Chine : de Pékin à Kunming (14 jours)

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Ça y est, nous y voilà, dans l’Empire du Milieu. L’arrivée à Beijing se passe sans encombres, les contrôles à la douane sont une simple formalité. Exception faite de la guitare qui semble suspecte et passe au rayon X trois fois de suite… En sortant de l’aérogare, nous sommes saisis par le froid. Il fait 1ºC et nous grimpons vite fait dans la voiture venue nous chercher. Pour ces premiers jours en Chine, nous sommes passés par une agence pour nous faciliter un peu les choses. Le chauffeur ne pipe pas un mot d’anglais… Après avoir pris possession de notre nouvelle « maison » pour les cinq prochains jours, nous déjeunons au restaurant glacial de l’hôtel. Nous passons commande en langage des signes et photos à l’appui aux serveuses en anorak, en buvant de l’eau bouillante. C’est pas très festif mais compte tenu des températures, on  ne fait pas les difficiles, et puis ça réchauffe les mains, c’est toujours bon à prendre.

Comme prévu, nous constatons très rapidement qu’internet est plus que contrôlé ici! Exit Google, Facebook et autres réseaux sociaux… Le blog ne fonctionne pas non plus…

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Maintenant, il nous faut trouver quelques vêtements un peu chauds pour compléter notre panoplie maillot-short-tongs. Nous savions que le climat serait rude dans le Nord de la Chine, mais ne pouvions pas partir avec l’équipement 4 saisons, faute de place. Nous allons donc faire un peu de shopping dans un des nombreux et immenses malls (centre commercial) pour acheter collants, sous-pulls, polaires, que nous complétons des indispensables bonnets et gants ! Nous sommes abordés  à deux reprises par  des chinoises, l’une qui s’intéresse naturellement à notre présence ici, l’autre qui nous aide à passer commande au restaurant, en anglais, s’il vous plaît ! Nous sommes agréablement surpris par cette gentillesse spontanée. Nous faisons un petit tour rapide dans les petites rues du quartier où on trouve un peu de tout à manger mais beaucoup de choses non identifiées. Entre les raviolis et les pains vapeur, il y a des collections de brochettes pas toujours ragoûtantes. À la vue des étoiles de mer et des hippocampes, nous reportons le menu découverte à plus tard, ou à jamais… La marche jusqu’au métro est glaçante, nous marchons tête baissée pour affronter le vent glacial qui nous assaille. L’arrivée au bercail est plus que réconfortante.

Temple du Ciel

Aujourd’hui, nous allons visiter le Temple du Ciel après une matinée studieuse. Nous superposons toutes les couches de vêtements dont nous disposons, et partons à la conquête de ce très bel ensemble  d’édifices répartis dans un immense parc, un peu tristounet à cette époque de l’année.

Temple du Ciel

Temple du Ciel

Ici avait lieu un certain nombre de cérémonies impériales, comme la prière pour les bonnes moissons. Le grand ciel bleu nous offre des couleurs magnifiques et le site est assez peu fréquenté en cette saison, voilà le seul point positif de ces températures hivernales. Le long de la grande galerie, les Chinois jouent aux cartes et les esprits s’échauffent souvent, et les éclats de voix sont légion.

Temple du Ciel

Heureux mais congelés, nous regagnons notre nid chauffé à défaut d’être douillet, car il est vraiment pénible de rester plus de quelques heures dehors.

Réveil un peu plus matinal pour allez traîner nos guêtres sur la Grande Muraille. Le chauffeur nous attend à 8:00. Après deux heures de route (nous avons choisi le site le plus éloigné pour éviter le tourisme de masse) nous arrivons sur le site où il fait… -12ºC! Il y a encore de la neige  par endroits , et nous partons au pas de course pour braver le froid.

La Grande Muraille

La Grande Muraille

La GRande Muraille

Nous arpentons cette portion de la muraille sous un beau soleil, accompagnés tout du long par une Mongole qui nous précède dans notre visite dans l’espoir de nous vendre quelques menus souvenirs à prix d’or. A l’exception de sa présence, nous croiserons un groupe de 3 personnes en deux heures de temps. Autant dire que la Grande Muraille est à nous. C’est tout simplement magnifique, ce chemin de briques grises qui serpente sur les crêtes aussi loin que les yeux puissent voir. Certes la nature est vêtue de son plus simple apparat mais c’est majestueux quand même. Le silence est presque parfait, et c’est assez magique de marcher sur cet édifice mythique.

La Grande Muraille

De retour en ville, nous passons à la gare pour acheter nos billets de train Guilin-Shenzhen pour rejoindre Hong-Kong dans 3 semaines. Là, tout est écrit en Chinois, comme partout, on tourne en rond avant de trouver l’entrée, et c’est vraiment difficile de se faire comprendre. Les téléphones, le guide de voyage et les gestes ne sont pas de trop pour parvenir à nos fins. Sans parler du monde, des queues pour passer les contrôles aux rayons-X présents dans toutes les gares, stations de métro à l’entrée de certains sites touristiques.

La Cité Interdite

Aujourd’hui, nous allons visiter la Cité Interdite, lieu de résidence des empereurs dans la Chine impériale. Nous sortons du métro sur la tristement fameuse place Tian’anmen. Aussi austère que gigantesque, elle est surtout l’occasion d’évoquer avec les enfants les évènements dont elle fut le siège, et par extension, le contexte politique que la Chine d’aujourd’hui laisse dans son sillage. Et c’est le plus officiellement du monde que trône sur la porte de la Paix Céleste, l’entrée de la Cité Interdite, le portrait du Grand Timonier, devant lequel on se photographie, avec une fierté non dissimulée. Car ici, le « grand » Mao est encore adulé. Le site, qui rassemble les palais publics et privés des différents empereurs, de leurs épouses et concubines, est une pure merveille.

La Cité Interdite

La Cité Interdite

Les édifices sont majestueux et même si on ne peut pas y pénétrer, on devine, à travers les portes grandes ouvertes, la beauté des lieux. Nous passons de palais en palais, sur ce site immense très prisé des touristes Chinois, même à cette période de l’année. On imagine mal ce que ça doit être aux beaux jours…Les noms même des palais sont de petits poèmes : palais de l’Harmonie Suprême, de la Pureté Céleste, de la Longévité Tranquille, de l’Eternel Printemps sont autant d’invitations à un voyage dans le temps, où on se retrouve transporté au temps de la grande Chine Impériale.

La Cité Interdite

Les pieds, les mains, le nez, les lèvres anesthésiés, nous rentrons nous mettre au chaud. Puis, le soir, nous décidons d’aller manger un bon canard laqué à quelques kilomètres de l’hôtel. Le réceptionniste nous conseille de prendre le bus, que nous mettrons un moment à trouver, après s’être faits refoulés deux-trois fois par des taxis plutôt directs !

Hutongs

Dernière journée à Beijing. Nous allons nous promener vers les tours du Tambour et de la Cloche, dans un quartier de hutongs, ces ruelles étroites bordées de maisons basses traditionnelles en briques grises qui tendent à disparaître peu à peu, au profit d’immenses tours d’habitations.

Hutongs

Hutongs

Le quartier est très animé ce samedi, les Chinois flânent en grignotant dans les petites rues où se succèdent boutiques et maison de thé. Ce quartier piéton est bien agréable et nous remontons le long des lacs Houhai et Xihai, gelés à cette époque. Les chinois viennent y faire du patins à glace et de la luge bricolée. Puis nous rentrons rassembler une nouvelle fois nos affaires car nous avons un avion de bonne heure demain pour Chengdu, capitale du Sichuan.

Ca caille!!!

Les lacs

Le taxi vient nous chercher à 6:30. Le jour n’est pas encore levé et la neige est tombée pendant la nuit. À l’aéroport, les pistes sont blanchies par la neige et nous décollons avec 1h30 de retard, après avoir dégivré les ailes de l’avion. À l’arrivée, le taxi nºX, rangée 1, colonne 3, qui ne veut pas nous prendre au début parce qu’il ne comprend pas, démarre alors que je n’ai qu’un pied dans la voiture… Puis, arrivés  à destination, il recule involontairement pendant que je prends les sacs dans le coffre….Chengdu est une petite bourgade provinciale de…14 millions d’habitants ! Ici encore, d’immenses tours poussent un peu partout et la ville est gigantesque.

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Nous nous retrouvons pour le déjeuner dans un restaurant qui se transforme en cercle de jeux aux heures creuses. Comme toujours la serveuse reste près de nous pendant que nous choisissons, soit un temps certain puisque tout est écrit en chinois et que les photos ne nous parlent pas vraiment. Ici on joue aux cartes en fumant et en buvant du thé – et en crachant, accessoirement- là on fait une partie de Mah Jong pendant que nous mangeons des plats super pimentés et que nous découvrons les saveurs subtiles du poivre de Sichuan.

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Nous profitons de ces trois jours à Chengdu pour rattraper notre retard dans les cours. Nous allons déambuler dans le quartier piéton de Dragon Town, succédané d’un quartier à l’ancienne, bordés de boutiques et de maison de thé. Partout, on mange, on se fait déboucher les oreilles avec de grandes tiges métalliques, on fait du shopping, c’est vivant et plutôt sympa comme endroit. Puis nous poursuivons à pieds vers la rue Jinli, piétonne elle aussi et gavée de gargotes, de bars et d’échoppes très touristiques. Dommage car l’endroit est plutôt mignon et bien entretenu, mais ça, c’est un standard en Chine. Les rues sont toujours impeccables, et partout, on nettoie à longueur de journée. Nous mangeons  quelques xiaochi, les snacks chinois à grignoter dans la rue.

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Aujourd’hui nous allons visiter la base de reproduction des pandas. Pandas géants et pandas rouges se partagent la vedette dans ce grand et joli parc planté de bambous de toutes sortes. La visite est très sympa, on ne se lasse pas de regarder ces gros nounours un peu balourds dévorer leurs branches de bambous, ou ces bébés plus joueurs qui chahutent  un peu maladroits. Les pandas rouges, bien différents et plus petits que leurs cousins, sont plus vifs et très beaux aussi. Nous rencontrons Jacky, un français qui fait aussi le tour du monde en famille. Nous parlons un bon moment avant d’échanger nos mails. Peut-être nous recroiserons nous pendant le voyage, qui sait? Le hasard fait souvent bien les choses.

Les Pandas

Pandas rouges

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Nous rentrons chez « nous » après avoir dégusté de délicieux xiaolongbao ( les bouchées vapeur). Demain nous nous envolons pour Lijiang, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, notre première étape dans le Yunnan.

Guesthouse à Lijiang

La petite surprise du jour, en arrivant à pieds, engoncés dans nos vêtements et sacs sur le dos, aux portes du vieux Lijiang est de découvrir qu’il faut payer un droit d’entrée de 80 yuans par personne ( 12€ ) pour la préservation de la ville! Nous arrivons dans notre joli petit hôtel tout en bois qui s’organise autour d’une belle petite cour arborée et fleurie. Le revers de la médaille, c’est que ces belles demeures en bois sont de vrais gruyères et du coup il fait vraiment froid dans la chambre ! Ne parlons pas de la salle d’eau qui est  glaciale… Le seul moyen de nous réchauffer est d’allumer les deux petits chauffages d’appoint et de se camoufler sous la couette. Mais le réveil à 4:00 du matin nous ayant achevé encore un peu plus que nous ne l’étions déjà, nous nous endormons tous pendant presque 3 heures. Puis nous allons marcher dans la vieille ville, entièrement pavée et piétonne. Partout, il n’y a que des maisons (boutiques, hôtels, restaurants, agence de voyage…) tout en bois et aux toits de tuiles grises, ce qui donne un charme tout particulier à la ville, bien qu’elle soit une des plus touristiques de Chine. Mais on comprend pourquoi. Heureusement que la saison hivernale nous permet de traverser tous ces sites touristiques plutôt tranquillement, en évitant les marées humaines qui déferlent ici dès les premiers beaux jours. Même si elle est perchée à 2400 mètres d’altitude, le froid reste supportable mais la marche nous essouffle plus vite que d’habitude.

Lijiang

Nous continuons à arpenter les ruelles, toutes plus jolies les unes que les autres, jusqu’à rejoindre l’étang du Dragon noir, pour une petite promenade dans un décor enchanteur, malgré le temps maussade.

Etang du Dragon Noir

Etang du Dragon Noir

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De retour à l’hôtel, nous essayons d’organiser une excursion pour le lendemain aux gorges du Saut du Tigre, mais nos diverses tentatives échouent. Nous sommes un peu déçus, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Nous en profitons pour récupérer un peu ce matin, et comme Pablo se réveille un peu fiévreux, nous allons nous promener en duo avec David après avoir déjeuné dans un food court de rue où on se sustente de toutes sortes de choses délicieuses  (ou pas) à la portion. Pour nous ce sera que du bon: pommes de terre, tofu épicé, ribs de yak aux petits légumes, ravioli géant au poulet,  brochettes d’agneau et de yak. En revanche, ces toutes petites choses (angry birds dans le texte, qui ressemblent à des fœtus de porc…) ne nous ont pas tentés.

Shuhe

Shuhe

Shuhe

Nous prenons un bus local pour aller visiter le village de Shuhe, un peu dans la même veine que Lijiang mais en beaucoup moins beau. Nous ne nous éternisons pas et de retour à Lijiang nous décidons de nous perdre un peu dans le dédale des ruelles de la ville, moins fréquentées, bercées par de petits canaux… C’est vraiment adorable, nous aimons beaucoup Lijiang qui n’a pas volé son classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les toits de Lijiang

Elle aussi belle de jour que de nuit, et quelques soit le temps. Nous avons envie de boire un café sur les hauteurs de la ville, là où les terrasses de quelques cafés dominent les jolis toits de la ville. Mais les cafetiers ont bien compris le filon et vendent l’expresso jusqu’à 68 yuans (10€). Sinon pour la photo solo, c’est seulement 20 yuans (3€). Hahaha, la bonne blague… Tout pigeon que nous sommes, nous ne nous poserons pas sur cette branche-là!

Marché

Marché

Nous continuons à errer et nous finissons par nous perdre vraiment, pour arriver sur un marché à l’entrée de la ville ! Quand on ne les cherchent pas, c’est eux qui nous trouvent ! L’occasion rêvée de sortir un peu de la carte postale et de plonger dans la vie locale et de trouver enfin, et vraiment par hasard, le poivre de Sichuan que nous cherchons en vain depuis plusieurs jours. Nous retrouvons finalement le chemin de notre igloo où nos deux bébés phoques nous attendent. Après avoir fait sauté les plombs en allumant la couverture chauffante, nous nous couchons…en chaussettes.

