
A notre arrivée à l’aéroport de Manille, nous n’arrivons pas à retirer de l’argent. Nous mettons une heure pour parcourir en taxi les 2-3 km qui nous séparent de l’hôtel. Les rues de la ville sont complètement saturées. Notre chambre est minuscule. Nous mangeons un bout sur place et le lendemain, nous prenons l’avion pour Puerto Princesa sur l’ile de Palawan. Pendant le vol, l’équipage organise un genre de blind test: les hôtesses et Stewart chantent à Capella une chanson célèbre à tour de rôle, qu’un passager alerte doit reconnaître au plus vite pour gagner je ne sais pas quoi… Les passagers jouent le jeu, et applaudissent chaudement, et nous on trouve ça assez drôle, inattendu en tout cas! Nous passons 3 nuits à Puerto Princesa, à l’écart du centre articulé autour de l’immense rue Rizal, qui n’a pas de charme particulier, comme le reste de la ville d’ailleurs. Nous prenons un tricycle ( le tuk-tuk philippin) pour Pristine Beach, où nous faisons un petit plouf et profitons du coucher de soleil.

Ce matin, nous allons à la poste avec David d’un coup de tricycle pour se débarrasser des quelques souvenirs qui commencent à encombrer nos sacs à dos. En arrivant, on nous dit d’aller acheter un carton quelque part parce que la poste n’en a pas. On en achète un dans la première échoppe du coin, avec du scotch. De retour à la poste, après avoir fait un joli carton tout enrubanné d’adhésif, le préposé nous annonce la couleur: 100€ pour envoyer un colis de 6 kilos. Tout part en avion, et il n’y a pas d’envoi par bateau… Nous essayons tous les transporteurs de la ville pour essayer de trouver une solution mais non! On ne peut rien envoyer par bateau de Palawan! On repart avec notre colis sous le bras, et passons devant la cathédrale bleu azur, où nous ont conduit nos déconvenues.

Après un déjeuner dans un restaurant encerclé par la mangrove et surplombant la mer, nous finissons la journée sur Pristine Beach, jusqu’au coucher de soleil, bien joli par ici.

Aujourd’hui, nous partons de bonne heure à Honda Bay faire le tour des îles en bangka ( les bateaux traditionnels philippins, qui ressemblent à des nèpes sur l’eau, avec leurs flotteurs en bambou de part et d’autre de la coque). La ballade d’île en île en bangka, le island hopping, est l’activité touristique principale aux Philippines qui sont constituées de plus de 7000 îles.

Dans le mini van qui nous emmène au port il y a nos voisins de chambre tchèques qui font tourner la bouteille de rhum philippin à 8:00 du matin et Vladimir, un ukrainien massif qui porte sur lui la gueule de bois pas encore absorbée, et qui boira sa première bière 1/2 plus tard, bière qui sera la première d’une longue longue série…)pour soigner le mal par le mal, escortée par sa belle compagne d’une nuit. La journée s’annonce arrosée…. Au programme de la journée: baignade, snorkeling et paysages de rêve. Le sable blanc, les eaux translucides, et les cocotiers ressemblent à une parfaite carte postale. Bien que touristique la journée est agréable et le snorkeling nous permet de voir des poissons perroquet, un poisson porc-épic, un poisson lion, et autres poissons clown même si les fonds ne sont pas exceptionnels.


De retour dans le van, Vladimir est à 3g d’alcool dans le sang, et il nous fait bien rire… Nous rentrons tous les 4 avec de gros coups de soleil.En attendant, nous n’avons toujours pas pu retirer d’espèces, sans quoi on ne pourra pas quitter Puerto Princesa car il n’y a pas de distributeur sur le reste de l’ile de Palawan. Heureusement que le papa de David a démêlé l’affaire avec la banque et que nous y arrivons finalement. Merci Jaime!
Ce matin, un mini bus doit venir nous chercher de bonne heure à l’hôtel pour nous emmener à la gare routière, mais apparemment il nous a oublié! Après plus d’une heure d’attente, un autre van vient nous chercher pour un trajet direct vers Port Barton. Nous récupérons d’autres passagers, et prenons la route après que le chauffeur a rempli et vidé le coffre un nombre incalculable de fois pour caser tous les bagages. Quand la boite de sardines est bien bien pleine, nous partons pour 4 heures de route et arrivons à bon Port, la fleur au fusil, puisque nous n’avons trouvé aucun hébergement en ligne, qui plus est avec un réseau très mauvais, une constante aux Philippines.

