu des pots de peinture, un des employés en bleu de travail, nous conseille quand même de changer d’hôtel… Bref… On se retrouve finalement dans un hôtel tout proche. Les choses s’arrangent doucement, à force de coup de téléphone entre l’hôtel et l’agence de voyages qui nous a vendu ce tour vérolé!

Nous renonçons à monter au Machu Picchu à 4:30 du matin comme prévu, 6:00 ce sera bien assez tôt pour la grimpette de 2 heures, tout en escaliers! C’est raide, 2 heures d’escaliers à 6h du matin! Autant dire qu’avant même d’attaquer la visite du site, nous sommes déjà un peu usés…

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Nous commençons  la visite avec un groupe accompagné d’un (très bon) guide avant de continuer par nous-même. La cité est incroyable, même la tête dans les nuages, et le génie et le savoir-faire des Incas laisse rêveur. Quand au cadre vertigineux qui l’entoure, il y a de quoi s’émerveiller. Alors oui, le Machu Picchu, ça se mérite mais franchement, il n’a pas volé sa réputation mythique!

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Il y avait aussi la possibilité de faire encore un peu de grimpette à La Montana (2 heures d’escaliers, soit 1800 marches environ…), ou au Wayna Picchu (réservé aux plus téméraires, car réputé dangereux!) qui dominent le site pour des vues encore plus spectaculaires, mais nous on a trouvé ça très joli d’ici!!

Et puis, après une petite pause goûter, il faut déjà redescendre, pendant près de 2 heures, sur des genoux vermoulus, mais on rigole bien, la fatigue aidant… Voilà comment se passe l’excursion (ou l’expédition!?) au Machu Picchu, quand on a pas prévu de débourser près de 300 $ (oui, oui, dollars!) par personne pour voir cette petite merveille. Car c’est ce qu’il en coûte si vous prenez le train et le bus, plutôt que le bus et les pieds pour rejoindre le site! C’est le prix du confort ou du fort con… Nous repassons une nuit à Aguas Calientes (sinon, on pouvait aussi reprendre la route de la mort juste après avoir re-marché 2h30 sur la voie ferrée… mais non en fait)! Au lieu de quoi nous préférons nous détendre autour d’un pisco sour (le cocktail national) et d’une pizza au feu de bois! Le lendemain, nous nous promenons tranquillement dans les rues d’Aguas Calientes en attendant l’heure du départ… du train (on n’est pas fort cons mais un peu quand même)! Nous profitons d’un bon petit resto et nous sommes de retour à Cusco en début de soirée, où le gars de l’agence de voyages a eu la bonne idée (sur une suggestion de David…) de nous offrir le taxi, en guise de compensation… 

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Le reste de notre séjour cusqueño se déroule agréablement entre repos, bonnes tables, car le Pérou est un pays gastronomique, et excursions à la journée dans la vallée del Inca; en quad d’abord, entre les Salineras de Maras et les ruines incas de Moray. Nous avons roulé dans des paysages magnifiques, au milieu des cultures et de troupeaux souvent gardés par un petit gamin, avec la Cordillère à l’horizon.

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Moray Pisaq

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Puis,  le jour suivant, nous prenons un taxi à la journée. Nous apprenons pas mal de choses avec Francisco, le chauffeur adorable, entre Saqsaywaman, Pisaq, Urubamba (où nous déjeunons dans un très bon resto) et Ollantaytambo, toujours en quête de vestiges Incas. On ne vous fait pas un topo sur l’art inca de tailler la pierre, les images parlent d’elles-mêmes, mais je peux juste vous dire que lorsqu’on se retrouve face à ces blocs de pierre monstrueux qui peuvent compter plus de 10 angles, et qui s’emboîtent à la perfection, au point de ne pas pouvoir laisser passer une feuille de papier entre eux, on a du mal à comprendre la technique, on ne la comprend pas d’ailleurs, et encore moins que les Incas pouvaient passer leur vie à tailler et à polir la pierre. Dans la quête de la perfection, ils ont fait fort!

 Nous finissons dans le petit village de Chinchero où la population locale vit de son artisanat. Les femmes, en habits traditionnels, nous accueillent en chanson et en queshua, et nous ne résistons pas à la tentation d’acheter 2-3 souvenirs.

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Ollantaytambo

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Nous rentrons dans nos pénates avant notre vol encore très matinal pour Lima où nous passons 2 nuits, le temps de s’occuper de nos petites affaires, le blog et l’inscription des enfants qui viennent d’apprendre leur passage! Bravo, les loulous, vous avez rempli votre mission et de belle manière, parce que les conditions n’ont pas toujours été idéales!