Aujourd’hui nous partons pour Dali à 2h30 de route, dans un bus non chauffé ! Chacun y va de sa toux grasse, de ses raclements de gorge, de son crachat dans le sac plastique… « C’est quand qu’on arrive? »

Dali

La vieille ville de Dali est un ensemble de maisons basses de style traditionnel. En partie piétonne, elle est plus authentique que Lijiang dans la mesure où il y a encore ici une vie vraiment locale, et pas uniquement une succession de boutiques touristiques. Pourtant, le charme opère moins. Dali est encerclée par les montagnes et toute proche d’un grand lac, que David et Pablo vont visiter à vélo, pendant que nous nous promenons entre filles dans les rues de la ville. Nous avons été moins actifs que d’habitude. Mais ici, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour vivre une aventure, pas plus loin que d’aller au restaurant ! La première a pris place dans un boui-boui tout proche de notre guesthouse où on choisit dans un frigo viande, légumes, herbes fraîches en les montrant du doigt avant qu’on ne vous les prépare en deux-deux. Résultat: excellent et gargantuesque, le tout pour 110 yuans ( 16€ à 4). Pas besoin de parler chinois pour se régaler, du moment qu’on peut choisir la viande ( oui, l’aventure a ses limites…!). Puis, une autre fois, nous sommes allés dans un restaurant où il y avait du monde et qui semblait sympa. Au menu, des caractères chinois et un brûleur à gaz intégré dans la table pour la fondue dont tout le monde se régale autour de nous! Il faudra un moment pour réussir à passer commande, et demander à la serveuse, toujours en langage des signes, de nous faire la démonstration… Au final, nous nous sommes régalés malgré un taux d’épices à 9 sur l’échelle de Scoville.

Dali

Kunming nous attend à 5h de bus. Dans les faits, il nous faudra un peu plus de temps à cause de la neige qui est tombée en route. La vague de froid qui touche la Chine est arrivée jusqu’à nous et lorsque nous arrivons à Kunming, la neige a blanchit les toits de la ville. Il fait vraiment froid et comme nous le craignons, il n’y a pas de chauffage dans les chambres de notre guesthouse glaciale ! Ce qui est certain c’est qu’il y faisait moins de 10ºC. Nous aurons quand même le droit a un matelas chauffant comme maigre réconfort ! Nous allons faire un tour au parc mais l’endroit est un peu désert et nous avons du mal à trouver un intérêt à cette ballade tant il fait froid. Nous avons même hésité à changer tous nos plans mais comme nous avons pris des billets d’avion et de train, ce ne serait pas franchement raisonnable… Nous allons dîner dans un repaire d’occidentaux ou d’expatriés, ou les deux et décidons d’aller voir la forêt de pierres à Shilin demain, un site classé au patrimoine de l’Unesco. Après une nuit très froide et une douche express compte tenu des conditions extrêmes qui règnent dans la chambre, nous prenons un taxi pour la gare routière afin de rejoindre Shilin. Mais les routes sont gelées et aucun bus ne partira aujourd’hui ! Bon… Encore une déception… De retour à l’hôtel, nous demandons des billets de bus pour Yuanyang, mais c’est le même topo… Pfff! Nous tournons toutes les options dans nos têtes, et nous arrivons finalement à trouver un moyen de rejoindre Jianshui en train puis Yuanyang en bus le lendemain. Ca nous aura pris la journée, cette affaire, mais on y arrive.. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que les canalisations de l’hôtel sont gelées et qu’il n’y a plus d’eau dans les chambres…

Ce matin, l’eau n’est pas revenue et la neige est toujours gelée sur les toits. Nous arrivons à la gare 30 minutes avant le départ du train, nous nous mettons dans l’une des interminables files qui mènent aux contrôles pour rentrer dans la gare. Rayons-X et détecteur de métaux une fois, quelques mètres dans la foule compacte et agitée, puis deuxième filtre, on continue à trépigner en se faisant bousculer sévère, puis contrôle d’identité, puis montée d’escaliers serrés au milieu du troupeau… Les minutes passent et nous commençons à nous demander si nous aurons notre train. Nous courons, sacs sur le dos, demandons notre chemin, bousculons à notre tour, pour finalement arriver devant la porte d’embarquement…close ! Nous sommes un peu remontés quand même! David arrive à changer les billets pour un train 3 heures plus tard. Pendant ce temps, nous nous gelons dans cette immense gare en espérant que tout ça en vaut la peine.

IMG_5714Le soleil est revenu, et nous nous réchauffons dans le train, où le contrôleur nous fait le grand show commercial, façon foire de Paris en mandarin, pour vendre les mérites d’une brosse à dent et d’un dentifrice révolutionnaires, on imagine. N’empêche, que, aussi improbable que cela puisse paraître, le gars a tout vendu en l’espace d’un quart d’heure… Puis a suivi le vendeur de pastilles Vichy, et employé des chemins de fer, qui est capable de tenir un speech de 10 bonnes minutes sur le bonbon blanc, debout  sur un siège et poing levé, ce qui pourrait faire penser à un discours Maoïste, avec dégustation gratuite pour finir de convaincre les camarades… Le vendeur de rasoir électrique, tout aussi gueulard, affiche un style plus directif et ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’enquiert du premier passager à sa portée et le rase plutôt sèchement, au point que le pauvre gars grimace sans broncher pendant toute la démonstration… Pendant ce temps, les gens assis derrière nous, qui ne se connaissaient pas au début du voyage, finissent  bras dessus, bras dessous et main dans la main, à force d’enquiller les verres d’alcool de riz, règle de bienséance pour tisser du lien avec l’autre. De deux, ils seront une petite dizaine à l’arrivée, riant bruyamment comme s’ils se connaissaient depuis toujours ! Le voyage est finalement passé bien vite, et nous arrivons à Jianshui.

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Nous arrivons dans notre petite auberge typique, avec chauffage ! Le paradis ! La vieille ville de Jianshui sent bon la province, le rythme est plus lent et la ville n’est pas encore engloutie par les immenses tours d’habitation. La quête d’un restaurant s’avère compliquée, les endroits pour manger font cruellement défaut ici, c’est bizarre! Au point que nos choisirons de faire des dîners-goûters dans la chambre.

Jardin de la famille Zhu

Jardins de la famille Zhu

Jardin de la famille Zhu

Notre projet de nous rendre à Yuanyang pour voir les plus belles rizières en terrasse du Yunnan tombe à l’eau, une fois de plus. La guesthouse que nous avons réservée nous annonce que le village est privé d’électricité et donc de chauffage. Nous sommes un peu contraints d’annuler notre virée, vraiment déçus car nous avons déjà raté Sapa au Vietnam. Les rizières ne veulent pas nous voir, mais nous tenterons à nouveau notre chance à Bali ! Nos trois nuits à Jianshui nous permettent de souffler un peu, en alternant travail, repos et visites : les très beaux jardins de la famille Zhu, un bel ensemble de pavillons traditionnels organisés autour de jolies petites courettes fleuries et arborées et le temple de Confucius, plus grand mais un peu moins charmant à nos yeux.

Le temple de Confucius

Le temple de Confucius

Le temple de Confucius

Nous reprenons le train pour Kunming ce matin, en prévoyant d’arriver à la gare une heure avant le départ, pour éviter les déconvenues de l’aller. Partout, dans les rues de la ville, les marmites qui chauffent au devant des échoppes crachent des nuages de vapeur rendue plus dense encore par le froid matinal. Plus loin, la campagne est plongée dans un épais brouillard qui fera perdre le nord au chauffeur de taxi. Arrivés à la gare nous passons un premier poste de contrôle des passeports, puis un second, 30 mètres plus loin, avec un contrôleur presbyte qui refile le bébé à son collègue au bout de 5 minutes. Puis les bagages passent aux rayons X, avec nouveau contrôle et photographies des passeports, ouverture des sacs pour récupérer une bombe aérosol, nous rendre finalement une paire de ciseaux et laisser passer les couteaux suisses… Nous avons bien fait de prévoir large. Dans le train, nous retrouvons notre vendeur de pastilles Vichy, qui propose des toupies luminescentes aujourd’hui. Encore un petit contrôle des passeports au cas où, espérons que ce soit le dernier…

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De la gare nous rejoignons l’aéroport de Kunming pour rejoindre Guilin, ses pains de sucre entre lesquels serpente la rivière Li.

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Regards sur le Vietnam

IMG_4903Nous avons traversé le Vietnam du sud au nord comme on ferait un voyage en montagnes russes, en alternant les hauts et les bas ! D’ailleurs le pays est envahi par les russes à tel point que tout est écrit en alphabet cyrillique à Mui Né, des devantures de magasins jusqu’aux cartes de restaurant, mais peu importe là n’est pas le souci ! Après le Cambodge que nous avions quitté à regret, nous sommes donc un peu restés sur notre faim au Vietnam, tout simplement parce que  le temps n’a pas toujours été clément avec nous…et la population non plus ! Mais voilà près d’un mois que nous avons quitté le Vietnam au moment où nous publions cet article, et les images reviennent doucement avec un peu plus de recul… Il reste alors que ce pays est très beau, qu’il est facile d’y voyager confortablement et qu’on y mange bien pour pas cher, au milieu de paysages et de scènes de vie magnifiques dont nous garderons l’essentiel.

Les plus

Les paysages :

La vie sur le delta du Mékong, les paysages de rizières ou de montagnes autour de     Hoi An, Hué, Tam Coc et la baie d’Halong, le tout agrémenté de quelques chapeaux coniques, resteront comme des estampes gravées dans nos mémoires. Nous regrettons de ne pas avoir pu visiter Sapa dans le nord pour ses rizières en terrasse en raison du mauvais temps…

La nourriture :

Même si nous nous sommes rarement régalé, nous avons toujours bien mangé au Vietnam. Hot pot (fondue) excellente à Can Tho en particulier,  rouleaux de printemps, nems et nouilles à toutes les sauces ont été nos menus. Néanmoins, l’ensemble est assez peu varié et nous a paru souvent fade, notamment les bouillons qui manquaient d’herbes fraiches et/ou de piment à notre goût…nous avons mangé de meilleurs Bo Bun, Bun Cha ou de Phô dans le 13ème à Paris ou encore à la maison…prétentieux ? Affaire de goût…

Les moins :

Le bruit et la circulation des grandes villes :

A l’image de l’Inde, si tout cela paraît folklorique et sympa au début, le bruit permanent des klaxons à Hanoï et Saigon prend un peu la tête à la longue. Quant à la circulation, la suprématie des 2 roues sur le reste du monde est assez hallucinante (4 millions de deux roues à Hanoï), sans compter que les feux sont rares et certaines avenues sont assez larges. Dans le quartier ancien, les rues sont étroites, les trottoirs sont remplis de chaises et de tables pour les restaurants et… de scooters ! Il reste donc la rue pour marcher, au milieu des… scooters qui ne s’arrêtent jamais et klaxonnent en permanence… c’est parfois sport de traverser la rue !

La culture :

Une culture marquée au fer rouge (c’est le cas de le dire) par l’ancienne domination chinoise, plus présente dans le centre et au nord, nous avons bien aimé Hué et les tombeaux des empereurs. Hormis cette période, il reste assez peu à voir (ou nous avons raté quelque chose ?), il faut dire que le pays a été lourdement bombardé pendant des années.

La communication :

Si l’anglais n’est pas parlé partout il est suffisamment bien parlé dans les hôtels et la majorité des restaurants, c’est donc l’essentiel. Le seul hic c’est que les contacts sont rares voire inexistants et que le sourire est souvent absent. On a parfois l’impression d’être transparent. Quant aux arnaques ou tentatives d’arnaques, (mentionnées dans les guides) elles sont fréquentes, et on finit par être sur la défensive en permanence. Si la somme peut paraître parfois dérisoire, c’est franchement très énervant et gâche le plaisir d’un trajet ou d’une visite dont on avait rêvé ! Vraiment dommage. Heureusement quelques personnes sont venues compenser cette vision, notamment le staff de notre hôtel à Hanoï et un guide adorable dans la baie d’ Halong. C’est mieux que rien, mais insuffisant pour que nous gardions un souvenir impérissable de nos contacts avec la population.

Au final, le Vietnam a été en dessous de nos attentes, sur le moment en tout cas, car on s’aperçoit presque à chaque fois, avec un peu de recul, que c’était bien !! Les petites arnaques et autres déceptions disparaissent toujours très vite et le meilleur prend toujours le dessus… C’est la magie du voyage ! Est-ce que la Chine confirmera la règle ? Nous verrons bien. L’heure du grand saut dans l’Empire du Milieu a sonné. Un plongeon dans l’inconnu. Nous nous jetons dans la gueule du loup, enthousiastes et fébriles à la fois. Mais ça, c’est une autre histoire…

De Hué à Hanoï (12jours)

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Nous arrivons à Hué vers midi où l’hôtel nous prend en otage pour nous vendre les visites du coin et nous inviter pour l’apéro du jour de l’an. Nous repartons en vadrouille David et moi, et réservons dans un restaurant franco-vietnamien pour ce 31 décembre. Puis nous prenons un bateau pour traverser la rivière des Parfums et visiter la Cité Impériale de Hué.

Cité Impériale à Hué

Le site est immense, et partiellement en ruine mais les vieilles pierres et les édifices en bois rouge ne s’offusquent pas du ciel triste et bas.

Cité Impériale de Hué

Cité Impériale de Hué

Nous rentrons en cyclo-pousse puis allons boire un verre en famille avant notre petit repas du réveillon, après avoir esquiver discrètement la petite sauterie qui bat son plein au restaurant de l’hôtel, accueillant à renfort de grands cris l’arrivée de chaque nouveau client…Tout ce qu’on aime! Nous nous régalons d’un bon dîner à la française mais nos estomacs ne sont plus habitués à de telles ripailles. En attendant la nouvelle année, nous allons boire un verre dans notre QG, le Gecko, et finissons la soirée dans la chambre en pensant à vous qui devez vous être en train de vous apprêter pour festoyer…

Hué est une ville sans trop de charme, mais venant de Hoi An, on ne s’en étonnera pas. Notre quartier est plutôt sympa néanmoins, avec des petits restaurants et bars mignons, où nous avons nos habitudes. Nous prenons un taxi pour faire un petit tour aux alentours de la ville et visiter le tombeau de l’empereur Minh Mang ( le plus joli) où David papote un bon moment avec deux baroudeuses mexicaines très sympas. Comme elles connaissent la Chine, on en profite pour poser quelques questions et calmer nos inquiétudes…

Tombeau Impérial de Minh Mang

Tombeau Impérial de Minh Mang

Puis nous allons voir le tombeau de Khai Dinh, avant dernier empereur qui s’est fait ériger ce sanctuaire mastoc et bétonné au dehors et mosaïco-rococo au dedans. Un genre de Kinder avec sa statue de bronze grandeur nature (coulée à Marseille, Bonne Mère!) en guise de surprise. Il devait avoir une belle opinion de lui-même celui-là… Puis, nous passons vite fait par la pagoge de Thien Mu, sans grand intérêt à nos yeux.

