Arrivés à Denpasar, nous rejoignons l’hôtel avant que David et Maé n’aillent accueillir Jaime à l’aéroport. Ca fait un peu bizarre de se retrouver comme ça, au bout du monde, mais quel bonheur après 6 mois loin de nos proches. Jaime n’est pas mécontent non plus, après 32 heures de voyage et deux escales: lui qui déteste l’avion, on peut dire qu’il a fait fort, et moi, je lui tire mon chapeau! Nous allons manger notre premier repas indonésien juste à côté de l’hôtel et buvons un dernier verre au bord de la piscine.
Première journée tranquille. Jaime récupère doucement du décalage horaire. On se ballade dans les rues de Seminyak, puis on déjeune dans un petit resto sympa, avant de continuer jusqu’à la plage de Legian où quelques surfeurs affinent leur style avant de passer sur de plus gros spots. Nous rentrons à l’hôtel en flânant dans les boutiques. Nous sommes en nage tellement il fait chaud et humide. Au retour, on profite de la piscine et allons dîner pas loin.
Petit orage ce matin. En fin de matinée nous prenons un taxi pour l’après midi et allons manger sur la plage à Jimbaran, sur la presqu’île de Bukit. Nous nous régalons de crevettes, calamars et red snapper grillés!
Puis nous allons voir les deux plages les plus réputées de la presqu’île, et aussi hyper touristiques ( Padang Padang et Pandawa beaches) que nous fuyons aussitôt. Nous préférons aller visiter le temple de Uluwatu qui surplombe l’océan.
Juste derrière, il y a le fameux spot de surf d’Uluwatu. Les singes chapardeurs sont à l’œuvre, et il faut ranger tout ce qui dépasse: lunettes, bijoux, même les tongs y passent. Nous sommes à quelques jours du Nouvel An balinais et les cérémonies sont plus nombreuses que d’habitude. Nous avons la chance de voir tous ces Balinais et Balinaises, bien vêtus de sarongs multicolores et de toques en tissu pour les hommes. Les paniers tressés que les femmes portent sur leur tête croulent sous les offrandes et partout, l’encens répand ses volutes enivrantes. C’est beau!
En rentrant, les grands vont se faire masser pendant que les petits se relaxent à l’hôtel. Pendant que je me fais tripoter les orteils, j’entends David et Jaime qui se fendent la poire pendant leur massage. Alors Jaime, un peu vif le massage balinais?
De retour, un client de l’hôtel australien qui a entendu David jouer de la guitare lui dit qu’il joue et chante lui aussi! David va chercher sa guitare et c’est parti: au bord de la piscine, avec quelques bières, le gars nous chante son répertoire personnel et quelques standards américains de country et de folk (Bob Dylan, Johnny Cash, Cat Stevens…). Il s’en donne à cœur joie et il faut reconnaître qu’il a une voix incroyable qui colle parfaitement avec ce genre de musique, et l’accent qui va avec. Il siffle aussi comme un dingue, on a jamais entendu quelqu’un siffler comme ça, surtout sur El Condor Pasa de Simon and Garfunkel. Puis David et Jaime poussent aussi la chansonnette, les australiens sont ravis d’entendre des standards français, et ça aurait pu durer toute la soirée si nous n’étions pas partis dîner… Mais c’était un bon moment!
Aujourd’hui, nous partons pour Ubud. La route est magnifique. Puis, nous nous baladons un peu en ville. Nous profitons de quelques jours ici pour aller visiter la forêt de singes, travailler, lézarder à la piscine, faire les boutiques…

Le lendemain, nous prenons un taxi à la journée. Nous allons à Mas Village, à la rencontre des sculpteurs sur bois. Le travail est d’une finesse incroyable, et nous passons la matinée à déambuler dans les ateliers-boutiques. Puis, nous allons dans une plantation de café où nous goûtons toutes sortes de thés aromatisés et découvrons le café le plus cher du monde: le luwak kopi, ou café luwak. Ce qui fait sa spécificité, c’est que c’est un café qui est d’abord ingéré par une civette asiatique (le luwak), dans les crottes de laquelle on récupère les grains de café, prédigérés mais intacts. Ces grains sont ensuite lavés, séchés, torréfiés et consommés comme n’importe quel café. Du coup, la production est très faible, et le prix du café, très très élévé (plus de 700 euros le kilo). C’est un café très doux, que l’on a vite fait d’appeler le café-caca…
Après quoi, nous allons visiter le temple Tirta Empul, où les Balinais viennent se purifier dans les eaux sacrées. Des familles entières font leurs ablutions, dans la joie et le calme, pour notre plus grand bonheur. Il règne ici une atmosphère particulière, de recueillement et d’harmonie, propre à l’hindouisme. Le temple est très beau, tout en pierre de lave, comme partout à Bali, et nous prenons notre temps.