Pour le reste, Lima est une ville immense dont nous avons peu profité, mais la mauvaise réputation qu’on lui fait ne nous a pas sauté aux yeux et nous avons même trouvé le centre assez agréable, pour le peu que nous en avons vu. 

IMG_0786 Lima

Ce matin, nouveau vol très matinal, qui a finalement  3h de retard, pour Buenos Aires. Le Pérou, c’est terminé. Nous avons beaucoup aimé sa culture, ses paysages, son peuple, et sa gastronomie, même si nous nous sommes contentés de rester sur les terres incas. Mais nous avons préféré privilégier une zone, pour l’explorer tranquillement, plutôt que de nous éparpiller, trop gourmands que nous sommes. En route pour Buenos Aires, le tango, les estancias et la pampa… Et joyeux anniversaire à Maé qui fêtait ce jour-là ses 13 ans!

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Chili 2 : San Pedro de Atacama

IMG_9785Nous passons la frontière entre l’Argentine et le Chili, au Paso de Jama, à plus de 4200 m d’altitude, après avoir fait fouiller la voiture et les sacs par la douane chilienne. Nous parcourons les hauts plateaux avec les montagnes à perte de vue, quelques volcans en toile de fond et les premières neiges, encore timides.

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La route, comme infinie, est à nous seuls et c’est à peine si nous avons croisé quelques véhicules depuis notre départ de Purmamarca, en Argentine. La végétation a presque complètement disparu et le vent, que plus rien ne freine, est cinglant. Nous longeons les lagunes altiplaniques posées au beau milieu de ces terres inhospitalières et splendides! On s’arrête toutes les 5 minutes pour faire « quelques » photos de ces paysages époustouflants, sous les souffles agacés des enfants…

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Nous descendons ainsi, tranquillement, vers San Pedro de Atacama que semble surveiller l’imposant Licancabur, au cône presque parfait. Quelle merveille, ce volcan!

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Nous arrivons dans le village poussiéreux de San Pedro de Atacama, en évitant les chiens errants qui se jettent sur les voitures pour faire la course, et nous tournons un bon moment avant de trouver l’hostal.

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Nous passons 3 nuits ici, et ce n’est pas de trop tant il y a à voir et à faire dans ce désert magnifique. Il nous faut faire des choix.

Nous consacrons notre première journée aux superbes lagunes. Tebenquiche d’abord, une très belle lagune gorgée de sel, avec cette guirlande de montagnes et de volcans qui cernent le désert d’Atacama. Cette ligne d’horizon, aux confins de la Cordillère est vraiment, vraiment superbe… Et on est tenté de penser que l’absence humaine n’est pas étrangère à la magie des lieux. Les mots manquent pour décrire tant de beauté.

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Puis nous rejoignons la lagune Chaxa, plus délicate encore, dans laquelle se reflète l’horizon et les silhouettes des flamands roses, assez rares à cette époque. La nature, dans sa plus pure expression, nous fascine, dans ce silence absolu.

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La matinée passe ainsi, au rythme de nos contemplations. Puis, nous laissons les enfants respirer un peu sans nous, à l’hostal, et allons David et moi, et quelques poignées de minibus touristiques, admirer le soleil qui se couche sur la Vallée de la Lune. Le spectacle est grandiose!

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La deuxième journée sera un peu plus fun pour les enfants, et sur les bons conseils de nos tourdumondistes rencontrés à Santiago, nous allons passer la matinée sur la dune de la Vallée de la Mort pour une séance de sandboard.

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C’est aussi fun qu’épuisant, parce que grimper la dune à plus de 3500 m d’altitude, et sous un soleil de plomb, ça décrasse les poumons, même des plus jeunes… On vous laisse imaginer l’état des vieux… On passe un super moment, dans un décor extraordinaire, avant d’aller de désensabler les portugaises et les baskets…

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Puis les enfants restent au bercail, et nos vieux poumons repartent chercher de l’air dans la Vallée de la Lune qui porte bien son nom. Les petites grimpettes sur les sommets qui dominent la vallée finissent de nous achever, mais  les panoramas en valent la peine.

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Après quelques emplettes dans le village, nous rentrons pour un pique-nique nocturne à l’hostal, avant une bonne nuit de sommeil. Demain, nous entamons notre périple en Bolivie, par 3 jours et 2 nuits dans le sud Lipez et le Salar d’Uyuni, mais ça c’est une autre histoire…

Nous quittons ici le Chili, car nous déciderons finalement de ne pas faire le parc de Lauca dans le nord, à cause de la fatigue générale et de trajets rendus trop compliqués. Nous avons vu ici des paysages fantastiques qu’il est très difficile de décrire, tout autant que le plaisir et l’émotion qu’ils nous ont procuré.