Confiants en notre bonne étoile, nous pensons trouver, dans ce petit coin tranquille, une chambre sans trop de problème… Ah ah ah, la bonne blague. Nous en trouvons une, effectivement, prévue pour 2 et disponible pour une seule nuit. La gentille dame nous apporte un matelas supplémentaire… d’une place! Un matelas plus grand ne serait pas rentré de toute façon! Bon, nous posons nos fardeaux, allons manger un bout en bord de plage, avant que Pablo et David ne partent faire la tournée de tous les hôtels de Port Barton ou presque, en quête d’un toit pour les prochains jours. D’hôtels et guesthouses, c’est partout la même réponse: complet. Nous visitons même des chambres chez l’habitant, mais…non, ça va pas être possible! On arrive finalement à mettre une option sur une chambre pour demain, disponible là encore, une seule nuit! Si ça ne se décante pas, il faudra partir plus tôt pour El Nido, qui est paraît-il, gavé en ce moment. Et trouver une chambre sans avoir accès au wifi, c’est mission impossible. Mais arriver à El Nido sans réservations, ça ne serait vraiment pas prudent! Finalement, lorsque nous rentrons dans notre clapier dans la soirée, la propriétaire de l’hôtel nous propose d’aller voir un petit hôtel le lendemain, avec deux bungalows seulement, sur une plage accessible uniquement en bateau, avec l’électricité que le soir, comme presque partout ici et pas de wifi Nous irons voir ça demain. En attendant, nous nous couchons à 3 dans un lit, en diagonale pour essayer de gagner un peu de place…
Aujourd’hui, nous allons faire du island hopping, mais un peu échaudés par l’expérience de Puerto Princesa, nous choisissons de ne partir que tous les 4. Nous laissons nos bagages à la proprio de l’hôtel puisque nous devons libérer la chambre, et demandons au capitaine du navire de faire un crochet par Pumuayan pour voir le bungalow!

Ici, pas de fioritures, que le strict minimum avec vue sur le paradis! Nous prenons! Quitte à être coupé du monde, autant y aller vraiment… Nous reviendrons ce soir, avec nos bagages.

Pour le moment, nous partons découvrir les îles au large de Port Barton. Les méduses sont de sortie et le snorkeling est un peu compromis du coup, mais nous nous arrêtons sur les îles vraiment belles, notamment pour le déjeuner où les boatmen nous préparent un repas de rêve: grillades, riz, crudités, et fruits frais sous la paillote de cette petite plage déserte….derrière laquelle nous nous baignons dans un petit lagon qui se forme à marée basse…Nous sommes au paradis!



Les eaux translucides et le sable blanc suffisent à notre bonheur! On n’est pas difficiles faut dire :-). Encore une journée extra.

Nous dînons à Port Barton avant de récupérer les sacs à dos, et de prendre la bangka pour rejoindre notre cabane, dans la nuit noire, avec les étoiles pour seul guide. Après 15 minutes de navigation, nous regagnons la plage, en éclairant l’eau à la lampe frontale pour ne pas marcher sur les étoiles de mer qui prospèrent dans les eaux de cette plage isolée. Rose, l’adorable propriétaire nous accueille. Après avoir pris notre douche froide et délogé l’araignée de la salle d’eau, nous nous endormons peu de temps après l’extinction soudaine de l’électricité.

Nous nous réveillons au son du bruit des vagues et des animaux inconnus qui peuplent les environs. Rose nous amène le petit déjeuner en toute discrétion, pour ne pas nous déranger.