La journée se termine par la visite des rizières en terrasse d’Ubud, qui sont très belles, même si le riz est encore tout jeune.
Ce matin, nous partons pour Munduk. En chemin, nous nous arrêtons voir les magnifiques rizières en terrasse de Jatiluwih, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, puis au temple Ulun Danu sur le lac Bratan, avec son magnifique meru à 11 toits.
Après quelques heures de route magnifique à travers la jungle balinaise, nous arrivons dans notre hôtel un peu reculé, où nous sommes très gentiment accueillis en français par Gero et Kadek, deux employés de l’hôtel, aussi gentils l’un que l’autre.
Nous sommes les seuls clients de l’hôtel en cette veille de Nouvel An Balinais, qui sera une journée « île morte ». Le jour de Nyepi, la vie s’arrête complètement à Bali, au point que même les avions restent sur le tarmac ! Tout le monde doit rester chez soi, dans le silence, sans électricité, et il ne se passe strictement rien! C’est pour ça que nous avons choisir de venir ici, dans la montagne, dans ce petit hôtel avec piscine, au milieu des rizières, où nous pourrons ne rien faire, comme nous y sommes obligés, mais dans un cadre sympa! Mais en attendant le silence, aujourd’hui c’est la fête des Ogoh-Ogoh.
Ce sont de grandes statues colorées qui représentent le démon sous les formes les plus variées, et défilent en procession dans les rues, portées à bout de bras sur des supports en bambou, dans toutes les villes et villages de Bali, à grand renfort de musique. Tout le monde a revêtu son habit traditionnel, et nous n’y échappons pas.
C’est Kadek qui nous sert de guide dans le village, il nous explique tout en français et c’est vraiment super d’être au cœur de cette fête balinaise où l’on sent l’effervescence et la joie des gens. Les villageois s’amusent de notre présence, et c’est un peu comme si nous faisions partie du défilé! On nous dit bonjour, on nous demande d’où nous venons, tout le monde est adorable. David est même interviewé pour la télé locale! Après avoir traversé le village, les Ogoh-Ogoh se dispersent, et on en massacre certains avant de les brûler. Ainsi pourra commencer la nouvelle année, dans le silence le plus complet. Le démon qui ne trouvera aucune vie ne s’éternisera pas et la nouvelle année commencera dans les meilleures conditions. Nous rentrons à l’hôtel au soleil couchant et Gero demande aux garçons de pratiquer le rituel de purification des lieux. Toujours en tenues traditionnelles, Kadek ouvre la marche avec un flambeau, suivi de Jaime qui bat la mesure sur une une petite gamelle en fer, David chasse les mauvais esprits avec un balais de paille et Gero ferme la marche en projetant des gouttes d’eau par terre, à l’intention de Shiva, Vishnou et Brahma. Et tout ce petit monde fait le tour complet de l’hôtel.
Aujourd’hui, c’est Nyepi ! Nous faisons de notre mieux pour respecter la coutume et ne pas faire trop de bruit. Heureusement l’hôtel nous fera quand même à manger, ce qui rythmera cette journée très très très calme… Le dîner est prévu à 17:30 car les lumières doivent rester éteintes ce soir et rester très discrètes dans nos chambres. Les Pecalang, la police locale de Bali, veillent au respect des traditions et les contrevenants s’exposent à des amendes et des travaux d’intérêt général. Du coup nous passons une vraie journée de repos forcé, mais ça n’est pas désagréable finalement. Et puis nous trouvons ça plutôt pas mal d’être à Bali pendant cette fête dont nous ignorions tout jusque là!
Voilà, nous reprenons notre route en regrettant déjà Kadek et Gero qui nous ont fait passer deux jours mémorables. Gero, nous ne sommes pas près d’oublier tes dadar gulung (crèpes à la noix de coco)!
3 bonnes heures de voiture nous séparent encore de notre prochaine étape, le Mont Batur. La route est toujours aussi belle, et même si la conduite est plus qu’hasardeuse ici, (Jaime est bien content quand il trouve une ceinture de sécurité, c’est à dire assez rarement…) on se régale de paysages de rêve. La végétation est magnifique: bananiers, hibiscus, cocotiers, frangipaniers, bambous géants s’entremêlent en toute harmonie.
Des collines au creux desquelles les rizières s’étendent, les petits villages où les temples en pierre de lave se succèdent à l’infini, les grands arceaux de bambous qui trônent à l’entrée des maisons, richement décorés de feuilles de coco tressées où les femmes viennent déposer les offrandes plusieurs fois par jour… voilà les images qui défilent sous nos yeux…inlassablement. Jaime est d’humeur joyeuse et nous sommes heureux de vivre ces moments tous ensemble… En cette journée chômée à Bali, il y a beaucoup de monde sur la route. A l’heure de l’averse quotidienne, le taxi nous arrête dans un restaurant à touristes mais avec une vue magique sur le volcan et le lac Batur.
