Chine : de Pékin à Kunming (14 jours)

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Ça y est, nous y voilà, dans l’Empire du Milieu. L’arrivée à Beijing se passe sans encombres, les contrôles à la douane sont une simple formalité. Exception faite de la guitare qui semble suspecte et passe au rayon X trois fois de suite… En sortant de l’aérogare, nous sommes saisis par le froid. Il fait 1ºC et nous grimpons vite fait dans la voiture venue nous chercher. Pour ces premiers jours en Chine, nous sommes passés par une agence pour nous faciliter un peu les choses. Le chauffeur ne pipe pas un mot d’anglais… Après avoir pris possession de notre nouvelle « maison » pour les cinq prochains jours, nous déjeunons au restaurant glacial de l’hôtel. Nous passons commande en langage des signes et photos à l’appui aux serveuses en anorak, en buvant de l’eau bouillante. C’est pas très festif mais compte tenu des températures, on  ne fait pas les difficiles, et puis ça réchauffe les mains, c’est toujours bon à prendre.

Comme prévu, nous constatons très rapidement qu’internet est plus que contrôlé ici! Exit Google, Facebook et autres réseaux sociaux… Le blog ne fonctionne pas non plus…

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Maintenant, il nous faut trouver quelques vêtements un peu chauds pour compléter notre panoplie maillot-short-tongs. Nous savions que le climat serait rude dans le Nord de la Chine, mais ne pouvions pas partir avec l’équipement 4 saisons, faute de place. Nous allons donc faire un peu de shopping dans un des nombreux et immenses malls (centre commercial) pour acheter collants, sous-pulls, polaires, que nous complétons des indispensables bonnets et gants ! Nous sommes abordés  à deux reprises par  des chinoises, l’une qui s’intéresse naturellement à notre présence ici, l’autre qui nous aide à passer commande au restaurant, en anglais, s’il vous plaît ! Nous sommes agréablement surpris par cette gentillesse spontanée. Nous faisons un petit tour rapide dans les petites rues du quartier où on trouve un peu de tout à manger mais beaucoup de choses non identifiées. Entre les raviolis et les pains vapeur, il y a des collections de brochettes pas toujours ragoûtantes. À la vue des étoiles de mer et des hippocampes, nous reportons le menu découverte à plus tard, ou à jamais… La marche jusqu’au métro est glaçante, nous marchons tête baissée pour affronter le vent glacial qui nous assaille. L’arrivée au bercail est plus que réconfortante.

Temple du Ciel

Aujourd’hui, nous allons visiter le Temple du Ciel après une matinée studieuse. Nous superposons toutes les couches de vêtements dont nous disposons, et partons à la conquête de ce très bel ensemble  d’édifices répartis dans un immense parc, un peu tristounet à cette époque de l’année.

Temple du Ciel

Temple du Ciel

Ici avait lieu un certain nombre de cérémonies impériales, comme la prière pour les bonnes moissons. Le grand ciel bleu nous offre des couleurs magnifiques et le site est assez peu fréquenté en cette saison, voilà le seul point positif de ces températures hivernales. Le long de la grande galerie, les Chinois jouent aux cartes et les esprits s’échauffent souvent, et les éclats de voix sont légion.

Temple du Ciel

Heureux mais congelés, nous regagnons notre nid chauffé à défaut d’être douillet, car il est vraiment pénible de rester plus de quelques heures dehors.

Réveil un peu plus matinal pour allez traîner nos guêtres sur la Grande Muraille. Le chauffeur nous attend à 8:00. Après deux heures de route (nous avons choisi le site le plus éloigné pour éviter le tourisme de masse) nous arrivons sur le site où il fait… -12ºC! Il y a encore de la neige  par endroits , et nous partons au pas de course pour braver le froid.

La Grande Muraille

La Grande Muraille

La GRande Muraille

Nous arpentons cette portion de la muraille sous un beau soleil, accompagnés tout du long par une Mongole qui nous précède dans notre visite dans l’espoir de nous vendre quelques menus souvenirs à prix d’or. A l’exception de sa présence, nous croiserons un groupe de 3 personnes en deux heures de temps. Autant dire que la Grande Muraille est à nous. C’est tout simplement magnifique, ce chemin de briques grises qui serpente sur les crêtes aussi loin que les yeux puissent voir. Certes la nature est vêtue de son plus simple apparat mais c’est majestueux quand même. Le silence est presque parfait, et c’est assez magique de marcher sur cet édifice mythique.