Tombeau Impérial de Khai Dinh

Tombeau Impérial de Khai Dinh

La pagode Thien Mu

La rivière des Parfums

Nous prenons un avion pour Hanoï ce matin, où nous arrivons à la mi-journée. Installés dans le vieux quartier de la capitale, envahis de deux roues qui zigzaguent dans les rues étroites, nous allons manger un bout dans le coin, et nous contentons de faire le tour du lac Hoan Kiem pour commencer, où les Vietnamiens aiment se balader, et faire de l’exercice, un peu à l’écart du fourmillement de la ville.

Le lac Hoan Kiem

Les jeunes demoiselles portent leur plus jolie tunique pour poser, bien maquillées et méticuleusement coiffées, devant l’ami photographe venu, on imagine, enrichir la panoplie de clichés romantico-gnan-gnan de la belle. Où l’on frôle le roman-photo à observer ce jeune couple, nez à nez au bord du lac romantique, elle, robe longue scintillante, un bouquet de lys à la main, lui en costume militaire kaki, majestueux d’austérité, posant, sourire énamouré devant l’objectif de l’ami ou du quidam. Nous sommes samedi et dans le quartier des 36 corporations, la vie nocturne bat son plein! La musique crache un peu partout, les terrasses au ras du sol débordent et les trottoirs abandonnés au scooter laissent peu de latitude aux piétons que nous sommes! L’animation est à son comble mais ce sera sans nous cette fois…

Hanoï

Le départ pour la Chine approche et il faut réunir tous les documents pour faire la demande de visas à l’ambassade de Chine d’Hanoi. Nous partons avec David faire des photocopies de toutes les pièces demandées et il y en a pléthore. Passeports, visas vietnamiens, confirmation des vols aller et retour, itinéraire du séjour, réservations d’hôtels. Nous avons lu que les visas étaient parfois refusés pour « dossier incomplet », sans autre explication, alors nous essayons de constituer un dossier béton. Heureusement que nous sommes passés par une agence qui nous a proposé un itinéraire des plus détaillés et même si nous ne prendrons que les billets de bus et d’avion avec eux, cet itinéraire complet devrait nous être bien utile. En chemin, nous traversons le marché de rue, où tout se passe par terre, dans ces rues étriquées où tout déborde!

Quartier des 36 corporations à Hanoï

Comme s’il y avait trop de tout pour des boutiques bien petites, trop de marchandises sur les trottoirs bien minces, trop de scooters dans les rues encombrées!

Hanoï

Tout déborde, comme si les échoppes vomissaient l’excédent de camelote négligemment gardée par la marchande endormie sur son tabouret en plastique.

Hanoï

De la bouffe à n’en plus finir, allant des fruits et légumes multicolores aux pauvres tortues et autres grenouilles qui cherchent vainement à sortir des mailles du filet. Des odeurs inconnues nous cherchent des noises, et nous battons en retraite! Maigre frontière entre le pittoresque et le supportable.

Puis David et moi allons visiter le Temple de la Littérature, première université du Vietnam, vieille dame de 1000 ans et initialement dédiée au confucianisme. Mais nos jambes sont lourdes et la fatigue nous tiraille aujourd’hui.

Le Temple de la Littérature

Le Temple de la Littérature

Le Temple de la Littérature

À l’aube de 3 mois de voyage, à pieds, à vélo, en moto, en train, en tuk-tuk, en cyclo-pousse, en éléphant, en dromadaire, en avion, en bus, en bateau, nous avons comme un petit coup de moins bien, un coup de bambou, un coup de barre, le contre-coup quoi! Comme un impérieux besoin de …. faire la sieste! Puis nous allons mangé indien, dans un boui-boui presque aussi bon que là-bas, dis! Parce que le riz, les nouilles de riz, les galettes de riz, gluant, sauté, frit, vapeur, de la soupe au dessert, on en a un peu marre!

Allez, Chéri, tu viens, on va à l’ambassade de Chine? L’aura, l’aura pas? Suspense! On remplit très précautionneusement nos formulaires franco-chinois, et déposons le tout à la gentille dame pas-souriante-du-tout-de-derrière-la-vitre, qui récupère, vérifie, regarde, re-regarde, et finit par nous demander le relevé de compte attestant que nous sommes assez riche pour pouvoir quitter le pays à ladite date!!! On ne l’a pas! Et il nous reste une heure pour se le procurer avant la fermeture à 11:00. Après une bonne marche nordique sans les bâtons et un petit coup de stress, nous revenons avec le précieux sésame que nous remettons à la gentille Madame! Notre sort est entre ses mains. Elle nous appellera en cas de problème. Nous allons boire un bon kawa pour se remettre de nos émotions au Note Coffee, le meilleur expresso depuis notre arrivée au Vietnam, même si le café vietnamien est pas mal en comparaison de ce que nous avons trouvé avant. Nous reprenons un taxi pour rentrer, qui nous prendra le double du prix payé à l’aller, grâce à un compteur épileptique qui prend 1000 dongs au mètre parcouru!

Hanoï

L’après-midi, nous nous promenons dans l’ancien quartier colonial, en espérant découvrir un coin différent et sympa, mais non en fait! Pas grand chose de plus. Juste une cathédrale avec des litanies en vietnamien, ça change un peu, l’Opéra, et des grandes avenues sans attrait particulier. On se rend compte qu’on a prévu un peu large à Hanoï, la faute aux visas chinois qui prennent 4 jours de toute façon. Et puis Hanoï, n’est peut être pas à la hauteur de nos espérances, tout comme le reste du pays, mais chut… Reste que la baie d’Halong ne nous a pas encore livré ses trésors, et en l’attendant, nous allons en chercher un avant goût à Tam Coc, près de Ninh Binh, la baie d’Halong terrestre.

Tam Coc

Un minibus vient nous chercher pour un day-tour à Ninh Binh avec d’autres touristes. Mais nous avons choisi de ne prendre que le bus, sans excursion, et de dormir sur place pour pouvoir faire des choses à notre goût, par nous même, et à notre rythme. Pause obligatoire dans une boutique touristique où on peut acheter des tableaux, ou des portes-monnaie des fois que le notre soit décédé, et il pourrait l’être après tous ces traquenards! Puis première étape de la visite groupée avant que le bus nous dépose à Tam Coc, notre destination. Quitte à être là, nous décidons de faire la visite; le « guide » nous en demande 50000 dongs par personne. On lui donne d’abord avant de réaliser que le guide du Routard annonçait 10000 Vnd. Quand on le dit au « guide du roublard » il nous dit que non, que nos sources datent un peu, et qu’il y a 2 temples, à 50000 dongs donc, par personne! On verra bien devant le guichet, qui demande en fait 20000 dongs par personne. Le roublard nous rend les 200000 dongs, droit dans ses bottes, et marmonne un truc en vietnamien  à la guichetière qui vient de contrarier son petit business. Et nous on voit rouge…

La grotte de Jade

Bon, la visite des deux temples de Ninh Binh, à Hoa Lu, ancienne capitale du Vietnam, check… Nous quittons le groupe à Tam Coc et nous  rejoignons notre guesthouse. De là, nous empruntons 4 bicyclettes dernière génération ( bon, ok, avant-dernière…). Nous nous rendons d’abord à la grotte de Jade (Bich Dong) et ses petites pagodes, puis, toujours à biclous, nous allons voir le magnifique panorama du haut de Hang Múa, après avoir gravit les 450 marches du pain de sucre.

Hang Mua

Hang Mua

La vue vaut l’effort:  quelle merveilleux décor que cette plaine karstique où l’eau des rizières répand ses reflets irisés au pied des géants de calcaire. Puis, nous remettons nos genoux à rude épreuve pour redescendre et pédaler encore quelques kilomètres pour rejoindre notre « maison » du jour, pile-poil avant la nuit noire! Et une petite fondue vietnamienne pour conclure cette petite journée bien sympathique.

Hang Mua

Aujourd’hui, nous préférons les deux roues à moteur pour rejoindre l’embarcadère des grottes de Trang An. Nous voilà partis en barque avec notre batelier pour plus de trois heures de balade, à glisser sur la rivière qui se dandine entre tous les pains karstiques. Nous ramons à l’unisson avec notre guide, mais nous le laissons à la manœuvre pour se faufiler dans les grottes très basses et pas bien larges pour certaines, beaucoup plus praticables pour d’autres et longues de quelques centaines de mètres. Au détour de la ballade au fil de l’eau, nous visitons 2-3 pagodes, quand même, sinon on déprime… Et puis on aime bien se faire encenser au moins une fois par jour!

Trang An

Trang An

Allez, on reprend la bécane, on file sur le macadam, et on va manger des nems chez la petite vietnamienne… Non, en vrai on va manger de la chèvre parce que c’est la spécialité de Tam Coc, dans un petit restaurant très…très familial. L’aîné de 18 mois qui teste ses cordes vocales sur une mélopée à 2 syllabes, Mamie qui prend la commande, Maman qui sert avec le puîné dans les bras, et le plus grand qui fait sa crise de jalousie, le chat bien viril qui vient marquer son territoire sur le sac à dos de la touriste anglaise, c’est assez…épuisant comme repas! Le bus nous ramène à Hanoï en fin de journée. Cette escapade loin de la ville nous a fait du bien.

7:10. Les deux haut-parleurs accrochés au poteau électrique du coin de la rue, crachent, comme tous les jours, leur bafouille vietnamienne à fond les gamelles, pendant une demie-heure! La première fois, ça surprend, c’est un euphémisme, et ça peut mettre les adolescents très en colère… Mais quand on apprend que ce scénario se répète chaque  matin, on devient philosophe et…misanthrope! Allez, aujourd’hui, c’est le grand jour! On fête le 3ème moisiversaire de notre départ pour le Wonderful Worlwide Tribe Trip…et en plus, on va savoir si la Chine accepte les petits coqs gaulois que nous sommes (pour l’anecdote, nous avons appris aujourd’hui que les Chinois mangeaient de la cervelle de singe et qu’à cause de ça, il n’y a plus beaucoup de singes sur les massifs karstiques de la baie d’Halong…Mais comme c’est pas franchement le grand amour entre les Vietnamiens et les Chinois, on met tout ça au conditionnel…)(Autre parenthèse, avant de la fermer, si vous n’avez plus de nouvelles pendant notre séjour en Chine, n’allez pas vous imaginer que c’est pour la délicatesse de notre cervelle, mais plutôt pour des raisons de…discrétion. Pour la faire courte, il est probable que nous ayons quelques difficultés pour bloguer de là-bas! Pas grave, c’est comme Derrick, ça s’arrête pendant Rolland Garros…)

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Alors? Euh..ah oui! Ambassade de Chine! Ah, mais avant de savoir – suspense – tu dois aller à la banque ICBC pour payer ton dû, et faire tamponner ton papier rose. Visas Ok! Yes! Pour fêter ça, nous allons lever notre tasse au Note Coffee qui nous accueille avec amour. Nous rentrons à pieds. Déjeuner américain pour les teenagers et un bon phô bó (cette soupe de nouilles de riz au bouillon bien parfumé et aux fines tranches de boeuf juste trempées, dont nous raffolons) chez Phô 10 pour les parents (merci Minouche, pour l’adresse, c’était le meilleur du séjour!). Ce soir nous allons voir un spectacle de marionnettes sur l’eau, à ne pas manquer parait-il, mais en fait, si vous le manquez, c’est pas grave du tout, c’est mieux même!

Baie d' Halong

En route pour LA baie d’Halong, une des 7 merveilles de la nature…4 heures de mini-mini bus et sa pause traditionnelle dans une boutique pour portes-monnaie en mal d’achats. L’embarcadère de la baie d’Halong casse tout de suite le rêve. Des dizaines (la centaine n’est pas loin) de bateaux grands et petits, des centaines de touristes assis sur des chaises en plastiques, en rang d’oignons, attendent qu’on appelle leur groupe pour embarquer, et nous en sommes. Nous montrons à bord et la magie opère assez vite. Nous prenons possession de nos cabines avec vue sur les pains karstiques et le bateau lève l’ancre.

La Baie d' Halong

Le temps n’est pas franchement au beau mais ça reste magnifique et malgré l’affluence, nous nous nous délectons de contempler ce paysage depuis le pont. Le décor change sans cesse, au détour d’un pain de sucre… Nous déjeunons à bord, un vrai festin, longeant les pains karstiques de près, très près. Le capitaine devait manger lui aussi quand le bateau a cogné la roche, et que nous nous sommes tous demandés si on allait finir comme dans le Titanic. Vite fait, j’ai regardé autour de moi, à la recherche de Leonardo Di Caprio, mais je n’ai trouvé qu’un grand russe roux frisé, et j’ai compris alors que tout allait bien se passer… Ce fût le cas! Un peu plus tard, l’annexe nous emmène à la grotte de la Surprise, aussi grande que fréquentée mais elle est assez impressionnante. Plusieurs salles se succèdent, des stalactites partout et des plafonds où le clapotis des vagues a creusé d’harmonieuses alvéoles. A la sortie, joli point de vue sur la baie.

La Baie d'Halong

Nous retournons à bord avant de retrouver tous les convives autour du verre de bienvenue et de dîner. Heureusement, le karaoké prévu n’aura aucun succès ce soir là, la croisière s’amuse, mais quand même…! Nous discutons un peu avec des écossais et un jeune couple d’espagnols, tout en pêchant des calamars à la ligne, en vain!

Crevettes vapeur à la vodka sur le bateau

Aujourd’hui, nous partons tous les 4 faire du kayaking dans une autre partie de la baie avec un autre bateau rien que pour nous et nous passons dans des petites grottes. Il n’y a pas beaucoup de monde dans ce coin-là et nous passons un super moment même si Pablo et Maé se « chaouatent » un peu sur leur kayak. Bon, c’est vrai qu’on ressemble un peu à Bob l’éponge dans nos gilets de sauvetage…

La Baie d'Halong

Kayaking dans la Baie

Nous sommes tous les 4 sur ce bateau, la pluie tombe par moment, mais cette autre partie de la baie est moins fréquentée et très belle aussi. Puis, nous  retournons sur le bateau principal avec un nouveau groupe et un petit karaoke que nous entendons de notre cabine. Ça fait peur! Il pleut toute la nuit et nous essayons de profiter encore un peu de la baie entre deux averses. Mais ce matin le décor a un peu changé, il y a beaucoup plus de bateaux mais il y a surtout, partout où nos yeux se posent, des déchets…La baie est une vraie poubelle par endroits, c’est incroyable…!

La Baie d'Halong

Nous avons quand même passé deux très belles journées, un peu hors du temps, sur cette baie merveilleuse, qui le restera longtemps, espérons-le. En début d’après-midi, le bus nous ramène vers Hanoï, où nous passerons une dernière journée tranquille, avant le grand saut dans l’Empire du Milieu. Le séjour au Vietnam est passé assez vite finalement, c’est comme si le temps n’avait de cesse d’accélérer depuis notre départ. Et même si le bilan est mitigé, nous avons passé de très bons moments ici. Maintenant, à nous Pékin, la Grande Muraille, la Cité Interdite et….le froid!