Puis nous arrivons dans notre auberge où nous dormirons tous les 5 dans un dortoir, pour quelques heures seulement car nous devons nous lever à 3:30 du matin pour faire l’ascension du Mont Batur et voir le soleil se lever de là-haut. L’endroit est génial, avec une superbe vue sur le lac, et Jon le propriétaire est sympa. Avec sa femme, il nous prépare un bon dîner: poisson du lac fraîchement pêché au barbecue, riz, légumes et fruits frais que nous partageons avec un jeune couple de danois.
La nuit est aussi courte que mauvaise, mais nous partons avec nos lampes frontales et nous deux guides à l’assaut du Mont Batur. Un vendeur de boissons geignard nous suit à la trace…La grimpette dure deux heures, et ce n’est pas sans peine que nous arrivons au sommet, pile en même temps que le soleil. Nous ne sommes pas les seuls, bien sûr, mais que c’est beau!
Au dessus des nuages, le cratère trône au milieu de l’immense caldeira, et crache ses fumeroles de vapeur, dans lesquelles les guides font cuire les œufs. Les singes sont de la partie bien sûr! Le paysage est merveilleux et change au fur et à mesure que le soleil s’élève. Après avoir casser la croûte et la coquille des œufs, nous prenons le chemin de la descente qui n’est pas forcément plus facile.
Mais le plaisir est plus grand que la douleur. Nous arrivons fourbus, heureux de boire un mauvais café et de prendre une douche froide, et nous préparons doucement à reprendre notre chemin vers Amed, à l’est de Bali. Cette étape au Mont Batur aura été aussi courte que plaisante et nous partons encore à regret car c’était vraiment chouette ici.
En route pour Amed et ses plages de sable noir. Et toujours ces paysages merveilleux à travers cette belle végétation… La nature balinaise est sans doute la plus belle que nous ayons vu jusque là! Nous déjeunons encore dans un restaurant à touristes, mais avec encore une superbe vue sur les rizières. Nous arrivons à Amed, dans notre homestay en escaliers: une chambre par niveau avec des marches de géant, mais avec de belles terrasses surplombant la mer. La chaleur et l’humidité sont difficilement supportables.
Amed est un village de pêcheur assez étendu le long de la côte, et nous passons nos deux jours ici à explorer les différents spots de snorkelling. Ici, les plages sont en sable ou en galets noirs et pas toujours propice à la bronzette. Jemeluk, la plage réputée pour le snorkelling est très décevante: l’eau est trouble et sale et les fonds sans intérêt. En revanche, nous nous régalons aux abords de l’épave japonaise et sur la plage de Lipa. Nous nageons au milieu de poissons de toutes les couleurs, gros et petits, et les coraux sont plutôt en bon état. On pourrait rester des heures à observer ce monde fascinant. Puis nous nous sommes fait quelques bons repas, notamment aux Villas Bukit Segara, où le propriétaire hollandais nous a fait visiter ses villas avec vue sur la mer, organisées autour de la piscine à débordement et du joli jardin. Nous avons passé un moment de rêve dans ce cadre enchanteur.
Nous trois nuits ici sont passés bien vite encore et ce matin, nous prenons le bateau pour l’île de Gili Air. Nous passons 4 jours tranquilles sur la petite île de Gili Air. Ici, ni voitures ni scooters, juste quelques charrettes à cheval et des vélos pour se promener dans l’île. Nous partageons notre temps entre snorkelling, ballade à vélo, travail et repos, sans beaucoup plus de choses à faire.
Nous avons la chance de voir des tortues de mer qui se promènent dans le coin, ainsi que tout un tas de jolis poissons, connus ou non. Nous prenons aussi un cours de cuisine, tous ensemble, où nous passons un bon moment à cuisiner sauce satay, mi goreng, curry de poulet et dessert local à base de farine de riz gluant et de noix de coco râpée: c’est… étrange! À ne rien faire, le temps passe bien vite et déjà nous reprenons le bateau qui nous emmène vers Nusa Lembongan, dernière escale de notre séjour en Indonésie.
Nous arrivons dans notre adorable petit hôtel de Nusa Lembogan, où nous serons presque seuls pendant toute la durée du séjour.
Aujourd’hui, nous partons en bateau avec Wayan pour aller voir les raies manta, point d’orgue de notre étape à Lembogan. La mer est un peu formée et la passe entre Nusa Ceningan et Nusa Penida est agitée.