La Grande Muraille

De retour en ville, nous passons à la gare pour acheter nos billets de train Guilin-Shenzhen pour rejoindre Hong-Kong dans 3 semaines. Là, tout est écrit en Chinois, comme partout, on tourne en rond avant de trouver l’entrée, et c’est vraiment difficile de se faire comprendre. Les téléphones, le guide de voyage et les gestes ne sont pas de trop pour parvenir à nos fins. Sans parler du monde, des queues pour passer les contrôles aux rayons-X présents dans toutes les gares, stations de métro à l’entrée de certains sites touristiques.

La Cité Interdite

Aujourd’hui, nous allons visiter la Cité Interdite, lieu de résidence des empereurs dans la Chine impériale. Nous sortons du métro sur la tristement fameuse place Tian’anmen. Aussi austère que gigantesque, elle est surtout l’occasion d’évoquer avec les enfants les évènements dont elle fut le siège, et par extension, le contexte politique que la Chine d’aujourd’hui laisse dans son sillage. Et c’est le plus officiellement du monde que trône sur la porte de la Paix Céleste, l’entrée de la Cité Interdite, le portrait du Grand Timonier, devant lequel on se photographie, avec une fierté non dissimulée. Car ici, le « grand » Mao est encore adulé. Le site, qui rassemble les palais publics et privés des différents empereurs, de leurs épouses et concubines, est une pure merveille.

La Cité Interdite

La Cité Interdite

Les édifices sont majestueux et même si on ne peut pas y pénétrer, on devine, à travers les portes grandes ouvertes, la beauté des lieux. Nous passons de palais en palais, sur ce site immense très prisé des touristes Chinois, même à cette période de l’année. On imagine mal ce que ça doit être aux beaux jours…Les noms même des palais sont de petits poèmes : palais de l’Harmonie Suprême, de la Pureté Céleste, de la Longévité Tranquille, de l’Eternel Printemps sont autant d’invitations à un voyage dans le temps, où on se retrouve transporté au temps de la grande Chine Impériale.

La Cité Interdite

Les pieds, les mains, le nez, les lèvres anesthésiés, nous rentrons nous mettre au chaud. Puis, le soir, nous décidons d’aller manger un bon canard laqué à quelques kilomètres de l’hôtel. Le réceptionniste nous conseille de prendre le bus, que nous mettrons un moment à trouver, après s’être faits refoulés deux-trois fois par des taxis plutôt directs !

Hutongs

Dernière journée à Beijing. Nous allons nous promener vers les tours du Tambour et de la Cloche, dans un quartier de hutongs, ces ruelles étroites bordées de maisons basses traditionnelles en briques grises qui tendent à disparaître peu à peu, au profit d’immenses tours d’habitations.

Hutongs

Hutongs

Le quartier est très animé ce samedi, les Chinois flânent en grignotant dans les petites rues où se succèdent boutiques et maison de thé. Ce quartier piéton est bien agréable et nous remontons le long des lacs Houhai et Xihai, gelés à cette époque. Les chinois viennent y faire du patins à glace et de la luge bricolée. Puis nous rentrons rassembler une nouvelle fois nos affaires car nous avons un avion de bonne heure demain pour Chengdu, capitale du Sichuan.

Ca caille!!!

Les lacs

Le taxi vient nous chercher à 6:30. Le jour n’est pas encore levé et la neige est tombée pendant la nuit. À l’aéroport, les pistes sont blanchies par la neige et nous décollons avec 1h30 de retard, après avoir dégivré les ailes de l’avion. À l’arrivée, le taxi nºX, rangée 1, colonne 3, qui ne veut pas nous prendre au début parce qu’il ne comprend pas, démarre alors que je n’ai qu’un pied dans la voiture… Puis, arrivés  à destination, il recule involontairement pendant que je prends les sacs dans le coffre….Chengdu est une petite bourgade provinciale de…14 millions d’habitants ! Ici encore, d’immenses tours poussent un peu partout et la ville est gigantesque.