Vietnam Sud: de Can Tho à Hoi An (11 jours)

Hoi An

Nous nous levons tôt pour prendre un minibus jusqu’à la frontière entre le Cambodge et le Vietnam, avant de rejoindre Chau Doc en bateau sur le Mékong. De là, nous prendrons un second bus jusqu’à notre destination du jour, Can Tho, dans le delta du Mékong au sud Vietnam. Le trajet doit durer 7 heures, plus ou moins.

Can Tho

Le minibus récupère 2 autres couples à leur hôtel respectif, puis nous dépose tous sur une grande barge-restaurant d’où partent les bateaux sur le Mékong. Les deux couples embarquent et on nous demande d’attendre un peu pour notre bus. Puis, un gars propose à David de faire le trajet en bateau, beaucoup plus sympa, moyennant 5 $ de plus par personne. David refuse, sauf si c’est au même prix. 20 minutes plus tard, le gars revient et dit à David : ok, vous pouvez monter dans le bateau, sans supplément… Presque bon prince! Nous embarquons dans un petit bateau lent et bruyant, pour arriver à Chau Doc à 16h! Quand le même trajet en bus ne devait durer que 4 heures. Mais il faut attendre encore 1 heure pour prendre le bus pour Can Tho. Encore 4 heures de route avec la climatisation à fond, comme la musique locale d’ailleurs, puis la diffusion d’un spectacle « comique » qui durera jusqu’à l’arrivée. Sous les applaudissements, le « sound system » du bus est au bord de la rupture, et nos nerfs n’en sont pas loin non plus!  Bilan des courses: 14 heures porte à porte pour arriver à Can Tho… Juste le temps de déposer nos sacs à l’hôtel, et nous ressortons pour essayer de trouver un restaurant qui sert encore. Le seul qui nous accepte alors qu’il commençait à fermer est une « pizzeria » tout ce qu’il y a de plus vietnamien, qui a ouvert ses portes… aujourd’hui! Et oui, c’est la journée de la guigne!! Heureusement que le sourire et la gentillesse du serveur nous font oublier le goût de la pizza. On est loin du gastro mais pas loin de la gastro…

Ballade sur le Mékong

Ce matin, pas de stress. Nous allons nous promener sur les bords du Mékong, et ne faudra pas longtemps pour qu’une femme nous propose un petit tour d’une heure en barque à moteur sur le Mékong et ses canaux. On accepte puisque de toute façon il est trop tard pour le marché flottant que nous reportons à demain. Petite ballade sympa, même si le temps est très couvert. Les plus petits bateaux circulent entre les plus gros, et ici l’activité sur le Mékong ne s’arrête jamais.

En famille avec Sa

Depuis que nous le suivons, au nord du Laos, il est devenu de plus en plus actif au fur que à mesure que nous descendions vers le Sud. Sur les  canaux, des petites maisons sur pilotis et une barque devant chacune d’elles, pour seul moyen de locomotion. Dans le fleuve, on fait la vaisselle, on lave son linge… Les enfants nous disent « Hello » et Sà, notre batelière, nous apprend quelques mots de vietnamien, et c’est pas facile du tout!!! Retour sur la terre ferme et rendez-vous avec Sà demain matin, à 5h30 pour le marché flottant de Cái Rang.

Sà

Nous allons déjeuner sur les bords du Mékong, avant de retourner à l’hôtel pour une après-midi à travailler sur le blog et le programme des prochains jours. Puis nous allons dîner sous la pluie. David teste le serpent, pas mal, et moi la fondue vietnamienne, un bouillon brûlant bien parfumé dans lequel on fait cuire de petits morceaux de viande et de poisson, avec des plein d’herbes fraîches, des fleurs de courgettes… Et ensuite on verse un peu de tout ce délicat méli-mélo sur les nouilles de riz. C’est un vrai régal.

Le réveil sonne à 5h30. Ça pique! David et moi nous préparons doucement pour ne pas réveiller les enfants, puis nous descendons pour retrouver Sà, mais il pleut. Je décide de ne pas faire la balade pour éviter d’attraper mal encore une fois. David lui ne renonce pas et va visiter le marché flottant sous la flotte. Puis après un petit déjeuner tous les 4 devant l’élection de Miss Monde, nous remballons doucement nos affaires avant d’aller prendre notre bus frigorifique avec de la bonne variété vietnamienne, pour Ho Chi Minh City (3h30).

Ho Chi Minh

Nous nous posons dans le quartier routard de Pham Ngū Lão. La ville est immense et le flot perpétuel des deux roues est hallucinant. Comme nous ne restons que 2 nuits, nous avons choisi ce quartier « facile » bien que très occidentalisé, façon Khaosan Road à Bangkok avec les scooters en plus et quelques bars filles. A la nuit tombée, nous décidons d’aller au 50ème étage de la Bitexo Financial Tower (emblème s’il en est de la nouvelle prospérité vietnamienne) pour une vue à 360º sur cette ville gigantesque. Les enfants sont ravis, c’était un peu le but d’ailleurs. En redescendant, une machine crache de la mousse pour simuler la neige sur le grand sapin qui trône au pied du building. Chacun y va de son selfie, et au vu de la population, on sent tout suite que nous sommes dans les beaux quartiers. Ensuite, nous nous baladons sur les Champs-Élysées de Saïgon, l’avenue Nguyen Huê, pétaradante de couleurs et bordée de boutiques et d’hôtels de luxe. Il y a un monde fou. Puis nous allons dîner et rentrons en taxi sous la pluie.

Ho Chi Minh

Réveil tranquille ce matin. Nous décidons de trouver un centre commercial ou quelque chose qui y ressemble pour trouver un petit cadeau aux enfants, histoire de marquer le coup. Nous allons vers Saigon Square (conseillé par l’hôtel) en traversant d’abord rapidement le marché Bên Thành, parce les enfants ne raffolent pas de ce genre de visite. Arrivés à Saïgon Square, nous nous retrouvons dans une espèce de marché couvert où on ne vend que des vêtements comment dire, « locaux » et nous rebroussons chemin aussitôt. Nous retournons sur les « Champs-Élysées », où nous allons dans un autre centre commercial très bling bling, très cher et très vide! Nous sommes très…déçus! Déjeuner et retour à l’hôtel parce qu’il faudrait peut-être travailler un peu. Mais avant, on s’échauffe les baskets, on s’agite les mirettes, parce qu’ici à Saïgon, traverser la rue est un sport extrême dans lequel David s’est illustré, non sans une certaine témérité… Mais pour la médaille, il manque encore un peu d’entraînement! Il faut juste savoir que les scooters ne s’arrêtent jamais, au mieux ils slaloment entre les piétons mais c’est plus souvent le contraire! Ouf, on y est arrivé… En fin de journée, on va boire un verre dans le quartier avant d’aller dîner dans un tout petit resto extra: le Bun Cha. Mae craque finalement sur une paire de baskets. Joyeux Noël ma douce.

Ce matin, les yeux des enfants ont du mal à s’ouvrir. Nous n’insistons pas trop et allons prendre le petit-déjeuner sans eux. Nous somme le 24 décembre, et l’hôtel nous offre un breakfast Deluxe dans un hôtel du même groupe, au bord d’une jolie piscine. Le buffet est généreux et le service adorable, la journée commence bien, c’est déjà Nöel! Dommage que les enfants ne soient pas venus. Puis, le temps de faire les sacs, nous rejoignons le bus qui nous emmène à Mui Ne, en bord de mer. Et là, surprise! C’est un bus couchette ( il est 11h du matin) avec une banquette inclinée pour chaque passager. Bouteille d’eau et lingette rafraîchissante, s’il vous plaît! Le voyage s’annonce  déjà merveilleux… Et c’est pas fini: il y a le wifi, oui Madame! Le rêve quoi, Noel continue. Du coup, nous avons profiter du trajet (4h) pour réserver nos prochains hôtels.

Bus couchette

Notre déjeuner de Noël a consisté en un sandwich vietnamien, plein de choses difficilement identifiables à l’exception du concombre et de la coriandre. Sur nous quatre, 50% s’en sont contentés, on vous laisse deviner qui?!  Bananes et pamplemousse ont complété ce déjeuner exotique, dans notre bus top confort. Nous sommes arrivés à Mui Ne, gentille station balnéaire où les vagues pourraient presque frapper à la porte de notre chambre.

Mui Ne

Le courant est fort et les voiles des kitesurf virevoltent au-dessus de la mer agitée. Avec David, nous nous mettons en quête d’un endroit sympa pour « réveillonner » ce soir. C’est Noël quand même, et ce soir nos proches nous manquent encore plus que d’habitude. Nous irons dans un restaurant au bord de l’eau, avec barbecue à volonté. En attendant, nous buvons une bière en amoureux, avec le soleil couchant en toile de fond (c’est romantique, hein?). Puis nous allons réveillonner tous les quatre,  autour d’un repas pas terrible arrosé d’un mauvais vin. Vers 22h30, nous rejoignons Morphée, en laissant derrière nous ce Noël qui n’en avait que le nom.

Mui Ne

A 6h30, la mer nous chante sa douce chanson, et nous ne résistons pas. Alors que les enfants dorment, David et moi enfilons nos maillots pour aller piquer une tête. Il faut d’abord descendre la digue bétonnée qui protège les hôtels (construits bien trop près de l’eau, c’est ahurissant)  des vagues puissantes. À marée basse, la digue pentue est couverte d’algues super glissantes mais le temps d’avertir David du danger, je l’entends pousser un petit cri , et je le vois dégringoler toute la pente sur le cul, juste au moment où un touriste passait justement par là. David fait bonne figure en rigolant devant le gars, et moi je suis pétée de rire de mon côté… J’ai mis 10 minutes à m’en remettre et j’en pleure en l’écrivant! C’est pas drôle, il s’est fait mal mon chéri, maintenant il est tout tordu du dos et moi de rire…!

La baignade matinale est vraiment agréable, on voit des hommes et des femmes qui s’affairent à ramasser les coquillages avec leur petite charrette à brasser le sable, pendant que la mer est basse et encore calme. Mui Ne est un spot de windsurf et surtout de kitesurf, et l’après-midi, la mer s’agite vraiment et les voiles colorées flottent à l’horizon. Après la petite baignade, nous marchons un peu sur la plage, puis nous retrouvons les enfants pour un petit déjeuner en famille. Nous passons le reste de la journée au calme, avec un peu de travail au programme. Le soir, nous sommes allés manger dans un resto du bord de mer, un parmi tant d’autres qui semblait plus fréquenté. Le concept est simple: sur le trottoir, on choisit dans les viviers, poissons, crevettes, langoustes, clams, calamars ou pour les plus aventuriers, crocodile, tortue, grenouille qui sont préparés au barbecue. Tous les restaurants de la rue principale font la même chose, et si le concept est bon le service de celui-ci est à pleurer…

Ce matin, je réveille Maé pour une petite baignade matinale. On se régale. David en profite pour aller à la petite agence de voyage d’en face pour réserver les billets de train, un peu plus compliqué que prévu car nous n’avions pas anticipé qu’il fallait 13 heures pour aller à Hoi An, notre prochaine destination. Le prix lui non plus (40€/personne) n’était pas vraiment prévu! Bref, David réserve donc. Ensuite nous louons deux mobs pour aller un peu explorer les alentours. Direction le village de Mui Ne, où nous trouvons difficilement un endroit pour déjeuner au bord de l’eau (oui, on a beaucoup de problèmes ;-)).

Mui Ne

Après quoi nous allons piquer une tête dans les vagues sur une plage complètement déserte, avant de reprendre nos bécanes, jusqu’aux dunes de Mui Ne. A peine nous nous arrêtons sur le bord de la route qu’une horde de gamines nous harcèlent pour nous louer un grand morceau de plastique semi-rigide qui fait office de luge pour dévaler les pentes ensablées. Nous nous garons, et la meute revient à l’assaut, malgré notre refus. Certaines nous suivent même dans la montée dans l’espoir de nous voir changer d’avis…

Les dunes de Mui Ne

C’est beau, ces jolies dunes orangées, qui font face au rivage. C’est pas le Pyla non plus, mais c’est assez surprenant de voir ça ici, au Vietnam. Les enfants s’éclatent dans le sable, roulé-boulé et course poursuite, j’adore!

Les Dunes de Mui Ne

Ensuite, nous filons vers la Fontaine de la Fée, un genre de petit canyon creusé dans les dunes, où coule un petit cours d’eau verdoyant que l’on remonte les pieds dans l’eau. Rien d’extraordinaire, mais la ballade est très agréable, et peu fréquentée. On discute, on blague, on se chamaille, on passe un bon moment.

Fairy stream

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Un peu plus tard, nous allons dîner dans le restaurant attenant au minigolf. Le cadre est le repas sont parfaits! Puis nous faisons une partie de minigolf, dans un très beau jardin tropical. Excellente dernière soirée à Mui Ne.

Le train Mui Ne - Hoi An

Nous nous retrouvons à 7h30 au petit déjeuner. Un gars de l’agence de voyage nous dépose les billets de train et nous voilà partis en taxi pour la gare. En regardant les billets, David s’étonne que les numéros de sièges (de couchettes en fait) ne soit pas consécutifs. Puis, il voit qu’il est inscrit hard sleeper (comprenez banquette dure) alors que nous avions réservé des soft (plus confortables, quoi!). Ça sent bizarre, là! Je regarde les billets à mon tour, j’essaye de voir ce qui se cache sous ce gros feutre noir qui renâcle la dissimulation. C’est en fait une petite étiquette coloriée au feutre. Et en soulevant, surprise, c’est comme les tickets de tacOtac, tu vois la somme que tu aurais pu gagner! Nous on voit la somme qu’on aurait dû payer, 2 fois moins cher que ce que nous avons donné à ce bandit. Tout devient plus clair: on a payé le double du prix, pour des banquettes pourries dans des compartiments séparés et en plus, le train arrive à 35 kilomètres de Hoi An. Comment vous dire que ce sentiment d’être pris pour un pigeon est insupportable, surtout que nous nous étions renseignés dans une autre agence avant, qui était au même prix. Comme quoi la pratique est courante, et c’est très très énervant. Nous essayons de changer de catégorie à la gare, mais sans succès.  Nous montons dans le train, David et Pablo dans une cabine de 6 couchettes, et Mae et moi dans celle d’à côté. Un couple de Vietnamiens mal léchés arrivent, dans la cabine, nous bousculent pour déposer tous leurs sacs, avec un regard noir. Maé et moi nous grimpons comme nous pouvons, à l’aide d’un pauvre cale-pied par étage, jusqu’à notre couche, au dernier niveau, le pire! Nous nous allongeons sur notre planche de bois généreusement garnie d’un « matelas » de 2cm d’épaisseur, puisque nous ne tenons pas assises. Il y a environ 30cm entre notre front et le plafond, d’où jaillit l’intarissable source d’air froid, qui vient se nicher là, juste dans le cou!