REGARDS SUR LE CHILI

Nous savions que notre arrivée en Amérique du Sud  allait marquer un tournant important dans notre rotation autour de la terre. Après tous ces mois en Asie et dans le pacifique, le Chili était la porte d’entrée dans une civilisation proche de la notre, nous permettant de nous ré-acclimater doucement, tant le dépaysement fut total jusqu’ici. Ici, la religion, les modes de vie, l’alimentation, les rites sont directement issus de nos civilisations européennes, espagnoles et portugaises notamment. Alors le dépaysement se fait différent,  plus rare, moins surprenant. Ce qui change aussi, c’est le rapport à la sécurité. Bien que nous n’ayons été confronté à aucune forme d’insécurité, les rappels à la prudence des autochtones ont été permanents à Santiago et Valparaiso, et nous ont sans doute incité à rester sur nos gardes… Souris au monde et il te sourira dit-on ! Souriants, sans doute l’étions nous un peu moins… Hormis notre passage sur l’île de Pâques, plus polynésienne que chilienne à notre avis, il faut bien admettre que nous avons été plus vigilants ici, sans tomber dans la paranoïa, même si pour acheter une bouteille de vin, le commerçant vous sert derrière des grilles… C’est vrai que le contraste avec l’Asie se pose là, derrière les barreaux!

Alors il faut s’éloigner de ces grandes villes polluées, stressées et stressantes pour atteindre les grands espaces que le pays nous offre, et là… c’est une bonne claque que l’on reçoit de plein fouet tant les paysages sont magiques, grandioses, magnifiques ; nous n’avons parcouru que le désert d’Atacama et nous avons beaucoup aimé, cela restera sûrement parmi les plus beaux paysages de notre aventure.

Difficile donc d’avoir un avis tranché sur ce pays que nous n’avons fait qu’effleurer, mais nous savons qu’il regorge encore de beautés incroyables qu’un seul voyage ne suffit pas à découvrir, du parc de Lauca au nord à Torres del Paine au sud… Il y a de la place pour plusieurs voyages au Chili. En attendant d’y reposer nos baluchons, la voix de Neruda calmera nos impatiences…

Oh Chile, largo pétalo de mar y vino y nieve, ay cuándo (…) me encontraré contigo…

Ô Chili, long pétale d’océan, de vin et de  neige, ah! quand (…) viendra l’heure des retrouvailles…

P. NERUDA

Et comme d’habitude à la fin de chaque pays, une petit résumé en images et musique…

Chili (1ère partie): Île de Pâques, Santiago et Valparaiso

 

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Notre parcours en Amérique du Sud est un peu compliqué, avec une arrivée au Chili à Santiago, (après l’Ile de Pâques), puis un passage en Argentine pour remonter tout au Nord, à la frontière argentino-boliviano-chilienne, pour repasser au ChiliSan Pedro de Atacama), puis filer vers la Bolivie, avant de revenir vers le Nord Chili (peut-être…), passer au Pérou, prendre un vol pour Buenos Aires et terminer au Brésil… En résumé, ça donne: Chili-Argentine-Chili-Bolivie-Chili?- Pérou-Argentine-Brésil. Ca va, vous suivez?? Bon! Tout ça pour vous dire que nous avons coupé les articles du Chili  et de l’Argentine en deux parties pour respecter la chronologie des évènements. Allez, on y va? Adelante!

A la sortie du petit aéroport de Rapa Nui, Felipe, le gérant de nos cabañas, nous attend avec un joli collier de fleurs, et se propose de nous emmener acheter notre ticket d’entrée pour visiter les différents sites Moais disséminés un peu partout sur l’île. Un peu plus tard, nous faisons 3 courses dans le minuscule village d’ Hanga Roa, pour nous faire à manger dans la cuisine commune des cabañas. Ce sera l’occasion de faire la connaissance de Pascal, un baroudeur au long cours, avec qui nous passons un bout de soirée, à causer…voyages!

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Nous louons une petite voiture pour visiter l’île et parcourir les différents sites où trônent, majestueux, les impressionnants Moais qui veillent et protegent l’île, dos à l’océan, lorsqu’ils sont montés sur les socles et face à lui, lorsqu’ils sont enterrés.

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Empreints de mystère, les gardiens de Rapa Nui fascinent. Ces monstres de pierre taillés dans la roche d’un seul bloc posent bien des questions. Qui les a construits, comment ont-ils été déplacés, hissés, dans quel but? Autant de questions qui restent sans réponse, et c’est sans doute ce mystère qui rend l’île plus belle encore.

Et pourtant, Dieu sait si elle est belle cette île… Ses côtes déchiquetées où viennent claquer les vagues, brutalement contrariées dans leur course folle, quelque part dans l’immensité.