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Nous nous retrouvons pour le déjeuner dans un restaurant qui se transforme en cercle de jeux aux heures creuses. Comme toujours la serveuse reste près de nous pendant que nous choisissons, soit un temps certain puisque tout est écrit en chinois et que les photos ne nous parlent pas vraiment. Ici on joue aux cartes en fumant et en buvant du thé – et en crachant, accessoirement- là on fait une partie de Mah Jong pendant que nous mangeons des plats super pimentés et que nous découvrons les saveurs subtiles du poivre de Sichuan.

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Nous profitons de ces trois jours à Chengdu pour rattraper notre retard dans les cours. Nous allons déambuler dans le quartier piéton de Dragon Town, succédané d’un quartier à l’ancienne, bordés de boutiques et de maison de thé. Partout, on mange, on se fait déboucher les oreilles avec de grandes tiges métalliques, on fait du shopping, c’est vivant et plutôt sympa comme endroit. Puis nous poursuivons à pieds vers la rue Jinli, piétonne elle aussi et gavée de gargotes, de bars et d’échoppes très touristiques. Dommage car l’endroit est plutôt mignon et bien entretenu, mais ça, c’est un standard en Chine. Les rues sont toujours impeccables, et partout, on nettoie à longueur de journée. Nous mangeons  quelques xiaochi, les snacks chinois à grignoter dans la rue.

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Aujourd’hui nous allons visiter la base de reproduction des pandas. Pandas géants et pandas rouges se partagent la vedette dans ce grand et joli parc planté de bambous de toutes sortes. La visite est très sympa, on ne se lasse pas de regarder ces gros nounours un peu balourds dévorer leurs branches de bambous, ou ces bébés plus joueurs qui chahutent  un peu maladroits. Les pandas rouges, bien différents et plus petits que leurs cousins, sont plus vifs et très beaux aussi. Nous rencontrons Jacky, un français qui fait aussi le tour du monde en famille. Nous parlons un bon moment avant d’échanger nos mails. Peut-être nous recroiserons nous pendant le voyage, qui sait? Le hasard fait souvent bien les choses.

Les Pandas

Pandas rouges

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Nous rentrons chez « nous » après avoir dégusté de délicieux xiaolongbao ( les bouchées vapeur). Demain nous nous envolons pour Lijiang, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, notre première étape dans le Yunnan.

Guesthouse à Lijiang

La petite surprise du jour, en arrivant à pieds, engoncés dans nos vêtements et sacs sur le dos, aux portes du vieux Lijiang est de découvrir qu’il faut payer un droit d’entrée de 80 yuans par personne ( 12€ ) pour la préservation de la ville! Nous arrivons dans notre joli petit hôtel tout en bois qui s’organise autour d’une belle petite cour arborée et fleurie. Le revers de la médaille, c’est que ces belles demeures en bois sont de vrais gruyères et du coup il fait vraiment froid dans la chambre ! Ne parlons pas de la salle d’eau qui est  glaciale… Le seul moyen de nous réchauffer est d’allumer les deux petits chauffages d’appoint et de se camoufler sous la couette. Mais le réveil à 4:00 du matin nous ayant achevé encore un peu plus que nous ne l’étions déjà, nous nous endormons tous pendant presque 3 heures. Puis nous allons marcher dans la vieille ville, entièrement pavée et piétonne. Partout, il n’y a que des maisons (boutiques, hôtels, restaurants, agence de voyage…) tout en bois et aux toits de tuiles grises, ce qui donne un charme tout particulier à la ville, bien qu’elle soit une des plus touristiques de Chine. Mais on comprend pourquoi. Heureusement que la saison hivernale nous permet de traverser tous ces sites touristiques plutôt tranquillement, en évitant les marées humaines qui déferlent ici dès les premiers beaux jours. Même si elle est perchée à 2400 mètres d’altitude, le froid reste supportable mais la marche nous essouffle plus vite que d’habitude.

Lijiang

Nous continuons à arpenter les ruelles, toutes plus jolies les unes que les autres, jusqu’à rejoindre l’étang du Dragon noir, pour une petite promenade dans un décor enchanteur, malgré le temps maussade.