Le train Mui Ne - Hoi An

Les 13 heures de train vont passer très lentement, de petits sommes, en wagon « restaurant » où tous les employés se retrouvent pour manger en buvant du whisky et en fumant des clopes. On se demande presque si les passagers ont le droit d’être là… Nous passerons finalement une bonne moitié du trajet dans les wagons classiques, avec des sièges, après avoir arpenté la rame en long et en large, et avoir vu toutes les catégories du train – où les inégalités sociales ne sont que trop criantes – et s’être rendu compte que nos couchettes, en fait, c’est le grand luxe!

Le train Mui Ne-Hoi An

Pablo lui récupère  tout le sommeil qu’il a en retard, et manifestement, il est vraiment dans les choux. Juste avant d’arriver, en voulant prendre les billets de train en photo pour vous montrer la grossière dissimulation du bandit, je vois qu’une faute s’est glissé dans le nom de Pablo, ce qui nous donne: David Patpo! Ça se pause là! C’est sur qu’en pot, on a fait mieux! Allez, demain, tout ira mieux…

Pas de pot

Le réveil est un peu dur ce matin. Mais on se motive. Nous prenons des vélos à l’hôtel et partons à la conquête de Hoi An, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous garons nos biclous pour découvrir la ville à pied. Nous faisons un petit tour au marché,  et déambulons dans cette belle ville basse, où se mélangent le bois et la ville pierre.

Marché

Hoi An

De l’influence chinoise, il reste pas mal de maisons anciennes en bois sculpté que nous visitons pour certaines. L’architecture de Hoi An est très agréable et colorée, mais il n’est pas toujours facile de faire abstraction de la foule de touristes et de la ribambelle de boutiques qui s’y rapportent… C’est la rançon du succès, comme toujours…

Hoi An

Hoi An

Nous repérons un coiffeur local, où Pablo va se faire couper les douilles après le déjeuner. Nous faisons quelques boutiques de cuir pendant ce temps avant de retrouver un Pablo, tout nouveau, tout beau! Nous retournons à l’hôtel pour retrouver nous petits camarades de classe, Apple et Asus.

La coupe vietnamienne

Hoi AnRetour en ville, chaussures sur mesures et dîner au Bazar café dans un joli cadre. Au réveil, il pleut. Nous en profitions pour travailler, réserver les billets de bus et les  hôtels, puis nous déjeunons sur les quais sous la pluie.

Hoi An à vélo
Hoi An à vélo

Nous profitons d’une petite accalmie pour pédaler jusqu’à la plage. En chemin, nous faisons la rencontre de Michel et Yvette, un couple de français venus s’installer ici il y a 4 ans. Ils se proposent de nous faire visiter le coin en vélo, jusqu’à la plage.

Hoi An

Hoi An

Hoi An

Hoi An

Nous traversons des rizières, des élevages de crevettes, avant d’arriver à la plage qui n’existe plus vraiment de ce côté là, la mer a gagné la bataille contre la terre où quelques resorts ont du fermé boutique pour avoir construit bien trop près du rivage. Alors que la nuit commence à tomber, Michel et Yvette nous emmène sur le marché où ils ont leurs habitudes. Ils nous emmène manger un morceau d’ananas frais chez Mama Li, leur maraîchère préférée. Puis nous leur offrons un verre avant de nous séparer. Encore une de ces jolies rencontres que le hasard dépose incognito sur le chemin. Le soir, après dîner, nous rentrons à l’hôtel sous la pluie en riant, ce genre de petites scènes qui ressortent plus vivement sur le patchwork des souvenirs.

Hoi An

Ce matin, nous dormons un peu plus que d’habitude. Nous faisons un petit saut à Hoi An pour aller à la poste, faire un peu  de shopping et déjeuner près du pont Japonais. Puis les enfants restent à l’hôtel et nous repartons, toujours en vélo, vers le port de Cua Dai en vélo avec David.

Port de Cua Dai

Port de Cua Dai

Ce petit village de pêcheurs est tout mignon, et nous nous perdons dans les petites rues où un Vietnamien tient à nous montrer ses crabes, dans un dialogue de sourd. Sur le chemin du retour, nous faisons une petite pause au bord de la rivière. Demain, nous partons pour Hué et sa cité impériale.

Regards sur le Cambodge

IMG_4117Autant le dire tout de suite, on a beaucoup aimé le Cambodge bien que nous n’ayons fait que le traverser sur notre trajet pour le Vietnam. Bien sûr, nous avions prévu de passer par là car nous ne concevions pas de faire un tour du monde sans passer par Angkor. Et bien entendu le site est à la hauteur de nos attentes voire davantage, tant nous en avions sous-estimé la beauté et l’étendue. Les villes ne nous ont pas particulièrement séduits, les paysages sont beaux sans être époustouflants…Mais ce peuple nous a profondément touché par son accueil et sa gentillesse, lui qui s’est entretué pendant les années Pol Pot semble prendre petit à petit les rennes de son destin avec un large sourire tourné vers l’avenir et la solidarité.

Les plus :

Le peuple : c’est incontestablement pour lui que nous pensons y revenir un jour, pour le découvrir encore davantage et sortir des sentiers battus. L’école de Mr Ross à Siem reap, le réseau de restaurants Friends, le cirque Phare sont autant de structures à destination des enfants orphelins ou démunis qui ont jalonné notre parcours et nous ont donné quelques « leçons de vie ». On dit que si la Thaïlande est le pays du sourire alors le Cambodge est celui du sourire contagieux. Pas faux !

La culture : bien sûr Angkor ! Angkor et Angkor…Et ça continue d’accord, d’accord ! Z’avez vu la notre, de culture ??? Evidemment l’art Khmer et la période angkorienne sont l’essentiel de la culture cambodgienne… Mais on a adoré, en particulier Banteay Srei, à l’écart d’Angkor Wat et de Bayon, très beaux mais surfréquentés, même à l’aube.

La nourriture : la vrai spécialité est l’amok, poisson ou poulet cuit dans une feuille de bananier au curry et lait de coco. Mais n’oublions pas le bœuf Loc Lac, et autres currys. Les fruits frais ont aussi la part belle! Autrement, la cuisine cambodgienne est très proche de la thaïlandaise, nous nous sommes donc régalés. Nous avons également adoré cette chaîne de restauration « Friends » qui sort les enfants de la rue en les formant à un vrai métier. Le service est toujours impeccable, la cuisine inventive et de bonne qualité. Et en plus de se régaler, cela participe d’une bonne action…Bravo !

Les moins:

Touristique? Evidemment à Siem Reap mais rien de plus logique, et il faut sortir de Pub Street et du centre ville si on veut ne pas avoir l’impression d’être en Europe. Phnom Penh ne présente pas un grand intérêt et est assez sale, bien qu’il ne soit pas désagréable de se promener le long du Mékong pour y diner sur une des nombreuses terrasses.

Budget:

Nous avons tout suite senti la différence après l’Inde et la Birmanie! Même si on est loin des tarifs européens sur la nourriture et l’hébergement, on s’en approche parfois pour les visites notamment. Ici on parle et on compte en dollars (« dalla » avec l’accent local)… Alors quand une roupie devient un dollar, ça fait vite des trous dans les poches du short ! Enfin, s’il est logique de payer un droit d’entrée pour Angkor, certains lieux ont compris le filon et en abusent…Comme par exemple le village de Kompong Phluk sur le lac Tonlé Sap. C’est beau certes, mais on s’est fait carrément pigeonner.

Ce pays nous aura marqué et notre dernière journée à la prison S21 est venue nous saisir encore un peu plus. Nous quittons donc le Cambodge sur le grand fleuve Mékong en l’accompagnant jusqu’à la fin de sa course dans le sud du Vietnam, avec un petit pincement au cœur mais avec une forte envie de revenir.

Déjà les embarcations changent, l’agitation sur le fleuve se fait plus intense, l’atmosphère se fait plus lourde et plus moite, nous sommes au sud du Vietnam dans le delta du Mékong, près à remonter jusqu’à l’extrême nord… mais ça c’est une autre histoire.

10 jours au Cambodge

Bayon TempleNous nous levons très tôt pour prendre un vol pour Siem Reap. Le tuk-tuk de l’hôtel vient nous chercher, avec lequel nous visiterons Angkor et les alentours pendant 3 jours. Nous passons l’après-midi tranquille puis nous allons dans le centre de Siem Reap en fin de journée. Le centre est entièrement dédié au tourisme. Marchés, boutiques, restos, bars, les rues sont inondées d’attrape-barang (touristes). Partout des tuk-tuk, des marchands ambulants qui alpaguent le touriste. La musique qui gueule partout, avec le dollar pour seule devise, les vendeurs d’insectes pour le folklore, David en mangera d’ailleurs quelques uns à l’apéro : vers, criquets, serpents… On dîne dans le coin après avoir fait un tour sur le marché et avoir vite compris qu’il n’y avait rien à signaler ici… On reprend un tuk-tuk pour être en forme demain.

Angkor Wat

Réveil à 4:30 pour aller voir le lever de soleil sur Angkor Wat. Nous faisons la queue pour acheter nos billets, puis allons arpenter le site comme la foule de courageux qui se presse ici. Nous arrivons de nuit pour voir la lueur du jour grandir peu à peu. Le site se révèle doucement, magnifique! Merveilleusement conservé et vraiment imposant, on se sent bien petit dans cette merveille archéologique. Les bas reliefs incroyablement conservés semblent presque récents pour certains.

IMG_3525 IMG_3515 Angkor WatLes énormes blocs de pierre juste superposés, pour former cet édifice aussi imposant que somptueux, d’inspiration hindouiste. Alors nous errons, passons, repassons, changeons de point de vue, surpris que le temple n’ait pas plus mal vieilli au vu du nombre de visiteurs (3 millions par an) qui foulent ces vieilles pierres datant du XIIème siècle. IMG_3486

Angkor WAt

Mais Angkor Wat, le plus célèbre et le plus grand de ces temples, n’est pas le seul, et le site est gigantesque. Nous partons à la découverte d’autres édifices, qui constituent la « petite boucle », ce qui nous prendra une bonne partie de la journée. Tous sont magnifiques bien que très différents. D’influence hindouiste pour les uns, bouddhiste pour les autres, chaque monument à son style, et dégage une atmosphère particulière.

Byon Temple

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AngkorCertains ont beaucoup plus souffert que d’autres, du nombre des années, du tourisme, des fromagers géants qui ont répandu leurs racines tentaculaires jusqu’à tout détruire sur leur passage. Il fait très chaud, il fait souvent faire grimpette pour gravir les marches raides, mais quelle belle journée ! Les enfants ont fait quelques petits sommes dans le tuk-tuk.

Avec Mr Kosal

Nous passons l’après-midi au calme, avec baignade et petite sieste pour seules activités. En soirée, nous allons voir une représentation du cirque Phare, un cirque cambodgien qui forme des enfants des rues aux arts en général, et au cirque en particulier. Nous passons un super moment, la troupe a une pêche incroyable, et les numéros s’enchaînent avec en toile de fond, le rapport des faibles et des puissants, pour une petite heure de pur plaisir. Nous nous sommes tous régalés !

IMG_3708 Banteay Srei

Le lendemain, nous partons seuls avec David pour une 2ème journée à travers le site d’Angkor. Les enfants ont quartier libre à l’hôtel mais ils doivent avancer dans leur travail. Nous découvrons encore des monuments merveilleux, chargés d’histoire et d’émotion bien difficiles à décrire. Ce sont juste de pures merveilles et tout particulièrement Bantaey Srei dont les sculptures sont d’une finesse incroyable, les couleurs sont magnifiques et il est particulièrement bien conservé. Mais là, les photos seront plus parlantes que les mots.

IMG_3710 IMG_3759Les marchandes de souvenirs nous interpellent toujours à la sortie d’un site: « Mister Lady » ou « Madam Sir », « two for one dalla » ($) ce sera quelques fois l’occasion de blaguer un peu avec elles. En tout cas le sourire est toujours de mise, et ça fait du bien, on avait un peu oublié ça après le Laos.

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Nous retrouvons les enfants qui ont passé une bien bonne journée sans nous, piscine, resto, boulot, réseau… Le rêve en somme! L’expérience est à renouveler, ça fait du bien à tout le monde… Le soir, dîner au Marum, un restaurant qui fait partie du réseau Friends qui forment des jeunes défavorisés au métier! Les restos que nous avons testés sont très sympa, cadre agréable et calme, service impeccable et cuisine créative mais excellente. Et en plus on fait une bonne action alors on ne peut que vous recommander ces établissements à l’occasion d’un séjour au Laos ou au Cambodge.

Tonle Sap

Aujourd’hui nous allons faire un tour sur le Tonle Sap, le plus grand lac d’Asie du Sud-est, à 45 minutes de Siem Reap. Bon, on va faire vite, cette virée est à éviter si on considère le prix très élevé et le peu d’intérêt de la visite. Le village Kampong Phluk , monté sur d’immenses pilotis prend un droit d’entrée de 20$/personne, bateau compris (ouf!) auquel il faut rajouter 5$/personne de barque pour aller dans la mangrove dire bonjour à une vendeuses de coca en pirogue qui vous vendra aussi cahiers et crayons pour les enfants défavorisés.

IMG_3832 Sur le Tonle Sap

Kompong PhlucAutant vous dire que le Tonle Sap est un très bel endroit qu’il est préférable de visiter depuis un autre village. On s’est senti tellement pigeon que David a roucoulé pendant tout le chemin du retour!

Puis après un peu de travail à l’hôtel, nous allons visiter une école qui apprend l’anglais à des enfants des rues, orphelins, ou même tout juste sortis de prison. Financée en partie par le propriétaire de notre hôtel et autres mécènes, l’école accueille 175 élèves, dont 18 ont été adoptés par le fondateur de cette école, Mr Ross. Nous assistons à une heure de classe avec ses enfants magnifiques et souriants, qui ont soif d’apprendre et d’échanger avec nous. Mr Ross' School

La jeune professeur bénévole n’a que 20 ans. C’est très enrichissant pour nous de voir l’envers de la carte postale, la réalité cambodgienne loin du décorum touristique qu’est Siem Reap, mais la ville a d’autres visages que le hasard, ou le destin nous a permis de découvrir. L’expérience a marqué Pablo et Maé aussi, dans le bon sens du terme. Les choses prennent forcément une autre dimension quand on est confronté à ses semblables…

Nous dînons à l’hôtel pour cette dernière soirée, où toute l’équipe est vraiment adorable et efficace. Le propriétaire nous rejoint à la fin du repas, nous demande si nous avons aimé l’école, nous explique qu’il adore les enfants, qu’il a grandit sous le régime de Pol Pot, travaillé comme soldat quand le pays était aux mains du Vietnam. Encore un Monsieur d’une infinie gentillesse qui a dû voir et vivre de choses terribles.