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Les chevaux sauvages qui peuplent l’île au point que l’on pourrait imaginer qu’ils sont les seuls habitants ici.

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Les cratères volcaniques qui aussi différents soient-ils sont particulièrement beaux…

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On ressent vraiment sur l’Ile de Pâques, la nature sauvage, le mystère, l’infinité de l’océan, et l’isolement de Rapa Nui, la deuxième île habitée la plus éloignée de toute terre!

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Pour le reste, nous avons dégusté nos premières empanadas, ces délicieux chaussons fourrés de viande ou de tout plein d’autres choses, car oui, nous sommes déjà au Chili! Et puis, pour finir en beauté, nous avons assisté au spectacle de musique et de danse Maori du groupe Kari Kari. Et quel pied nous avons pris à regarder danser ces hommes et ces femmes dans leurs costumes traditionnels, entre les démonstrations de virilité masculine et les déhanchés langoureux des femmes, à écouter ces rythmes tribaux, tambour battant et ukulele agité, réveillant en nous un je-ne-sais quoi d’animal, comme une réminiscence de nos origines les plus lointaines… Bref, une heure de pur bonheur!!! Enfin, nous avons fait une dernière virée, avant de nous envoler vers le Chili, et faire la rencontre de Sébastien, à l’aéroport, qui nous a donné des conseils précieux sur l’Amérique du Sud. C’était un peu court ces 3 nuits à l’Ile de Pâques, mais nous avons beaucoup aimé.

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Nous arrivons tardivement à Santiago où nous prenons possession de notre petit appartement pour 3 nuits. Nous visitons le quartier Bellavista où nous mangeons et (re)croisons une famille de Français en tour du monde. On discute un peu et on échange nos adresses mail. Peut-être qu’on se recroisera un peu plus tard en Amérique latine. On prend le funiculaire jusqu’au sommet du cerro San Cristobal et sa vierge qui domine la ville. La vue est plombée par la pollution. Nous redescendons à pied, puis traversons à nouveau le quartier de Bellavista, et le Parque Forestal. Les jours suivants nous avons arpenté le quartier Santa Lucia, puis déambulé pour voir el Palacio de la Moneda, et la Plaza de Armas, la Cathédrale et l’église San Francisco.

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Après avoir un peu galéré pour trouver un 4×4 que l’on pourrait restituer à San Pedro de Atacama en passant par l’Argentine, nous quittons Santiago sans trop de regrets car nous ne lui avons pas trouvé grand intérêt.

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Valparaiso en revanche, est beaucoup plus originale et colorée. Construite à flanc de collines autour du grand port commercial, la vielle ville est très originale et donne envie de se perdre dans le dédale des ses rues escarpées. Et ce que nous faisons, toujours surpris par les peintures qui décorent chaque façade du quartier historique des cerros Concepcion et Alegre.

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On se délecte des meilleures empanadas de la ville à Las Deliciosas, juste en bas de l’appartement. Et allons visiter La Sebastiana, une des 3 maisons chiliennes de Pablo Neruda. La maison a été réhabilitée après avoir été saccagée au moment du putsch de Pinochet. La maison offre une vue imprenable sur Valparaiso et sa baie et elle a une âme bien a elle, pleine des objets de ce grand poète. Et le soir, nous nous endormons à la lecture de sa Centaine d’amour, 100 sonnets plein d’amour pour sa femme Matilde. La première partie de notre séjour chilien s’arrête sur ces jolies notes colorées et poétiques… Ah non! Avant de se mettre en route vers l’Argentine, nous passons par la case « policia municipal  » pour payer notre papillon… On ne va pas se quitter sur ce mauvais souvenir, mais plutôt sur une note d’amour et de poésie, parce qu’on en manque cruellement, non?

 

Mathilde, nom de plante ou de pierre ou de vin,
nom de ce qui est né de la terre, et qui dure,
la croissance d’un mot a fait lever le jour,
dans l’été de ton nom éclatent les citrons.

Sur ce nom vont courant les navires de bois
entourés par l’essaim bleu marine du feu,
les lettres de ton nom sont l’eau d’une rivière
qui viendrait se jeter en mon coeur calciné.

Oh ce nom découvert sous un volubilis,
nom semblable à l’entrée d’un tunnel inconnu
qui communique avec tous les parfums du monde !

Oh-envahis moi de ta bouche qui me brûle,
cherche en moi, si tu veux, de tes yeux de nuit, mais
laisse-moi naviguer et dormir sur ton nom.

 
                                  Pablo NERUDA (1904 – 1973 )

                                        ( La Centaine d’amour )

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