Etang du Dragon Noir

Etang du Dragon Noir

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De retour à l’hôtel, nous essayons d’organiser une excursion pour le lendemain aux gorges du Saut du Tigre, mais nos diverses tentatives échouent. Nous sommes un peu déçus, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Nous en profitons pour récupérer un peu ce matin, et comme Pablo se réveille un peu fiévreux, nous allons nous promener en duo avec David après avoir déjeuné dans un food court de rue où on se sustente de toutes sortes de choses délicieuses  (ou pas) à la portion. Pour nous ce sera que du bon: pommes de terre, tofu épicé, ribs de yak aux petits légumes, ravioli géant au poulet,  brochettes d’agneau et de yak. En revanche, ces toutes petites choses (angry birds dans le texte, qui ressemblent à des fœtus de porc…) ne nous ont pas tentés.

Shuhe

Shuhe

Shuhe

Nous prenons un bus local pour aller visiter le village de Shuhe, un peu dans la même veine que Lijiang mais en beaucoup moins beau. Nous ne nous éternisons pas et de retour à Lijiang nous décidons de nous perdre un peu dans le dédale des ruelles de la ville, moins fréquentées, bercées par de petits canaux… C’est vraiment adorable, nous aimons beaucoup Lijiang qui n’a pas volé son classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les toits de Lijiang

Elle aussi belle de jour que de nuit, et quelques soit le temps. Nous avons envie de boire un café sur les hauteurs de la ville, là où les terrasses de quelques cafés dominent les jolis toits de la ville. Mais les cafetiers ont bien compris le filon et vendent l’expresso jusqu’à 68 yuans (10€). Sinon pour la photo solo, c’est seulement 20 yuans (3€). Hahaha, la bonne blague… Tout pigeon que nous sommes, nous ne nous poserons pas sur cette branche-là!

Marché

Marché

Nous continuons à errer et nous finissons par nous perdre vraiment, pour arriver sur un marché à l’entrée de la ville ! Quand on ne les cherchent pas, c’est eux qui nous trouvent ! L’occasion rêvée de sortir un peu de la carte postale et de plonger dans la vie locale et de trouver enfin, et vraiment par hasard, le poivre de Sichuan que nous cherchons en vain depuis plusieurs jours. Nous retrouvons finalement le chemin de notre igloo où nos deux bébés phoques nous attendent. Après avoir fait sauté les plombs en allumant la couverture chauffante, nous nous couchons…en chaussettes.

Aujourd’hui nous partons pour Dali à 2h30 de route, dans un bus non chauffé ! Chacun y va de sa toux grasse, de ses raclements de gorge, de son crachat dans le sac plastique… « C’est quand qu’on arrive? »

Dali

La vieille ville de Dali est un ensemble de maisons basses de style traditionnel. En partie piétonne, elle est plus authentique que Lijiang dans la mesure où il y a encore ici une vie vraiment locale, et pas uniquement une succession de boutiques touristiques. Pourtant, le charme opère moins. Dali est encerclée par les montagnes et toute proche d’un grand lac, que David et Pablo vont visiter à vélo, pendant que nous nous promenons entre filles dans les rues de la ville. Nous avons été moins actifs que d’habitude. Mais ici, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour vivre une aventure, pas plus loin que d’aller au restaurant ! La première a pris place dans un boui-boui tout proche de notre guesthouse où on choisit dans un frigo viande, légumes, herbes fraîches en les montrant du doigt avant qu’on ne vous les prépare en deux-deux. Résultat: excellent et gargantuesque, le tout pour 110 yuans ( 16€ à 4). Pas besoin de parler chinois pour se régaler, du moment qu’on peut choisir la viande ( oui, l’aventure a ses limites…!). Puis, une autre fois, nous sommes allés dans un restaurant où il y avait du monde et qui semblait sympa. Au menu, des caractères chinois et un brûleur à gaz intégré dans la table pour la fondue dont tout le monde se régale autour de nous! Il faudra un moment pour réussir à passer commande, et demander à la serveuse, toujours en langage des signes, de nous faire la démonstration… Au final, nous nous sommes régalés malgré un taux d’épices à 9 sur l’échelle de Scoville.