Nous profitons du coin, de la plage, du calme, de la solitude, du sable fin, des coquillages, de la beauté des lieux avant de rejoindre Port Barton en bangka en fin d’après midi pour essayer de trouver du wifi et du même coup, un hébergement pour El Nido, et notre billet retour pour Manille depuis Coron, notre dernière étape aux Philippines. Ouf! C’est fait! Nous profitons encore un peu de Pumuayan, traversons le petit hameau de maisons en bambou disséminées au milieu des cocotiers, où se promènent les buffles et les poules. Ce petit coin est un vrai bijou que les gens qui l’habitent ne voient sans doute pas de cet œil. La vie est dure ici, et même si les philippins sont adorables et très accueillants, ils n’ont rien… Et il ne faut pas discuter bien longtemps avec eux pour le comprendre. Nous n’avons pas la même vision du paradis…


Nous marchons une petite heure pour rejoindre la cascade, où se baignent quelques touristes et finissons la journée sur « notre » plage.

Rose nous a encore préparé un bon repas, que nous savourons les pieds dans le sable. Dernière soirée à Port Barton et retour au bercail en bateau, sous les étoiles. Et déjà nous sentons poindre les prémisses du regret ne n’être pas resté plus longtemps à Pumuayan, qui sera sûrement la perle de notre voyage aux Philippines. Nous rassemblons vaguement nos affaires avant l’extinction des feux, en écoutant plus attentivement encore les vagues qui viennent caresser le rivage.Voilà Rose, le moment est venu de nous dire au revoir, avec déjà un brin de nostalgie dans la voix. Nous te souhaitons bonne chance et nous espérons revenir te voir un jour. La bangka nous ramène à Port Barton. On ne se retourne pas trop, et on regarde l’horizon à la lueur du petit jour. De nouvelles aventures nous y attendent. Nous montons dans le van pour El Nido. Après 4 heures de route, nous arrivons à El Nido.


Nous avons tout entendu à son propos: trop de monde, c’est Saint-Tropez, trop cher, trop tout! Au point que nous avons hésité à y aller, mais c’est quand même le point d’orgue de Palawan et de toute manière, nous devons remonter encore plus au nord. Nous prenons un tricycle pour aller déjeuner dans le village, poussiéreux et fouillis, d’El Nido. Nous avons posé nos sacs un peu à l’écart d’El Nido, à Corong Corong, et c’est tant mieux! Nous passons finalement 6 nuits ici, en changeant d’hôtel à mi parcours pour aller nous installer dans une cahute en bambou au bord de l’eau, où les couchers de soleil nous attendent chaque soir. Nous prenons une journée de Island Hopping autour des îles d’El Nido en compagnie de 3 boatmen adorables.

Le snorkeling sera un peu gâché par la présence de méduses, Maé n’échappera pas aux tentacules d’une petite vilaine, mais notre guide à un gel très efficace dont nous nous badigeonnons David et moi pour nager jusqu’à Secret Beach au beau milieu des bestioles gélatineuses. On les sent passer entre nos mains en nageant. Booooh! Les gars nous préparent un superbe poisson au barbecue et plein de fruits frais que nous savourons sur notre bangka! Et là, voilà notre Vladimir qui réapparaît sur la plage… Sobre et solitaire cette fois! On discute 5 minutes avec lui, après qu’il a remis les pièces de sa mémoire en ordre pour nous reconnaître…




Les paysages d’El Nido sont magnifiques, et nous avons encore passé une journée mémorable. Les lagons cachés au cœur de grands pitons rocheux sont une merveille. Nager dans ces eaux turquoises est un rêve éveillé qu’il sera bon de rappeler à notre mémoire aux vents mauvais! Les couchers de soleil quotidiens rythment les fins de journée comme ils annoncent l’heure de la bière bien fraîche…
Et les jours passent, paisiblement, mais toujours trop vite dans cet archipel merveilleux. C’est l’endroit idéal pour prendre le temps de savourer, de travailler, de se reposer, ou de louer deux scooters pour rejoindre la superbe plage de Nacpan, où nous attendent une ribambelle d’enfants qui se ruent à l’arrivée des scooters en criant « Body guard, body guard » pour « surveiller » les deux roues contre un petit billet! Nacpan est une grande baie de sable blanc aux eaux claires, qu’une fois de plus, d’énormes méduses violacées ont investi avant nous! Nous nous consolons en déjeunant sous la paillote, les pieds dans le sable, de poissons et des calamars grillés sur cette plage de rêve, bordée de cocotiers.