Aujourd’hui nous quittons Siem Reap avec dans le cœur les splendeurs d’Angkor, le cirque Phare, l’école, et le staff de cet hôtel qui nous a offert bien plus que le gîte et le couvert. Zam l’un des réceptionnistes, gardera aussi un joli petit coin dans nos cœurs. Sans oublier Mr Kosal qui nous a trimballé pendant tout ce séjour à Siem Reap

Phnom Penh

Nous rejoignons Phnom Penh en bus (6 heures) dans lequel nous sommes les seuls occidentaux. Avec de la « bonne » musique cambodgienne en qui hurle dans les baffles… Nous arrivons à Phnom Penh à la nuit tombée après un long trajet sur des chemins de terre rougeâtre. La poussière épaisse s’immisce partout dans le bus, et à l’arrivée les sacs en sont recouverts. Arrivés à l’hôtel, le cafard géant retrouvé dans la salle de bain a raison de ma bonne humeur. Allez hop, on change de chambre. Et oui, je suis une chochotte, que voulez-vous… Nous allons dîner chez Friends, le réseau de restaurant qui fonctionne avec des jeunes en difficultés. Et c’est toujours aussi bien.

Musée des Beaux-Arts à Phnom Penh

Aujourd’hui, allons visiter le musée des Beaux-Arts de Phnom Penh avec David. Le bâtiment rouge aux allures de temple est très joli. A l’intérieur, de très belles pièces de l’art khmer originaires d’Angkor pour la plupart mais aussi d’autres sites Khmer. Bouddha, Shiva, Vishnou en bronze, en grès, en bois se partagent la vedette. Certaines pièces très anciennes sont magnifiquement conservées, et traduisent bien toute la richesse de l’art khmer. Puis nous sommes allés, comme toujours, faire un tour au marché de la ville.

IMG_3919 Marché Central à Phnom PenhJe ne vous refais pas tout le parcours mais le marché central de Phnom Penh est immense et on y trouve vraiment de tout. On en profite pour goûter le fruit du jaquier dont la saveur est un mélange de melon et de banane. C’est pas mal du tout. Ici, tout est d’une fraîcheur incroyable, les poissons sont encore vivants pour certains, dans les grandes bassines oxygénées, il y a des crevettes de toutes les tailles, des crabes et des demoiselles (sorte de langouste d’eau douce à queue plate) qui frétillent. Régal des yeux. Nous en profitons pour acheter du délicieux poivre de Kampot, aussi puissant que parfumé. Nous profitons de l’après midi pour travailler avec les enfants. Les cours, le blog, nous sommes un peu à la traîne, il faut bien l’avouer…! Nous allons dîner sur les quais du Mékong. En sortant, un chauffeur de tuk-tuk parlant un français parfait nous propose ses services pour le lendemain. Le courant passe tout de suite, il connaît bien son pays, son histoire compliquée, ses affres, et après une petite négociation tarifaire, Sopheak nous donne rendez-vous à 9:00 le lendemain, devant l’hôtel. Nous avons hâte de le retrouver et d’en apprendre plus sur ce pays meurtri et sur son peuple qui nous avons tout de suite aimé, et dont le passé tourmenté nous échappe un peu.

Phnom Penh

Aujourd’hui, le programme est chargé en émotions. Nous allons « visiter » les Killing Fields (les champs de la mort où des milliers de Cambodgiens ont été exécutés sous le régime de Pol Pot) et S-21, la prison la plus tristement célèbre sous le régime des Khmers Rouges, dont seulement 7 personnes sont ressorties miraculeusement vivantes. Nous avons laissé le choix aux enfants de venir ou non, et Pablo a préfèré rester à l’hôtel. Nous attendons Sopheak, le chauffeur de tuk-tuk, impatients, mais il n’arrivera jamais… Déçus, nous succombons aux sollicitations d’un de ses confrères très insistant. Nous voilà partis sur les immenses artères de la capitale. La ville n’est pas belle et très sale dès qu’on s’éloigne du centre, l’air est poussiéreux et pollué, la circulation est dense et un peu folle. Encore une ville que nous ne détestons pas sans l’aimer pour autant. Nous visitons d’abord les Killing Fields de Choeung Ek où tous les prisonniers de S-21 ont été sauvagement exécutés. Dans le grand stupa central, le mémorial abrite de nombreux ossements retrouvés dans les fosses communes. La visite, si elle est instructive, fait froid dans le dos, mais il est bien difficile pour nos esprits libres d’imaginer l’horreur de cette période macabre dont je vous passe les sordides détails. Et c’était hier…

Killing Fields

Le marché russe nous permet de reprendre un peu nos esprits. Il est moins agréable et beaucoup plus « parfumé » que le marché central. Nous achetons quelques souvenirs de rigueur avant de rejoindre la prison S-21 (Tuol Sleng) devenue le musée du crime génocidaire. Dés que l’on pénètre ici, les quatre bâtiments qui constituent la prison dégagent quelque chose de sombre, d’effrayant, malgré la jolie cour arborée qui ne suffit pas à adoucir cette atmosphère pesante. Les chambres de tortures, les cellules, communes et individuelles, les clichés des bourreaux et de leurs victimes… Chaque étape de la visite est un pas de plus dans l’horreur. Maé renoncera rapidement à la visite, et comment lui en vouloir ? Pourtant, cela nous semblait être un passage obligé pour appréhender l’histoire et l’âme du Cambodge. A la fin de notre visite dans ce lieu extrêmement chargé, nous allons à la rencontre de Chum Mey, un des 7 survivants de ce sanctuaire, qui vend le livre de son histoire, là, à quelques dizaines de mètres de sa cellule, là où il a été torturé pendant 12 jours et 12 nuits, sans relâche, avant que les Khmers Rouges ne découvrent que ses compétences de mécanicien leur seraient très utiles pour réparer les machines à écrire de la prison. C’est ce qui lui sauvera la vie. Et pourtant… J’ai rarement vu autant de lumière dans les yeux d’un homme… Notre seul regret est de ne pas avoir pu échanger avec lui qui ne parle que le Khmer. Puisse le reste de votre vie être aussi douce que possible Monsieur Chum Mey.

Nous ressortons glacés par ce que nous avons vu et appris, et déjà notre regard a changé. Cet homme, ici, et cette femme là-bas, a vécu d’une manière ou d’une autre le régime génocidaire de Pol Pot. Comment renaître après cela ? Le sujet occupe nos esprits et nos conversations y reviennent souvent. Et il reviendra encore et encore, inévitablement.

Phnom PenhNous retournons sur les quais pour notre dernière soirée au Cambodge. Dans les rues, des stands de cuisine de rue près desquels s’amoncellent les ordures d’où émergent de temps en temps des blattes mutantes, pléthore de restaurants et de bars à filles où des mâles occidentaux malsains et bidonnants portent sur eux la raison de leur présence ici… En rentrant à l’hôtel, le propriétaire français interpelle David et lui remet une lettre en lui expliquant qu’un chauffeur de tuk-tuk est passé ce matin, tout désolé de n’avoir pas pu honorer sa promesse : dans sa lettre Sopheak s’excuse de ne pas avoir pu venir nous chercher à cause d’une panne de moto… Ça nous a beaucoup touché, vous l’imaginez. Nous laissons le Cambodge à regret. Nous n’avons fait que le traverser mais il nous laisse un goût d’inachevé. Le peuple cambodgien mérite à lui seul qu’on s’attarde ici, même s’il vaut mieux avoir engrangé quelques liasses de dollars ! Demain, nous rejoignons le Vietnam en bateau et en bus, pour une première étape dans le delta du Mékong.

En route pour le Vietnam

Nous vous souhaitons à toutes et à tous, une merveilleuse année 2016, pleine de couleurs et d’éclats de rire, avec le bonheur pour seule destination.

Regards sur le Laos

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On s’était fait tout une idée de ce pays tout d’abord par la manière d’y entrer en faisant une croisière de 2 jours sur le Mékong puis aller à la découverte de Luang Prabang, ancienne capitale royale classée au patrimoine mondial. Et puis la découverte de sa gastronomie, de sa population bercée par 40 années de communisme et puis, et puis et puis… Et puis il s’est mis à flotter ! Flotter sévère même … Et puis on a attrapé la crève, et puis on a pas pu faire les visites prévues et puis le pays est beaucoup plus touristique qu’on ne le croyait et puis… Et ben , peut être qu’on était un peu fatigué et moins réceptif aussi…

Les plus :

Les paysages : essentiellement composés de montagnes ou de massifs karstiques, le tout entourant le Mékong comme épine dorsale, le Laos est vraiment un très beau pays et c’est sans doute ici  que nous avons vu les plus beaux paysages pour le moment.

La nourriture : pour les fans de la cuisine thaïe que nous sommes, je pense que nous la mettons au même niveau. C’est dire si on s’est régalé tous les jours de ces currys au lait de coco accompagnés de riz gluant et de la spécialité locale :  la saucisse laotienne, grillée à la citronnelle. Les salades de papayes vertes épicées à souhait, ces laap de poulet, bœuf ou  de canard… Un régal ! Autre point très agréable après 2 mois de voyage, la colonisation française à laissé ici quelques traces culinaires : baguette et surtout viennoiseries sont fréquentes et de très bonne qualité ! Nos papilles étaient au paradis ici…

Les moins :

Trop touristique (pour nous) : le pays s’est avéré très touristique en particulier au nord. Le bateau sur le Mékong bondé de jeunes américains dont la principale destination est Vang Vieng pour aller s’alcooliser à outrance, a cassé un peu le mythe. Malgré tout, reconnaissons que notre temps sur place étant assez court, nous ne sommes pas assez sortis des sentiers battus, ce qui nous aurait sans doute procuré plus de plaisir et d’authenticité. Dommage…

La communication :

Sans doute un des effets du tourisme développé, il n’y en a quasiment pas ! Et le sourire a disparu au profit de relations polies et très commerciales. Tout semble dire ici :  » Farang (touriste) tu es, farang tu resteras! » Les quelques personnes avec qui nous avons pu parler nous ont dit qu’on avait dû tomber sur des vietnamiens ou des chinois…Autant dire que notre expertise pour faire la différence est assez mince…faudra qu’on s’installe à Paris 13eme au retour !  Reconnaissons que c’est un peu moins vrai pour le sud où nous n’avions pas prévu d’aller et que nous aurions sans doute préféré sur la durée.

Donc voilà, on a traversé le Laos en suivant le Mékong du Nord au sud sans jamais vraiment tomber sous son charme. Sans doute que nous sommes passés à côté de ce pays mais nous en garderons malgré tout, quelques bons souvenirs, notamment le plateau des Bolavens.

Tout juste arrivés au Cambodge au moment où nous écrivons ces lignes, nous sentons planer dans l’air une toute autre atmosphère qui ne fait que confirmer nos impressions sur le Laos. Mais ça c’est une autre histoire…

Nous profitons de ce dernier article de l’année pour souhaiter, à chacun d’entre vous, de douces et heureuses fêtes de fin d’année, car même si nous sommes vraiment heureux, vous nous manquez, tous autant que vous êtes… Prenez soin de vous, et soyez heureux. ON VOUS AIME!

Laos: de Huay Xai à Pakse (15 jours)

Luang Prabang

Nous quittons l’hôtel de Mandalay vers 13:00 avec Dee Dee, le chauffeur de taxi qui nous a fait visiter la ville hier. Il est très sympa, un peu rock & roll, ce qui n’est pas pour nous déplaire;-). L’avion a une heure de retard, question d’habitude, nos avions ne sont jamais à l’heure… Nous arrivons à Tachileik en fin de journée, juste à temps pour prendre un taxi jusqu’à Mae Sai, en Thaïlande. Avant le passage de frontière, le taxi s’arrête devant un rideau de fer baissé, qui s’ouvre miraculeusement à notre arrivée, où nous changeons le reste de nos kiats birmans en baths thaï… Nous passons un premier poste frontière pour sortir du Myanmar, puis un second, pour rentrer en Thaïlande. Nous déposons nos fardeaux à l’hôtel, où le gars qui nous accueille ne pipe pas un mot d’anglais, ce qui n’est pas de bon augure pour organiser notre trajet de demain jusqu’à la frontière laotienne, en sachant que le bateau que nous devons prendre à Huay Xai part à 11 heures, que nous avons minimum 2 heures de route pour nous y rendre, et que nous devons faire nos visas avant d’embarquer… Pour le moment, nous allons manger une soupe de nouilles et deux beignets aux trois petits stands de rue installés à quelques pas de l’hôtel. Les enfants font même un peu de sport sur les appareils de musculations qui sont posés là, en libre service…

Courte nuit et petit déjeuner rapide préparé à la hâte. La patronne nous a trouvé un taxi pour nous emmener à Chiang Kong, frontière lao-thaïe. Nous passons à nouveau 2 douanes pour sortir de Thaïlande et rentrer au Laos, et nous faisons la queue, comme plusieurs dizaines d’autres touristes, pour obtenir nos visas. Puis un bus nous emmène jusqu’à l’embarcadère où nous prenons le slow boat jusqu’à Luang Prabang, que nous atteindrons après deux jours de navigation sur le Mékong, la « mère des eaux » qui va nous accompagner jusqu’au sud du Vietnam. Huay Xai Le bateau est une énorme pirogue à moteur, dans laquelle sont installés des sièges de bus récupérés, pour pouvoir accueillir les petites fesses sensibles de 150 touristes en mal d’exotisme dont nous faisons tristement partie… Nous nous retrouvons complètement à l’arrière du bateau, près de la cale moteur, d’où surgit un bruit infernal que nous subirons pendant toute la traversée. IMG_3062 Mais le Mékong offre des paysages magnifiques, avec le Laos et la Thaïlande qui se toisent de part et d’autre de ses rives. Enclavé entre de massives collines couvertes de forêt primaire, nous naviguons lentement, comme coupés du monde, si on oublie les 150 personnes à bord, et la douce mélodie du moteur…Pas âme qui vive sur les rivages du fleuve, à peine quelques barques de pêcheurs de temps en temps ! Le paysage défile et c’est un vrai plaisir. Après 5 heures de navigation, nous arrivons à Pakbeng, village-étape où nous passons la nuit.

Le Mékong

Le Mékong

Le lendemain, nous embarquons dans un bateau plus petit, et beaucoup moins bruyant, c’est vraiment plus agréable. Au matin, le Mékong est plongé dans une brume épaisse, qui lui donne des allures mystérieuses. Nous reprenons notre route au fil de l’eau, et les joues fouettées par l’air frais. Quel bonheur…Nous nous laissons bercer par les courants du fleuve, pendant près de 7 heures avant d’arriver à Luang Prabang. Mais le voyage n’est pas tout à fait terminé puisque nous débarquons en fait à 10 bons kilomètres de la ville que nous rejoindrons en tuk-tuk commun, avant d’en prendre un autre pour arriver à notre hôtel… Nous faisons un petit tour au night market, où il se vend toutes sortes de souvenirs, et nous allons dîner dans cette jolie petite ville basse que nous découvrirons mieux à la lumière du jour.