Dali

Kunming nous attend à 5h de bus. Dans les faits, il nous faudra un peu plus de temps à cause de la neige qui est tombée en route. La vague de froid qui touche la Chine est arrivée jusqu’à nous et lorsque nous arrivons à Kunming, la neige a blanchit les toits de la ville. Il fait vraiment froid et comme nous le craignons, il n’y a pas de chauffage dans les chambres de notre guesthouse glaciale ! Ce qui est certain c’est qu’il y faisait moins de 10ºC. Nous aurons quand même le droit a un matelas chauffant comme maigre réconfort ! Nous allons faire un tour au parc mais l’endroit est un peu désert et nous avons du mal à trouver un intérêt à cette ballade tant il fait froid. Nous avons même hésité à changer tous nos plans mais comme nous avons pris des billets d’avion et de train, ce ne serait pas franchement raisonnable… Nous allons dîner dans un repaire d’occidentaux ou d’expatriés, ou les deux et décidons d’aller voir la forêt de pierres à Shilin demain, un site classé au patrimoine de l’Unesco. Après une nuit très froide et une douche express compte tenu des conditions extrêmes qui règnent dans la chambre, nous prenons un taxi pour la gare routière afin de rejoindre Shilin. Mais les routes sont gelées et aucun bus ne partira aujourd’hui ! Bon… Encore une déception… De retour à l’hôtel, nous demandons des billets de bus pour Yuanyang, mais c’est le même topo… Pfff! Nous tournons toutes les options dans nos têtes, et nous arrivons finalement à trouver un moyen de rejoindre Jianshui en train puis Yuanyang en bus le lendemain. Ca nous aura pris la journée, cette affaire, mais on y arrive.. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que les canalisations de l’hôtel sont gelées et qu’il n’y a plus d’eau dans les chambres…

Ce matin, l’eau n’est pas revenue et la neige est toujours gelée sur les toits. Nous arrivons à la gare 30 minutes avant le départ du train, nous nous mettons dans l’une des interminables files qui mènent aux contrôles pour rentrer dans la gare. Rayons-X et détecteur de métaux une fois, quelques mètres dans la foule compacte et agitée, puis deuxième filtre, on continue à trépigner en se faisant bousculer sévère, puis contrôle d’identité, puis montée d’escaliers serrés au milieu du troupeau… Les minutes passent et nous commençons à nous demander si nous aurons notre train. Nous courons, sacs sur le dos, demandons notre chemin, bousculons à notre tour, pour finalement arriver devant la porte d’embarquement…close ! Nous sommes un peu remontés quand même! David arrive à changer les billets pour un train 3 heures plus tard. Pendant ce temps, nous nous gelons dans cette immense gare en espérant que tout ça en vaut la peine.

IMG_5714Le soleil est revenu, et nous nous réchauffons dans le train, où le contrôleur nous fait le grand show commercial, façon foire de Paris en mandarin, pour vendre les mérites d’une brosse à dent et d’un dentifrice révolutionnaires, on imagine. N’empêche, que, aussi improbable que cela puisse paraître, le gars a tout vendu en l’espace d’un quart d’heure… Puis a suivi le vendeur de pastilles Vichy, et employé des chemins de fer, qui est capable de tenir un speech de 10 bonnes minutes sur le bonbon blanc, debout  sur un siège et poing levé, ce qui pourrait faire penser à un discours Maoïste, avec dégustation gratuite pour finir de convaincre les camarades… Le vendeur de rasoir électrique, tout aussi gueulard, affiche un style plus directif et ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’enquiert du premier passager à sa portée et le rase plutôt sèchement, au point que le pauvre gars grimace sans broncher pendant toute la démonstration… Pendant ce temps, les gens assis derrière nous, qui ne se connaissaient pas au début du voyage, finissent  bras dessus, bras dessous et main dans la main, à force d’enquiller les verres d’alcool de riz, règle de bienséance pour tisser du lien avec l’autre. De deux, ils seront une petite dizaine à l’arrivée, riant bruyamment comme s’ils se connaissaient depuis toujours ! Le voyage est finalement passé bien vite, et nous arrivons à Jianshui.

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Nous arrivons dans notre petite auberge typique, avec chauffage ! Le paradis ! La vieille ville de Jianshui sent bon la province, le rythme est plus lent et la ville n’est pas encore engloutie par les immenses tours d’habitation. La quête d’un restaurant s’avère compliquée, les endroits pour manger font cruellement défaut ici, c’est bizarre! Au point que nos choisirons de faire des dîners-goûters dans la chambre.