Puis, vient le moment de rejoindre Coron, sur l’île de Busuanga. Le bateau est une grosse bangka sur laquelle nous allons naviguer pendant 7 heures, avec une quarantaine de passagers. Ça bouge pas mal mais la mer est relativement calme, mais Pablo passera quand même le voyage sur le pont, ce qui lui vaudra un coup de soleil version chaussettes éternelles! Nous passons 5 nuits à Coron, dans un petit hôtel sympa, avec un beau coucher de soleil depuis le restaurant.
Nous faisons le Island hopping en passant par l’hôtel, qui a ses propres bateau au bout du ponton. Encore une journée au top, seuls sur notre bangka avec les 3 boatmen. Et comble du bonheur, les méduses sont restées à El Nido et nous pouvons profiter enfin du snorkeling qui est vraiment pas mal. On aura même la chance de voir une tortue et des coraux en bon état et assez colorés. Par moment, nous avons l’impression de nager dans un aquarium et les poissons multicolores ne sont vraiment pas timides. Quel régal! On pourrait rester des heures dans l’eau, même si le courant est un peu fort ici, sur le site de Siete Pecados entre autre.


Le lac de Kayangan et le small lagoon sont tout aussi magnifiques, et nous sentons déjà que Les Philippines vont bientôt nous manquer. Alors on profite du peu de temps qu’il nous reste pour apprécier chaque instant.

Pour notre dernière journée à Coron, nous louons de scooters pour aller explorer l’intérieur de l’île. Nous roulons pendant une bonne heure sur une route goudronnée et déserte au milieu des collines. Mais arrivés au niveau de l’aéroport, nous demandons notre chemin pour rejoindre le village de Busuanga. 
Les gars nous conseille un chemin que nous prenons, sans savoir que nous nous engageons sur de la piste pour le reste du parcours. La route est longue, fatigante, alternant graviers, terre, pont de bois, en montée et descente. Pas trop de loisir de regarder les paysages, il faut rester vigilants. Mais au bout de 3 heures de route, avec un frein arrière quasi inexistant, ce qui devait arriver arrive: la chute! 
En descente, sur la piste caillouteuse, on se fait une glissade qui nous vaudra quelques bobos. Mais il faut repartir, on est encore loin et une heure plus tard, je crève! Là, ça devient plus compliqué! Mais nous n’avons pas le temps de tergiverser pour trouver une solution: un pick up s’arrête à notre niveau, dans lequel se trouve une dame et deux hommes qui nous proposent de nous ramener à Coron. Quelle aubaine! Les gars chargent le scooter dans la benne , Mae et moi posons nos fesses sur la roue de secours et nous voilà partis pour presque deux heures de route chaotique, main et genou en sang. 
David et Pablo nous suivent en scooter, et nous réalisons que nous avons eu beaucoup de chance de trouver ces gens adorables sur notre chemin, parce qu’on était vraiment très très loin de notre point de départ!


Nous arrivons enfin à Coron, et nous remercions autant que nous pouvons nos sauveurs et restituons nos scooters, couverts de poussières, et vraiment heureux d’être arrivés! Nous prenons une bonne grosse douche et soignons nos bobos en se disant que cet épisode fera immanquablement partie des souvenirs mémorables. Notre séjour à Coron s’achève tranquillement, entre repos et travail, et une petite virée en soirée au sources d’eau chaude ou David et Pablo se relaxent pendant un bon moment. Mae et moi préférons éviter le bouillon de culture, mais un peu à regret quand même car les sources sont vraiment tentantes… Demain nous repartons à Manille pour une nuit, avec un peu de nostalgie, parce que notre séjour aux Philippines nous a comblé. Entre les paysages, le farniente et les gens adorables, le plaisir d’être ici a été crescendo du début à la fin. Reste que l’archipel est immense et que nous n’en avons vu qu’un petit bout… Alors on se prend déjà à rêver que nous reviendrons poser nos bagages aux Philippines.

Dernière soirée à Manille dans un formule 1 philippin. Dîner au pied de l’hôtel dans un bar Resto où on diffuse un concert de David Guetta sur grand écran et sono à fond. Ambiance boite de nuit autour d’un plat de pâtes.
Aujourd’hui , Bali nous attend, et Jaime, le papa de David nous y rejoint, et nous sommes vraiment impatients. Embarquement immédiat pour Denpasar via Kuala Lumpur.