Et malheureusement, les raies ne sont pas là et nous nous contentons de deux spots de snorkelling assez beaux, plein de jolis poissons et de beaux coraux. Un peu plus tard, nous allons voir le coucher de soleil sur Devil Tears et Sandy Bay où nous dînons dans un resto en bord de mer, un bon red snapper accompagné d’un chardonnay australien.
C’est un peu la fête! Et oui, les vacances avec Jaime sont déjà bientôt finies alors il faut savourer chaque instant et se faire plaisir. Pour le reste, nous profitons de notre adorable petit hôtel et de sa piscine, entre farniente et un peu de travail. David et son père vont faire un tour en ville en scooter pour faire quelques emplettes et régler les détails du trajet retour vers Bali, puis nous retournons dîner au restaurant de la veille.
Nous nous retrouvons pour notre dernier petit déjeuner, ici, en Indonésie, avec la même musique lancinante quotidienne qui est tatouée dans nos tympans… puis nous rassemblons nos affaires tranquillement. Le pick up vient nous chercher pour nous amener au bateau, et nous rejoignons l’aéroport d’où nous nous envolerons dans des directions différentes. C’était bien, c’était beau, c’était trop court, mais comme ce sera bon de réveiller nos souvenirs à l’envie… Bon voyage beau-papa. Et merci d’être venus nous rejoindre à l’autre bout du monde! Quant à nous, la Nouvelle-Zélande nous attend, et c’est comme si un autre voyage commençait, après 5 mois passés sur le continent asiatique.
Mais la réalité se rappelle à nous bien vite. Comme nous étions sur une île et du même coup, tributaires des horaires de bateau, nous arrivons à l’aéroport 10 heures avant le décollage, et apprenons rapidement que notre avion à 3h de retard: décollage prévu à 1h30 du matin! Après une attente interminable et nos au revoir avec Jaime-Papi-Papa, nous arrivons à Sydney épuisés, où on apprend que l’enregistrement est fermé et que notre vol – surbooké – pour Auckland est complet! Prochain vol sur une autre compagnie à 17:30 ( il est 9:30)… Sans compter quelques complications logistiques avec le suivi des bagages dû à notre itinéraire sur 3 compagnies différentes! Ca fait partie du jeu…
magnifique reportage, photos sublimes, on ne voudrait pas arriver à la fin de ce reportage ! et puis la joie de revoir Jaime en photo, nous sommes impatients maintenant de découvrir la Nouvelle Zélande.Bravo à Julie qui nous enchante à chaque fois. Grosses bises à tous
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Merci Monique pour ces gentils commentaires! C’est toujours agréable de vous lire et voir que vous voyagez un peu avec nous… C’est ce qui nous anime et ce qui nous porte aussi! On vous embrasse fort! Julie
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Une fois de plus merci…. ça donne envie de retourner dans ces contrées lointaines, exotiques, dépaysantes, chaudes, joyeuses….. ( les aléas du voyage…. retards d’avions, attentes interminables, fatigues nous permettent d’apprécier aussi le confort de nos maisons et de nos lits douillets). bon profitez bien de la suite de vos aventures, c’est sûr vous ne serez plus les mêmes en rentrant. Quelle star ce David, il nous avait caché ça !
Sympa aussi l’idée de célébrer la nouvelle année dans le silence et pourquoi pas la méditation !
Des bises
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Merci à toi Isabelle, pour tes gentils commentaires. À 3 mois du retour, le confort de la maison ne nous manque toujours pas… En même temps, on en a plus, donc ça tombe bien! Et pourtant, il va falloir commencer à y penser! La seule chose qui manque vraiment, c’est les gens que nous aimons, pour le reste… On vous embrasse!
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Ouh la la, la claque ! C’est beau à lire, mais là, à Orléans il pleut, c’est gris, c’est plat et ça sent la betterave, y a pas à dire, le partage des émotions c’est important !!! Merci pour cette bouffée d’oxygène, on vous embrasse les Liz.
On pense fort à vous.
Les Dugs.
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Hey, les Dugs, c’est les Liz, ça gaze? Le gris, la pluie, c’est pas bien grave, tant qu’il y a de la betterave… Ca met du rose dans la vie, en attendant un gratin de macaroni… Besos de Chile.
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Bonjour à vous quatre,
Que de chemin parcouru depuis Bundi. Vous avez l’air si heureux et vu tant de beaux visages,paysages… c’est super.
Quant à moi, je me prépare pour aller marcher sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.
Bises
Evelyne rencontée à Bundi
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Coucou Evelyne, c’est sympa de te lire après tout ce chemin parcouru, comme tu dis…même si on a l’impression que Bundi, c’était hier. Bonne route à toi sur les chemins de Compostelle. Bises
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