Jardin de la famille Zhu

Jardins de la famille Zhu

Jardin de la famille Zhu

Notre projet de nous rendre à Yuanyang pour voir les plus belles rizières en terrasse du Yunnan tombe à l’eau, une fois de plus. La guesthouse que nous avons réservée nous annonce que le village est privé d’électricité et donc de chauffage. Nous sommes un peu contraints d’annuler notre virée, vraiment déçus car nous avons déjà raté Sapa au Vietnam. Les rizières ne veulent pas nous voir, mais nous tenterons à nouveau notre chance à Bali ! Nos trois nuits à Jianshui nous permettent de souffler un peu, en alternant travail, repos et visites : les très beaux jardins de la famille Zhu, un bel ensemble de pavillons traditionnels organisés autour de jolies petites courettes fleuries et arborées et le temple de Confucius, plus grand mais un peu moins charmant à nos yeux.

Le temple de Confucius

Le temple de Confucius

Le temple de Confucius

Nous reprenons le train pour Kunming ce matin, en prévoyant d’arriver à la gare une heure avant le départ, pour éviter les déconvenues de l’aller. Partout, dans les rues de la ville, les marmites qui chauffent au devant des échoppes crachent des nuages de vapeur rendue plus dense encore par le froid matinal. Plus loin, la campagne est plongée dans un épais brouillard qui fera perdre le nord au chauffeur de taxi. Arrivés à la gare nous passons un premier poste de contrôle des passeports, puis un second, 30 mètres plus loin, avec un contrôleur presbyte qui refile le bébé à son collègue au bout de 5 minutes. Puis les bagages passent aux rayons X, avec nouveau contrôle et photographies des passeports, ouverture des sacs pour récupérer une bombe aérosol, nous rendre finalement une paire de ciseaux et laisser passer les couteaux suisses… Nous avons bien fait de prévoir large. Dans le train, nous retrouvons notre vendeur de pastilles Vichy, qui propose des toupies luminescentes aujourd’hui. Encore un petit contrôle des passeports au cas où, espérons que ce soit le dernier…

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De la gare nous rejoignons l’aéroport de Kunming pour rejoindre Guilin, ses pains de sucre entre lesquels serpente la rivière Li.

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7 réflexions sur “Chine : de Pékin à Kunming (14 jours)

  1. Babouche

    Ba ? ???? ???? Vous n’avez pas goûté aux fœtus de truies ? Pfffff bah alors ? haha je vous comprends !!!!
    Palme d’or à votre restaurant ou on sert de l’eau bouillante en guise d’eau de table….La Muraille est impressionnante surtout à travers votre objectif ! on a envie d’y être….mais vu le froid……on est bien à Casablanca avec nos 25 degrés ;o) Niark
    En tout cas ce périple chinois a été sportivement glacial et aventureux, toujours délicieux à lire
    Heuuu David ? il est ou David ? ……haaaa David mon David…..Aucune citation de Confucius ??? C’est quoi cette arnaque ??? remboursez !!!
    XiéXié :o)
    A très vite

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  2. Sabine, Emilie et Jean Michel

    Et ma femme qui se plaint que notre couette de lit n’est pas très épaisse !!!
    Un petit tour en chine lui ferait relativiser ce détail.
    En tout cas, nous vous avons trouvé très persévérants et philosophes pendant cette épopée chinoise. Et en plus vous avez résisté aux chinoiseries féroviaire…

    Bonne continuation à vous 4, surtout à cette heure où vous devez vous réchauffer au soleil philippin.
    Biz biz de Jmi et Sabine

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  3. monique NEGRONI

    j’ai bien reçu votre mail auquel j’ai répondu de suite, avez vous reçu le mien ? spyke est maintenant en place grâce à Laurent.!
    bravo pour votre endurance au froid. Marylène m’en avait parlé et je retrouve beaucoup de ses
    impressions dans vos commentaires (elle aussi avait visité la chine en hiver) mais je vous envie de découvrir ces magnifiques palais……..un peu moins sur la découverte de la cuisine chinoise!
    j’ai imprimé votre reportage sur la chine que je réserve à mamy pour la fête des grands mères.
    je vous embrasse bien bien fort tous les quatre. A bientôt

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    1. coucou Isabelle, je te confirme qu’il fait bien meilleur à Bali… Nous avons pris beaucoup de retard sur le blog, le wifi ne nous permet pas toujours d’avancer comme on voudrait. On espère pouvoir vous faire partager les Philippines très vite. Gros bisous.

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