Luang Prabang

Après une matinée de travail, nous changeons d’ hôtel car celui-ci est vraiment excentré et le wifi ne fonctionne pas, or nous en avons besoin pour envoyer les devoirs. Après quoi, nous nous baladons le long des rives du Mékong, à l’ombre des grands arbres. Nous traversons le pont de bambou, reconstruit chaque année après la saison des pluies, pour aller voir ce qu’il se passe de l’autre côté. Puis nous marchons sans but précis, à la découverte de cette ville paisible, classée au patrimoine mondial de l’Unesco d’ailleurs. Ensuite nous allons visiter le joli petit temple Wat Maï. Luang Prabang

Les enfants rentrent à l’hôtel, tandis que David et moi grimpons sur le mont Phousi pour voir le coucher de soleil sur la ville. Et même si le panorama vaut le coup d’oeil et la grimpette, il ne faut pas s’attendre à passer un moment en tête à tête, devant l’astre qui s’évanouit… A moins de se prendre pour un couple de stars hollywoodiennes sous le crépitement des appareils photo de paparazzi acharnés… Bref, nous avons préféré redescendre plus vite que  le soleil pour éviter les bouchons dans l’escalier, c’est dire ! Nous récupérons nos deux amours pour aller dîner dans un des nombreux petits restos sympathiques de Luang Prabang.

Luang Prabang

Pas de planning précis aujourd’hui, nous prenons notre temps pour lézarder un peu avant d’aller casser la croûte au bord du Mékong dans un endroit un peu branchouille mais calme à cette heure-ci. Puis nous errons dans les petites rues de Luang Prabang et notre visite du Palais ne pourra pas se faire comme prévu, puisqu’il ferme ses portes 10 minutes plus tard…

Luang PrabangNous faisons un petit tour dans les ruelles où les petits stands de rue commencent déjà à faire griller toutes sortes de brochettes pour les clients du soir. Juste à l’arrière de la grande rue de Luang Prabang, ce dédale de gargotes sent bon la vie locale. Finalement, la journée est passée comme un rien, sans doute avions-nous besoin d’un peu de ça : se laisser aller à ne rien faire… Luang Prabang

Quelques gouttes commencent à tomber lorsque nous rentrons à l’hôtel, et nous traversons le marché de nuit sous la pluie pour aller dîner. Les petites vendeuses sont obligées de remballer leur marchandises avant l’heure. Nous rentrons à l’hôtel en tuk-tuk, encore un peu mouillés, et pas très réchauffés. Demain, nous prévoyons d’aller voir les magnifiques cascades de Kuang Si.

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Au réveil, la pluie tambourine sur les toits, comme elle l’a fait toute la nuit. En attendant l’accalmie, David et moi allons visiter l’ancien Palais Royal… Bon… En sortant, la pluie reprend de plus belle, nous allons prendre un café en espérant que ça se calme. Au final, nous rentrons à l’hôtel au triple galop sous des trombes d’eau, et nous arrivons trempés. Nous renonçons définitivement à aller voir les cascades qui se trouvent à une bonne heure de tuk-tuk de Luang Prabang ! Grosse déception, mais c’est comme ça… Pour essuyer notre déception, Maé et moi allons au spa pour tester le fish massage. Après hésitations, nous prenons la formule 30 minutes, mais les 5 premières minutes nous vraiment fait douter. 50 poissons gloutons qui vous boulottent chaque pied, c’est juste insupportable au début, comme l’impression d’avoir des fourmis en version longue, et très franchement le court-métrage aurait suffit. Surtout quand Maé retire ses pieds et que les voraces se ruent sur les miens… On a bien rigolé toutes les deux, et nous sommes ressorties avec des jolis petons tout doux ! Fin de journée à l’abri et dernier dîner ici. Il pleut si fort qu’on s’entend à peine parler !

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Aujourd’hui, la pluie a enfin cessé, un peu trop tard, c’est dommage. Nous quittons Luang Prabang pour Vang Vieng en minibus. Les paysages sont encore magnifiques. Aux rizières succèdent les montagnes couvertes de forêt tropicale. De gros nuages vaporeux camouflent encore les sommets, et s’engouffrent dans les vallées. Les fortes pluies des deux derniers jours et probablement aussi la mousson ont laissé des traces : chutes de pierres, coulées de boue, ruisseau au milieu de la route qui s’est transformée en chemin caillouteux… La pente est raide et le chauffeur roule en première poussive, celle qui appelle à l’aide la seconde… Ca va être long ! Vang Vieng

Vang Vieng, la repentie, nous attend. Même si Vang Vieng est apparemment guérie de ses dérives festives, nous ne savons pas trop à quoi s’attendre ici. David va nous chercher une guesthouse abordable, avec une très belle vue sur les massifs karstiques. Il nous faudra passer dans l’eau avec nos coquilles sur le dos avant d’atteindre notre Graal, les pluies diluviennes ayant fait gonfler la rivière. Nous travaillons un peu sur la terrasse en bord de rivière, avant de la retraverser pieds nus pour aller dîner. Je sens les premiers frissons et la gorge qui picote, David commence à tousser, parce que nous avons décidé d’être toujours malades ensemble, pour ne pas perdre trop de temps!

Vang Vieng

Le lendemain, nous ne sommes pas en forme du tout, mais les ratés de Luang Prabang nous poussent à l’action, sous peine de passer complètement à côté du Laos. Nous louons deux mobs, et nous partons à la découverte des alentours, où se cachent nombre de cascades et de grottes, qui se méritent pour la plupart. Et aujourd’hui, très clairement, nous n’avons pas l’énergie nécessaire à grimper sur un gros rocher pendant une heure.

Vang Vieng Nous nous perdons un peu dans la campagne splendide, faisons quelques dérapages pas toujours contrôlés dans la boue épaisse, avant de se poser un moment au Blue Lagoon, un joli lagon turquoise très fréquenté en ce dimanche. Maé prend un petit bain rapide, et nous allons déjeuner dans un endroit paisible, au bord d’un étang que nous partageons avec les poules, les canards et les chats affamés qui sautent sur les tables pour réclamer pitance. Nous hésitons à reprendre la ballade, mais le corps n’y est pas, il demande son reste, et nous le lui donnons.

Vang Vieng

Pause sieste à l’hôtel, puis dîner au bord de la rivière avec un travesti adorable pour serveuse. Pablo à la cote… Pancakes dans la rue pour les enfants, plutôt des crêpes croustillantes d’ailleurs, confectionnés avec une pâte qu’on étire à la main jusqu’à ce qu’elle devienne très très fine, avant de la cuire sur une grande plaque brûlante. Ils sont si bons que nous reviendrons demain matin pour le petit déjeuner avant de grimper dans le bus qui nous récupère à 10 heures.

Madame Pancake

Arrivés à Vientiane, on se pose un peu puis on va découvrir la ville à pieds. Nous avons un peu de mal à nous repérer au début, mais nous traversons un petit marché de stands de rue où des Lao jouent à la pétanque. Nous sommes arrivés ensuite dans un petit quartier sympa où nous avons goûter d’un bon café et d’un croissant comme on les aime, un des vestiges de la présence française au Laos, alors nous n’allons pas nous priver!  Puis nous sommes allés faire un tour au night market où nous avons acheté un pantalon à Maé avec les jambes décousues mais pas la boutonnière, quand soudain… ben rien, en fait! Nous sommes repassés chercher Pablo pour aller dîner dans un restaurant lao-thaï très bon et au calme…

Vientiane

Aujourd’hui, nous partons tous les deux David et moi faire notre marché du jour, vous le savez maintenant, on adore ça, rien de tel pour s’immerger dans l’ambiance locale. Poissons, tortues, grenouilles, côtoient les fruits et légumes, les poissons et crevettes séchées, et tout plein de trucs inconnus pour nous. Super! Marché à VientianeMais nous réalisons que ce n’était pas le marché initialement prévu, donc nous enchaînons sur un deuxième, un brin moins sympa, puis nous ramenons des croissants aux enfants. Et c’est pas fini…

Marché à Vientiane

Plus tard, nous déjeunons dans le coin où nous rencontrons une française expatriée au Laos avec qui nous discutons un long moment. Nous échangeons sur les gens, le pays, on parle du Cambodge aussi, et elle nous fait quelques suggestions. Nous passons le reste de la journée à travailler. Dîner dans une excellente petite adresse. (Lao Kitchen: le lap au canard est à tomber!)

David part très tôt pour une grande marche matinale le long du Mékong et nous ramène de bons croissants. Oui, encore!

Bouddha Park

Nous partons visiter le Bouddha Park à une petite demie heure de Vientiane, où un Lao un peu fantasque a passé une partie de sa vie à créer des oeuvres bouddhistes et hindouistes en béton, avec la volonté de fusionner les deux religions.

Bouddha Park

Visite sympa même s’il n’y a rien d’extraordinaire non plus. Puis, visite du Wat That Luang, le temple et son stupa.

Wath That Luang

Wat That Luang

Une dame veut nous vendre des « ice kim », occasion pour David de la charrier un peu. Puis nous grimpons sur l’arc de triomphe, le Patuxai, vivier de papillons de nuit, sans aucun intérêt. Nous finissons par le Wat Sisaket, très beau temple où sont conservés des milliers de Bouddhas dans des petites niches. Le temple central est orné de vieilles fresques magnifiques.

Wat Sisaket

En soirée nous allons dîner au Makphet un restaurant membre du réseau Friends, de l’ONG du même nom qui sort des jeunes de la rue pour les former au métier de la restauration et leur assurer un avenir. Le pari est réussi, le repas aussi, et nous retournerons immanquablement dans d’autres restaurants du réseau, puisqu’il y en a plusieurs auu Laos et au Cambodge. Finalement, Vientiane est une ville sans charme particulier mais pas désagréable pour autant. C’est une capitale assez tranquille si on la compare à ses grandes sœurs thaïlandaise, cambodgienne ou vietnamienne.

Vientiane

Aujourd’hui nous prenons le bus pour descendre dans le sud avant de rejoindre le Cambodge par voie terrestre. Nous dormons à Thakek et repartons le lendemain de bonne heure pour Pakse. Un long trajet nous attend, dans un bus vraiment miteux, avec pour clim la porte ouverte et le toit percé, un tableau de bord repeint à la bombe, des housses de sièges béantes et le moteur apparent à l’arrière. Il vaut mieux ne pas trop regarder les détails, et oublier qu’on a pris un bus de jour parce que les bus de nuits ont mauvaise presse… Mais bon, tout se passe bien jusqu’à ce que je tire le rideau pour me protéger du soleil. J’ai réveillé une famille de cafards qui dormaient tranquillement dans les plis du rideau et qui se sont mis à partir dans tous les sens ! J’ai fait le reste du voyage sur une fesse !!

Bolavens

Le lendemain, nous allons découvrir le plateau des Bolavens, ses belles cascades (Tad Fan, Tad Lo, Tad Phaxuam) ses plantations de café, le village de Ban Kok Pung Tai où on fabrique son cercueil de son vivant… ! Les gamines du village accourent de partout pour nous demander tout et n’importe quoi, shampoing, stylo, bananes, dentifrice, et n’hésitent pas à mettre carrément la main dans le sac pour se servir…

BolavensNous donnons ce que nous pouvons, mais cela génère des luttes de pouvoir entre elles… Sur la « place » du village, on vend le cochon qui vient d’être fraichement tué. Nous traversons tout ça avant le sentiment désagréable de ne pas être à notre place, et encore moins bienvenus, malgré nous tentatives de sourires et de discrétion.

Bolavens

Dommage car ce village traditionnel est vraiment beau. Puis nous faisons une pause déjeuner au bord d’une autre très belle cascade.

Plateau des BolavensDes petits Lao se baignent, et la pause est très sympa. Ensuite nous nous arrêtons voir des tisseuses traditionnelles qui fabriquent de jolies pièces avec des perles, et nous finissons par une autre cascade un peu plus fréquentée.

Plateau des Bolavens

Plateau des Bolavens

Plateau des BolavensVoilà, le séjour au Laos touche à sa fin sur ces beaux paysages du plateau des Bolavens. Il aura sans doute manqué un peu de contact avec les Lao, de sourire aussi, car la beauté d’un pays ne fait pas tout. Et puis peut être aussi que la fatigue a commencé à se faire sentir ici… Demain, nous décollons pour Siem Reap, au Cambodge.

Regards sur la Birmanie

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Quelle lourde tâche pour ce petit pays de passer après l’Inde dans notre périple ! Tâche d’autant plus lourde que nous n’avions pas fini de « digérer » notre aventure indienne qui nous a profondément marqué. L’arrivée à Yangon n’ayant rien d’exceptionnel, ça n’a pas facilité l’adaptation, Et il nous a fallu quelques jours pour retrouver nos marques.

Et puis, petit à petit, sur les plages du golfe du Bengale en particulier, nous avons commencé à aimer de plus en plus ce pays et les gens que nous avons rencontrés. Puis, à mi-parcours, les attentats parisiens nous ont évidemment plombé le moral mais le trek nous a permis de retrouver l’esprit du voyage.

Ce que nous avons aimé :

– Le peuple : spontanément accueillant, souriant, serviable, et extrêmement gentil. Quel bonheur d’aller à la rencontre de ces gens qui n’ont rien et qui donnent tant ! Notre accueil chez les Pa’O durant notre trek restera longtemps dans notre mémoire.

– Les paysages : ils sont superbes, souvent vierges dans une végétation luxuriante. Bagan, le golfe du Bengale, le lac Inle sont des sites que nous avons adorés. Les villages traditionnels et leurs maisons de bambou sont un total dépaysement.

– La culture : essentiellement basée sur le bouddhisme, nous avons surtout aimé Bagan et nos ballades en 2 roues au beau milieu des temples…Superbe ! Quant aux pagodes, une ça va, deux ça va et puis… enfin ça va quoi !

– Les expressions : « Just lookin » ! « C’est choli, c’est pas cher et c’est pas moi qui l’a fait, c’est local » !!! « Where you come from ? » « Ah ! bonchour comment ça va ? »

– La nourriture birmane est pas mal et proche de la cuisine Thaï sans être aussi bonne. Nous avons donc bien mangé à peu près partout, mais avons aussi beaucoup mangé Thaïlandais compte tenu de sa popularité dans le pays. Pour les spécialités, il faut quand même essayer la salade de feuilles de thé…

Ce qui nous a moins plu :

  • Les transports : chaque déplacement est une épreuve qui ne dure pas moins de 6 heures sur des routes défoncées, en réparation ou en préparation… A noter beaucoup de femmes réparent les routes en portant et concassant les pierres jusqu’à en faire du gravier qui sera ensuite damer par une machine, conduite elle…par un homme bien sûr !
  • La langue : la pratique de l’anglais est assez bonne sur les grands sites touristiques tels que Bagan ou Inle. En revanche lorsque l’on s’en écarte un peu, il faudrait parler le Birmanglais… et ça, on sait pas ! Nous, on maitrise mieux le franglais. Comme dirait Maé : « S’il vous please ! » Les contacts sont donc souvent succincts.

En conclusion, on a beaucoup aimé le Myanmar avec la chance de le découvrir avant qu’il ne sacrifie totalement ses trésors et son peuple au tourisme de masse. Les enfants ont bien sur préféré la plage et Bagan et le plaisir de faire de la moto en toute liberté et sans casque… puisque de toute façon, les loueurs n’en proposent pas !

Enfin, nous espérons que d’ici 3 mois, les rues du pays s’animeront pour fêter la victoire d’Aung San Suu Khi largement élue lors des dernières élections et que ces célébrations ne seront pas réprimées dans le sang. A ce propos, nous n’avons pas parlé de sa victoire car s’est passé complètement inaperçu ici. Nous avons dû demander pour connaître le résultat plus d’une semaine après le vote. Il lui faudra plusieurs mois pour constituer un gouvernement, et le pays ne célèbrera sa victoire qu’à ce moment-là. On ne sait jamais, et n’oublions pas que les militaires disposent de 25 % des sièges parlementaires, de toute éternité ! Voilà enfin une petite lueur d’espoir pour ce peuple qui souffre depuis si longtemps. Ce que nous avons ressenti en tout cas c’est que le passé douloureux de ce peuple adorable explique sûrement pour beaucoup leur discrétion excessive qui ne facilite pas toujours les échanges…

Mais tout ça est déjà derrière nous, au moment où nous écrivons ces lignes nous avons déjà prix un avion, 2 taxis, 2 tuk-tuk, 2 bateaux et passé 2 frontières pour arriver au Laos… Et c’est pas fini

En attendant la suite de notre Wonderful Worldwide Tribe Trip, voilà une petite vidéo de ces trois semaines passées au Myanmar.

Et continuez à nous envoyer vos petits messages et commentaires…je crois qu’on aime bien ça, à nous aussi ça fait du bien !

De Bagan à Mandalay (10 jours)

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Le moment est venu de quitter Bagan, où nous avons fait le plein de jolis souvenirs.

        Le minibus vient nous chercher pour nous conduire jusqu’à Kalaw. La route est belle, montagneuse, tapissée d’une forêt impénétrable d’où dégoulinent d’immenses lianes emmêlées. En chemin, on croise tout juste quelques petits villages de bambou. Les heures s’égrainent doucement au rythme du paysage qui défile sous nos yeux. Nous arrivons à Kalaw en début d’après-midi. A 1300 mètres d’altitude, il fait bien plus frais. On se met au travail car on a pris beaucoup de retard et il faut envoyer les devoirs avant de partir en trek.

Entre Kalaw et Inle

       Nous partons avec un jeune couple de Belges, et notre guide Wei Wei, une jeune birmane de 20 ans, qui fera définitivement partie des belles rencontres de ce voyage. En chemin, nous découvrons la campagne birmane, les champs de colza ou de maïs, les plantations de gingembre ou de riz des montagnes, le piment qui sèche au soleil. Les collines sont recouvertes d’un patchwork aux couleurs du Myanmar : rouge, jaune, vert. Wei WeiWei Wei nous apprend plein de petites choses sur les plantes médicinales : l’une qui traite les saignements, l’autre les piqûres, celle-ci est efficace contre le diabète ou encore celle-là avec laquelle on fait des bulles en soufflant entre les fibres de la tige cassée…Nous nous arrêtons dans un village Pa’O, une des minorités ethniques qui vivent dans ces montagnes. Nous déjeunons dans une grande maison en teck où Piu, notre cuistot attitré pour le trek, nous a précédé pour nous concocter un bon repas copieux : bouillon aux herbes, nouilles sautées, salade d’avocats, salade de tomates et cacahuètes, oranges, clémentines, etc… Nous mangeons tous les 6, assis en tailleur autour de la table basse, avant de fermer nos yeux pour une heure de pause avant de reprendre la marche.

Entre Kalaw et Inle

       Nous traversons ensuite de petits villages, assistons à la grande fête des donations qui a lieu dans tout le pays pendant plusieurs jours. Ici, toute la communauté s’est réunie près du monastère, chacun a revêtu son habit traditionnel noir, et les femmes ont arrangé leur turban de la plus belle des manières. Pendant plusieurs jours, les gens apportent de la nourriture, des couvertures, des ustensiles et même de la lessive, bref, tout ce qui peut être utile aux moines. Puis, ces donations sont rangées, suspendues à des panneaux mobiles qui sont ensuite apportés en procession et en musique au monastère. Wei Wei nous offre des tronçons de bambou remplis d’une pâte de riz gluant sucrée : extra ! La marche continue de montagnes en vallées, de forêts de bambous en rizières. IMG_2485Nous croisons trois petites en chemin qui récupèrent nos bouteilles en plastique pour les rapporter au village. Wei Wei nous explique que par ici, les enfants ne vont qu’à l’école primaire pour apprendre à lire et à compter, puis ils vont travailler la terre, comme le reste de la famille. En attendant, elles sont chargées d’aller chercher l’eau à la rivière. Nous arrivons enfin au village où nous passerons la nuit. C’est un petit village hors du temps, où vivent 500 âmes, fait de maisons de bambou et de chemins poussiéreux.

IMG_2495Devant chaque bicoque ou presque, une charrette à bœufs tout en bois pour le travail de la terre. Ici on cultive surtout la pomme de terre, le piment et le maïs. Nous faisons la connaissance de Nala, notre hôte, avec qui nous échangeons nos prénoms et quelques sourires. Nous nous installons à l’étage de cette maison en teck et en bambou, dans la pièce principale. Nos matelas sont déjà installés au fond.

IMG_2520 Nous faisons un petit tour du village : les hommes et les femmes se lavent près de leur réserve d’eau, les enfants s’amusent en poussant un pneu avec un bâton ou font de  la luge sur une couronne de paille de riz… certains villageois terminent quelques briques, d’autres font sécher le maïs. Le soleil tombant, nous faisons quelques parties de cartes avec Wei Wei puis le repas-très généreux- est servi. Ensuite, Nala nous rejoint et nous essayons d’échanger un peu avec Wei Wei pour interprète. Eclairée par une barre de Led alimentée par un panneau solaire distribué gratuitement par la junte (bien plus efficace que n’importe quelle campagne électorale…), la pièce est plongée dans l’obscurité. Puis arrive Ulaw, le mari de Nala, qui rentre de la ville où il est allé vendre ses récoltes. Nous passons un super moment avec lui, il est drôle, baragouine quelques mots de français, et nous essayons d’en faire autant dans son langage. UlawNala et Ulaw ne savent ni lire ni écrire, ils vivent de la terre et leur trois grandes filles suivront le même chemin même si elles, savent lire et écrire. On nait, on vit, on meurt au village… Nous passons une soirée merveilleuse, puis à 21h, tout le monde s’endort pour une nuit douloureuse et froide. Vers 4h du matin, Piu allume le feu dans la pièce d’à côté pour préparer le petit déjeuner. Je suis réveillée par l’odeur de fumée, l’air est vite irrespirable. Finalement, tout le monde revient à la vie, et le petit déjeuner Deluxe est servi. On se contente d’un brossage de dents dans la cour, Wei Wei me met du thanakha sur les joues, nous faisons quelques photos avec Nala et Ulaw avant de les quitter, un brin nostalgiques.

Entre Kalaw et Inle

IMG_2535       Nous voilà repartis dans les vallées brumeuses pour 5 heures de marche, les jambes et les pieds encore douloureux de la veille. Puis très vite la brume matinale laisse place à un soleil de plomb. Enfin, le lac se dessine au loin. Après une pause déjeuner plus qu’appréciée, une pirogue nous dépose à Naungshwe après 45 minutes de traversée.

IMG_2608 Que c’est beau : toutes ces maisons en bois sur pilotis, les jardins flottants où on cultive des légumes qui partiront dans tout le reste du pays, les montagnes tout autour et leur camaïeu de cultures, le ciel azur… C’est magique d’arriver ici de cette manière ! Fin de journée tranquille avant de découvrir le lac Inle plus en profondeur demain.

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       Le bateau taxi nous attend à 8h30 pour une virée jusqu’à 16h. Nous commençons par le marché de Maing Tawk, où il se vend beaucoup moins de produits frais que de souvenirs en tout genre. Mais l’artisanat local est plutôt intéressant, et c’est parti pour une séance de marchandage.

Lac InlePour le reste du programme, visite de ferronnerie, d’ateliers d’orfèvrerie, de tissage, de fabrique de cheeroots. Puis nous traversons les jardins flottants, avant de terminer par la visite du monastère Nga Phe Chaung construit sur pilotis, tout en teck. Vieux de 150 ans, il est magnifique ! Puis nous regagnons la terre ferme, pour une soirée calme.

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Début de journée tranquille, puis un peu de travail avant d’aller à Taunggyi pour la grande fête des ballons. C’est en fait le point d’orgue du festival des donations. A une heure du lac Inle, dans la montagne, un immense festival est organisé, aux allures de Foire du Trône, mais puissance 4. Pas beaucoup de manèges, mais des centaines de stands de toutes sortes, genre « lancé de balles en mousse sur des canettes de coca », de la musique hurlante et une foule si dense qu’il a fallu s’en extirper à plusieurs reprises, en s’abritant chez le premier vendeur de bonnets venu… Attention aux mouvements de foule ! Finalement, on a choisi de se poser à une table pour boire un verre et manger un bout, en attendant le décollage des ballons, truffés de feux de Bengale, tirés vers le sol et donc très dangereux ! Finalement, nous verrons décoller 3-4 ballons décorés de sponsors luminescents sans grand intérêt (mais ce n’est que notre avis…). Il faut imaginer un immense terrain pouvant accueillir des manèges, des stands, plus de 200000 personnes au pifomètre, des gens entassés par terre sur des nattes qui viennent de tout le Myanmar pour assister à cette fête. Nous ne parlerons que rapidement des toilettes qui n’ont pour seul mérite que celui d’exister, mais en faire silence reviendrait à ne relater qu’une partie des évènements, et on ne peut pas vous faire ça 😉 . Pour ne pas heurter les plus sensibles, nous vous dirons seulement que l’utilisation de chaux vive y est largement répandue, mais pas toujours efficace… Bref, nous repartons déçus, groggy, un peu barbouillés par cette dernière et étrange soirée à Inle.

IMG_2775Mandalay nous attend après une journée de route. Le lendemain, nous partons pour la journée visiter les 4 anciennes cités royales, situées autour de Mandalay, que sont Amarapura, Mingun, Sagaing, et Inwa, Mandalay ayant été la dernière des capitales royales. En attendant l’heure du déjeuner des moines auquel nous voulons assister, nous passons rapidement voir un atelier-boutique de sculpture sur bois, puis les frappeurs d’or, qui tapent à longueur de journée, avec des masses de 3 kilos, sur des clapets qui renferment les feuille d’or, jusqu’à obtenir une finesse d’ 1 :10ème de millimètre, avant de servir à recouvrir les Bouddhas du pays. Ensuite, nous allons découvrir la pagode Mahamuni à Mandalay, dont le Bouddha est littéralement boursouflé sous les monceaux de feuilles d’or qui recouvrent son corps, mais seuls les hommes ont le privilège d’aller en déposer. La pagode est belle et la visite agréable. IMG_2758Puis nous rejoignons Amarapura et le monastère Mahagandhayon, pour assister au petit déjeuner des moines, qui prennent leur unique repas de la journée à 10h15. Il y a 1700 moines dans ce monastère, et les voir défiler dans le calme absolu pour aller s’asseoir avec leur timbale remplie de nourriture dans l’immense réfectoire est assez émouvant. Tous ces hommes et enfants, tout vêtus de rouge, inspirent le respect et dégagent une sérénité bienfaisante. Mais le flot de touristes, dont nous faisons partie, gâche un peu la magie du rituel, et nous ne nous sentons pas complètement à notre place. Mingun Nous rejoignons Mingun, où nous grimpons sur l’immense pagode inachevée qui aurait dû trôner sur les rives de l’Irrawaddy à plus de 150 mètres de haut, mais du haut de ses 50 mètres, elle offre déjà un très beau panorama sur ce fleuve enchanteur. Puis, pas loin de là, nous allons voir la grande cloche de Mingun. SagaingNous rejoignons ensuite Sagaing, sa pagode U Ponya et son beau panorama sur toute la vallée de l’Irrawaddy et les collines alentours. Ensuite, nous prenons un petit bateau pour traverser un petit affluent du fleuve, avant de débarquer à Inwa, qui a remporté nos faveurs! Nous grimpons dans nos calèches bringuebalantes, pour découvrir ce très beau village hors du temps.

IMG_2813 Inwa (Maha Aung)Nous visitons deux monastères de styles très différents, Maha Aung, construit en dur, mais très joli à cette heure où le soleil lui donne des teintes ocre jaune, et Bagaya, tout en teck sculpté, vraiment magnifique, où vit un seul moine qui donne quelques cours à des enfants défavorisés.

Inwa (Monastère Bagaya)Le monastère a près de 180 ans, et sous les craquements du bois, on sent planer la spiritualité… Nos calèches nous ramènent vers l’embarcadère, en traversant ce si beau village qui semble être resté à l’écart du monde. Puis nous repassons par Amarapura pour aller découvrir le pont U Bein, tout en teck, merveilleux au coucher de soleil, même si là encore, le tourisme a fait une entrée fracassante…Pont U bein

       Pour notre dernière journée à Mandalay, nous visitons l’ancien Palais Royal, détruit pendant la dernière guerre mondiale et reconstruit à l’identique.  Palais Royal  Puis, nous allons voir la maison du Roi Mindon devenue monastère. Tout en teck, c’est encore une merveille que nous prenons le temps de découvrir.Maison du Roi Mindon

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IMG_2931Ensuite, nous allons à l’étonnante pagode Kuthodaw où plus de 700 petits stupas abritent autant de stèles sur lesquelles est gravé le canon bouddhique dans son intégralité. C’est assez impressionnant ! Pour finir la journée, nous allons sur la colline de Mandalay, point de vue incontournable (et pas contourné d’ailleurs…) sur la ville au soleil couchant. IMG_2943C’est sur ces belles images que s’achève notre escale birmane. Le temps est passé bien vite ici, et même si nous sommes heureux de poursuivre notre chemin vers l’inconnu, le Myanmar nous a offert de vrais moments de bonheur, et nous gardons dans un coin de notre tête qu’il recèle encore bien des trésors à découvrir.

        Demain, nous rejoindrons Tachileik en avion, à la frontière thaïlandaise, puis nous passerons la nuit à Mae Sai, côté thaï, avant de rejoindre Chiang Kong en taxi, point de passage vers Huay Xai, au Laos. Nous passerons 4 postes frontières sans encombre (sortie Birmanie, entrée Thaïlande, sortie Thaïlande, entrée Laos) avant de nouvelles escapades laotiennes, mais ça, c’est une autre histoire… !